Recyclage des matériaux : 26 industriels de la construction fondent l’éco-organisme Valobat

Recyclage des matériaux : 26 industriels de la construction fondent l’éco-organisme Valobat

26 entreprises de fabrication de produits et matériaux de construction, s’engagent pour fonder un éco-organisme avec un objectif : faire progresser le recyclage des déchets du bâtiment.




L'éco-organisme Valobat est né sous l’impulsion du groupe Saint-Gobain au début de l’année 2021. Il aura pour mission d’offrir aux entreprises du Bâtiment une solution de reprise, sans frais, des déchets collectés séparément dans les points de collecte de proximité, comprenant les déchetteries municipales intéressées.

 

Second objectif : développer les filières de recyclage pour ces produits. Et in fine : résorber les dépôts sauvages dont le coût pour les collectivités locales est estimé entre 340 et 420 millions d’euros.

 

Les produits et matériaux de construction du bâtiment (ou PCMB) auront ainsi désormais leur propre éco-organisme puisque Valobat nourrit l’ambition de représenter la pluralité des produits utilisés dans le secteur.

 

26 associés au comité de gouvernance de l’éco-organisme

 

Un pari un peu fou compte tenu de l’ampleur de la mission et du périmètre à couvrir. Sont en effet concernés les métaux de construction, les métaux des équipements, le bois, les menuiseries, les parois vitrées et produits connexes, les plâtres et mortiers, les revêtements de sols, les matériaux inertes, les plastiques rigides, les membranes et isolants plastiques, les produits à base de laines minérales dont la laine de verre, laine de roche…

 

Ce large panel de produits explique donc la présence de 26 industriels* au sein du comité de gouvernance du futur éco-organisme, en attente de son agrément (et d’un décret qui doit être publié pour une application le 1er janvier 2022). Une famille susceptible de s’élargir au grès des évolutions de la structure.

 

A noter en effet que le secteur des produits Bois - complexe car incluant une large famille d’acteurs allant du scieur au fabricant d’où la question sur la définition du « metteur du produit sur le marché »- n’est pas encore représentée, à l’exception du domaine des fenêtres bois, intégré au sein du syndicat UFME.

 

Un coût supporté au final par le maître d'ouvrage

 

« Ces 26 associés représentent aujourd’hui la moitié du marché en termes de volume et de chiffre d’affaires généré par le secteur », souligne Hervé de Maistre, détaché de Saint-Gobain pour piloter Valobat. Pour que Valobat puisse « être réellement utile à la profession », il restera donc à convaincre d’autres partenaires… en sachant que certains secteurs développent leurs propres éco-organismes (comme l’Unicem, incluant la filière béton, qui souhaite gérer les déchets minéraux inertes).

 

« C’est l’Etat qui décidera du périmètre d’agrément et de l’activité ouvert aux uns et autres » indique Hervé de Maistre, qui précise : « un seul organisme serait plus simple à gérer. Mais d’autres acteurs voudront se positionner en fonction de la définition du metteur en marché ». Précision : c’est le metteur en oeuvre qui supportera le coût du traitement des déchets (éco-contribution visible), donc les acteurs industriels. Ce qui devrait entraîner une croissance des coûts de production. « C’est donc le maître d’ouvrage qui paiera vraisemblablement le coût au final » termine Hervé de Maistre.

 

 

La filière Bâtiment représente 46 millions de tonnes de déchets à récupérer et à recycler. « C’est la somme totale des déchets que traitent l’ensemble des filières REP (Responsabilité élargie du producteur) mises en place en en France » précise Hervé de Maistre, détaché de Saint-Gobain. Et c’est aussi plus que la somme des déchets ménagers (39 millions de tonnes).

 

46 millions de tonnes de déchets à récupérer et valoriser

 

« Le bâtiment génère 46 millions de tonnes de déchets par an, dont le coût de gestion actuel est de 3 milliards d’euros » reprend Hervé de Maistre. Précision : les matériaux inertes (terre cuite, terre crue, ciment, pierre, céramique, ardoise, granulats et béton) représentent à eux seuls 30 millions de tonnes.

 

Or, le taux de valorisation des déchets de la filière, de l’ordre de 69 % selon l’Ademe, concerne surtout ces matériaux inertes, notamment les déchets de béton utilisés en remblais. En revanche, le taux de valorisation des produits du second oeuvre, est beaucoup plus faible, de l’ordre de 26 %. Et c’est donc là, que devront porter les efforts de chacun, à commencer par les acteurs du Bâtiment dont les pratiques devront changer.

 

« Il faudra accompagner l’évolution des pratiques des acteurs de la filière, en mettant l’accent sur la collecte séparée, le réemploi et l’éco-conception, en sensibilisant les maîtres d’ouvrage » insiste Hervé de Maistre. Le recyclage supposera également d’adapter des processus industriels avec de nouveaux investissements afin de permettre la réutilisation des matières premières.

 

« Il existe déjà des pratiques vertueuses pour la collecte et le tri des déchets, et il n’est pas question de casser cette dynamique ni de mettre en danger les business modules vertueux » conclut-il.

 

* Les 26 fondateurs : Aliaxis, BMI Monier, Elydan, Etex, L'enveloppe métallique du Bâtiment, Fayat, Forbo, Gerflor, Groupe Briand, Hansgrohe, Knauf, Knauf Insulation, Isover Saint-Gobain, Legrand, Nexans, Placo Saint-Gobain, Prysmian Group, Rockwool, Rexel, Saint-Gobain Distribution Bâtiment France, Schneider Electric, Siniat, Soprema, Tarkett, SNFA, UFME

             

    

Le maillage territorial des points de collecte

 

Valobat va tout mettre en œuvre pour faciliter la gestion des déchets de chantiers en proposant un service de qualité de points de collecte aux détenteurs de déchets et aux déchèteries gérées par les collectivités qui le souhaitent.

 

L’éco-organisme organisera ainsi, dès son agrément, une concertation à l’échelle de chaque territoire, avec les acteurs concernés, collectivités, artisans et professionnels de la gestion des déchets, pour déterminer les solutions les mieux adaptées localement.

 

Il se positionne  comme :

 

• un facilitateur pour les artisans qui bénéficieront d'une reprise gratuite de leurs déchets collectés séparément,

• un partenaire de proximité, apporteur de solutions auprès des autorités publiques,

• un futur éco-organisme efficace et réactif dans ses services apportés aux collectivités.

 

Une gouvernance ouverte

 

Valobat repose sur un modèle de gouvernance ouverte à la diversité des acteurs de la filière. Il disposera d’un Comité des Parties Prenantes et de neuf Comités de secteurs afin que l’éco-organisme prenne en charge la complexité de la filière, et simplifie ainsi le service aux détenteurs de déchets. Une organisation qui prend en compte les spécificités liées aux différents matériaux, et sa complexité !

 


Source : batirama.com/ Fabienne Leroy

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