L'AQC analyse les désordres de la finition enduit en ITE

L'AQC analyse les désordres de la finition enduit en ITE

L’Agence qualité construction publie le rapport « Focus Isolation Thermique par l’Extérieur – Finition enduit ». Cette analyse des désordres identifiés informe les acteurs du bâtiment sur les bonnes pratiques.




Légende : Fissuration, infiltration d'eau, écaillage et décollement de la finition sont dus à un enduit de base trop raide et de faible épaisseur.

 

L’Observatoire de la Qualité de la Construction de l’AQC a lancé une collection Focus d'ouvrages qui chacun aborde en détail une sinistralité importante et identifiée sur un élément d'ouvrage.

 

Publié en 2017, le premier Focus de la collection concerne la pathologie des sols carrelés. Le second qui vient d'être publié porte sur la Finition enduit de l'ITE. Si le concept est simple, sa réalisation demeure très technique. La collection délivre des messages de prévention en insistant sur les bonnes pratiques et les points de vigilance.

 

La base de données de désordres est alimentée par des experts construction majoritairement à partir des déclarations DO (Dommages-Ouvrage) prises en garantie. « Attention, les pathologies analysées sont avant tout celles couvertes par la garantie décennale et qui ont été traitées par l'assurance. Les statistiques publiées dans le rapport sont à comprendre dans cet esprit. Elles sont calculées sur cette base de désordres relevées », précise Philippe Estingoy, Directeur Général de l'AQC. 

 

Prévenir les désordres en amont

 

« Ce focus porte sur un désordre qui pourrait se développer sachant que l'ITE est promise à un grand avenir. L'idée n'est pas de pointer des responsabilités mais de donner des recommandations et de trouver des dispositifs afin que les désordres ne se reproduisent pas », poursuit Philippe Estingoy.

 

Le rapport identifie et analyse techniquement huit principaux désordres, illustrés de nombreux schémas et photos. Le plus fréquent est le défaut d'étanchéité à l'eau du à une fissuration, un désordre qui n'est pas forcément coûteux en réparation. En revanche les défauts liés à la tenue de l'isolant dans le temps accompagnés d'un décollement de l'enduit peuvent s'avérer très coûteux à réparer.   

 

Le travail d'analyse des désordres et de rédaction des documents a été piloté par Stéphane Orsetti, responsable prévention construction à la Socabat du Groupe SMABTP, un spécialiste de l'assurance des entreprises du bâtiment. « Le résultat de l'analyse montre que s'il existe quelques désordres en partie courante de la façade, il s'en trouve bien davantage aux points singuliers, à la jonction avec l'ITE ou avec les menuiseries extérieures, ou avec les appuis des balcons », assure Stéphane Orsetti.

 

Une mise en oeuvre mal exécutée dans 90 % des cas

 

Globalement l'ITE est un système complexe, avec une superposition de produits, dont la mise en œuvre très délicate, demande des professionnels spécialisés et compétents. D'ailleurs parmi les sinistres analysés, 90% sont le fruit d'une mise en œuvre mal exécutée contre 7% provenant d'erreurs de conception et 1% de vices produits.

 

Dans la partie courante, les désordres rencontrés ont des origines variées et peuvent être dues à un mauvais dosage en eau, à des teintes vives ou foncées qui peuvent produire fissuration et écaillage, à une absence de harpage (disposition en alternance de l'isolant sur la maçonnerie), à un non respect du nombre de fixations ou à la pose de deux isolants différents ayant des dilatations thermiques différentielles.

 

Attention aux points singuliers

 

Avec les points singuliers, le danger vient d'une infiltration d'eau à l'interface avec une menuiserie, un appui ou une couvertine. Il faut vérifier la pente de la partie supérieure des cadres des menuiseries, la pente des appuis, faire attention à la pose des bavettes, à l'absence d'oreilles ou à une oreille pliée, mal mise en œuvre.

 

« Les désordres au niveau des balcons constituent aussi un point de vigilance. Il faut bien vérifier les pentes et contre-pentes et soigner les calfeutrements. Le risque est que l'eau pénètre et attaque les armatures des rupteurs de ponts thermiques », confie Stéphane Orsetti. La bonne pratique demande de suivre les documents de références, les ATec des fabricants de rupteurs, les guides RAGE, les cahiers du CSTB, etc.

 

Le cas de la maison à ossature bois

 

Enfin, le rapport traite du cas particulier de l'ITE avec un isolant bois ou du MOB (Maison à Ossature Bois). En particulier les isolants en fibres de bois sont très sensibles à l'hygrométrie. Si l'eau s'infiltre ou s'il n'y a pas de pare-vapeur, l'isolant peut reprendre de l'humidité ce qui va favoriser le pourrissement d'une éventuelle structure bois.

 

Il faut aussi veiller à ne pas confondre le pare-vapeur avec le frein-vapeur qui est moins performant, faire attention au fait que la moindre déchirure du pare-vapeur va poser problème et bien protéger les isolants de l'humidité en phase chantier. Ce rapport complet sera prochainement téléchargeable sur le site Internet de l’AQC et le thème du prochain Focus –

 


Source : batirama.com / François Ploye

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