Les petits éléments, génération 2020, plus faciles à poser

Les petits éléments, génération 2020, plus faciles à poser

Qualité constante, légèreté, complément d’isolation, manipulation aisée… Autant de propriétés qui caractérisent les petits éléments de maçonnerie aptes à répondre aux défis qui les attendent.




Photo©Fabemi

 

De nombreuses d’évolutions caractérisent depuis une dizaine d’années le monde de la maçonnerie en petits éléments. Le plus classique, le bloc béton, se présente désormais comme la brique et le béton cellulaire, c’est-à-dire rectifié.

 

Ces éléments rectifiés, brique ou béton, ont trois avantages : stabilité dimensionnelle, pose en maçonnerie roulée ou colle déposée au pistolet, joints horizontaux de faible épaisseur (1 à 2 mm, contre 10 mm dans la maçonnerie traditionnelle) et, par ricochet, suppression des ponts thermiques liés aux joints de mortier traditionnel, d’où une amélioration de la performance thermique de la paroi.

 

Ces caractéristiques techniques conduisent également à une augmentation de la productivité sur les chantiers, la pose s’avèrant, en effet, plus simple et rapide. Les maçons réticents au départ la plébiscitent aujourd’hui car, selon les chantiers, les gains de productivité par rapport à une pose traditionnelle au mortier sont de l’ordre de 20 à 40 %.

 

Complément d’isolation

 

Sur le plan thermique et tous matériaux confondus, les progrès sont également significatifs dans la contribution de ces produits à l’isolation des constructions, notamment lorsqu’elles sont classiquement isolées par l’intérieur.

 

En effet à côté de l’offre classique, les industriels ont tous développé des produits dotés d’une résistance thermique R supérieure à 1, ce qui permet dans certains cas de s’affranchir des rupteurs.

 

Si l’on s’intéresse au bloc béton, cela a conduit, dans un premier temps, au développement de produits à base de granulats légers, puis à l’intégration d’isolants dans les alvéoles, et aujourd’hui à des blocs avec mousse isolante minérale intégrée. Sans oublier les produits avec granulats biosourcés qui, outre leurs propriétés isolantes, s’inscrivent dans une démarche bas carbone.

 

Le béton reprend des parts de marché

 

Coté marché, la brique continue sa progression dans le secteur du logement, maison individuelle et petit collectif. Entre 2007 et 2017, elle est passée de 25 à 35 % de parts de marché en construction neuve. Selon l’Observatoire de la construction neuve 2017 établi par BatiEtude pour la FFTB, la surface de murs en briques construite en France augmente de 14% par rapport à 2016. Et ce, sur tous les segments : maison individuelle isolée (+11%), maison individuelle groupée (+23%) et logement collectif (+15%).

 

Pour autant le bloc béton a de belles perspectives devant lui, compte tenu des dernières évolutions. Les industriels du secteur proposent désormais des systèmes qui cumulent complément d’isolation, pose à joints minces en circuit court. Ils entendent par ce biais reconquérir des parts de marché dans le petit collectif.

 

Le béton cellulaire, quant à lui connaît, une réorganisation industrielle importante, avec le rachat de Cellumat par Xella, en 2017. Au cours de l’année 2019, Cellumat est devenue une marque de produits et a intégré le portefeuille de Xella France. Objectif : répondre aux besoins de quatre marchés : maison individuelle, logements collectifs, tertiaire et industriel et rénovation.

 

L’avis de l’expert

 

© UMGO-FFB

 

Orhan Ergün, responsable technique Union de la maçonnerie et du gros oeuvre (UMGO-FFB) « Le nouveau DTU 20.1 apporte des solutions pour justifier les ouvrages de façon simplifiée ».

 

Où en est la nouvelle version du DTU du DTU 20.1 “Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs” ?

 

Orhan Ergün : La version actuelle date de 2008 ; la nouvelle mouture paraîtra au mois d’avril. Dans ce document, il n’y a pas d’évolution majeure concernant la mise en oeuvre, hormis l’intégration des procédés de montages à joints minces dans le domaine traditionnel. Il s’agit de joints de 1 à 3 millimètres d'épaisseur. Le DTU intègre également la notion de joints semi-épais de 3 à 10 millimètres pour les ouvrages en maçonnerie non porteuse (apparente) et les solutions pour doubles murs.

 

Y a-t-il des évolutions pour les TPE, PMI et PME du secteur ?

 

Orhan Ergün : Le progrès principal apporté par cette nouvelle version du DTU, à la demande des petites et moyennes entreprises, est l'intégration de valeurs forfaitaires ou moyennes, permettant de dimensionner les ouvrages de maçonnerie, selon l'Eurocode 6. Ces prescriptions se trouvent dans la nouvelle partie P3 « Règles de conception », qui apportent des solutions pour justifier les ouvrages de façon simplifiée. Il suffira de connaître des paramètres simples, tels que l'épaisseur du mur, son chargement, le type de montage ou encore la résistance déclarée de l'élément de maçonnerie. L’idée étant de mettre des cas concrets à la disposition des entreprises qui n’ont pas de moyens d’étude ».

 

 

Solution 1 : Système brique de 20 et 25

 

Les briques de 20 et 25 de dernière génération n’ont plus rien à voir avec leurs aînées d’une dizaine d’années.

 

© Bouyer-Leroux

 

Les briquetiers leur ont appliqué les innovations qu’ils avaient réalisées avec la brique Monomur : préparation des argiles, cheminement des flux thermiques, travail sur les alvéoles… Résultat : toutes sont aujourd’hui rectifiées et affichent des performances thermiques considérablement augmentées, puisqu’elles ont été multipliées par 3 : R égal à 1 pour les briques de 20 et entre 1,5 à 2 pour celles de 25. D’énormes progrès également quant à l’offre globale, avec de véritables systèmes dédiés à la construction BBC. Des évolutions également sont à noter du côté de la pose avec la généralisation de celle à joint mince et l’émergence celle dite au pistolet générant des gains de productivité importants.

 

 

Solution 2 : Bloc béton isolant minéral

 

Le bloc béton a beaucoup évolué avec des surfaces rectifiées et des remplissages à base de produits isolants.

 

© Fabemi

 

C’est probablement la plus grande évolution constatée sur le marché des petits éléments de maçonnerie ces dernières années : à savoir le développement du bloc béton rectifié qui intègre une mousse de béton isolante 100% minérale (Airium de Lafarge). L’une de ses principales caractéristiques réside dans sa faible densité de ciment – jusqu’à six fois moins que le béton classique –, ce qui permet de piéger un grand volume d’air à l’état sec et d’obtenir des propriétés thermiques comparables à celles des matériaux d’isolation traditionnels.

 

Ainsi son coefficient d’isolation thermique (lambda de 0,035 W/m.k à 0,10 W/m.k en fonction de la densité) est comparable à celui d’une laine minérale. Les blocs de 20 remplis avec cette mousse affichent un R de 1,7 m2.K/W. Côté mise en oeuvre, les blocs sont rectifiés pour assurer une pose à joint mince.

 

 

Solution 3 : Bloc béton agrégats biosourcés

 

Cette nouvelle génération de blocs s’appuie sur les vertus des produits biosourcés pour réduire leur bilan carbone.

 

© Alkern

 

Les recherches et expérimentations sur les blocs béton ont abouti au développement d’une offre produits qui intègre des constituants biosourcés : copeaux de bois, miscanthus, chanvre… Dans le cas du bois, des expériences ont été réalisées avec des blocs incorporant des copeaux qui proviennent du broyage de palettes réformées. Avec le chanvre et le miscanthus, il s’agit d’un développement commun entre la filière agricole, qui cherche de nouveaux débouchés, et les fabricants de blocs béton qui, eux, s’attachent à réduire le bilan carbone de leurs produits. Cela permet également d’apporter des propriétés de complément d’isolation aux produits : R de 0,7 à 1 m2.K/W contre 0,2 pour les blocs traditionnels. Des produits difficiles à caractériser sur le plan normatif, ce qui conduit les fabricants à s’engager dans des Avis techniques.

 

 

Solution 4 : Béton cellulaire valeur sûre

 

Apparu dans les années 20, le bloc de béton cellulaire fait office de pionnier. Son essor s’explique par ses qualités d’isolant porteur.

 

© Xella

 

Sa résistance à la compression est, en effet, très élevée : un mur en béton cellulaire de 25 cm d’épaisseur admet, malgré sa faible densité, une charge de 11,5 tonnes, ce qui représente, selon les fabricants, 15 % de plus qu’un bloc béton et 20 % de plus que la brique creuse. Ses propriétés isolantes proviennent de sa structure même : alvéolaire, elle emprisonne l’air dans des milliers de cellules indépendantes les unes des autres. Son inertie naturelle procure une atténuation des amplitudes de température extérieure, d’où une « climatisation naturelle ». Aujourd’hui, l’unique industriel du secteur, Xella, promeut le mur porteur en 20 et 25 cm avec isolation rapportée lui assurant une haute performance thermique grâce à des coefficients R de 2,22 et 2,87.




Source : batirama.com / Stéphane Miget

Laissez votre commentaire

Saisissez votre Pseudo (votre commentaire sera publié sous ce nom)

Saisissez votre email (une alerte sera envoyée à cette adresse pour vous avertir de la publication de votre commentaire)

Votre commentaire sera publié dans les plus brefs délais après validation par nos modérateurs.

Articles qui devraient vous intéresser

Pour aller plus loin ...

Newsletter
Produits


Votre avis compte
Pensez-vous que les mesures gouvernementales sont suffisamment efficaces pour résorber la crise du logement ? (27 votants)
 
Articles
Nouveautés Produits