Le Français Boostheat annonce sa cotation en bourse

Le Français Boostheat annonce sa cotation en bourse

Inventeur d’une nouvelle technologie de générateur de chauffage, le français Boostheat, installé à Vénissieux, s’introduit en bourse pour auygmenter son capital et financer son développement




Boostheat, l’entreprise, est née en 2011. Depuis, elle a investi 45 millions d’Euros dans le développement de son générateur, dans l’équipement de son usine de Vénissieux et dans la mise au point de son offre commerciale.

 

Les premiers générateurs Boostheat.20 seront livrés et installés avant la fin 2019. Cette semaine, l’entreprise s’introduit en bourse pour augmenter son capital, financer le développement d’un nouveau générateur plus puissant et financer son développement commercial en Europe.

 

 

Le cœur de la machine Boostheatest un compresseur-moteur thermique avec un brûleur gaz externe. ©Aurélien Audy-Boostheat

 

Boostheat, le générateur thermodynamique

 

Rappelons le fonctionnement des machines Boostheat.20. Ce sont des générateurs thermodynamiques, équipé d’un compresseur thermique, dont la source de chaleur en combustion externe est un brûleur gaz naturel. Le composant principal de Boostheat assure en même temps le moteur et la compression dans le cycle thermodynamique. Le fluide est le CO2 (R744).

 

Le générateur Boostheat.20 comporte deux parties : un évaporateur extérieur qui ressemble à l’unité extérieure d’une pompe à chaleur, une colonne intérieure qui contient le moteur-compresseur, une chaudière gaz à condensation (corps de chauffe en acier inoxydable et brûleur fournis par le breton Sermeta) en appoint et un ballon pour la production d’ECS. La liaison entre les deux composants est en eau glycolée : il n’est pas nécessaire de détenir une attestation de capacité de manipulation des fluides frigorigènes pour installer le Boostheat.20.

 

Le générateur Boostheat.20 offre une puissance de 20 kW, un rendement de 190 % W10-W35 (condensation par eau avec eau à 10°C et départ chauffage à 35°C) ou de 181 % pour A7-W35 (condensation par air avec température d’air extérieur de 7°C et départ chauffage à 35°C) et jusqu’à 150% de rendement saisonnier au sens de la directive européenne ecoDesign.  Ce qui se traduit, à service égal, par une consommation deux fois moindre que celle d'une chaudière à condensation et lui assure un étiquetage énergétique A++.

 

 

 

L’usine Boostheat à Vénissieux est équipée comme une usine automobile et peut produire 20 000 générateurs par an pour l’instant. ©Thanh Ha Bui-Boostheat

 

Gaz, puis Solaire thermique et hydrogène

 

Boostheat travaille déjà au développement d’une nouvelle génération plus puissante. Pour le marché français, ce développement s’effectue en exclusivité avec Dalkia (Groupe EDF) en échange d’un volume d’achat annuel. Ce sera une machine de 50 kW de puissance, cascadable jusqu’à 250 kW. Les premiers tests auront lieu en 2020-2021 et le lancement en 2022.

 

Aux côtés du français DualSun, de Schneider Electric et d’autres partenaires, Boostheat participe également au programme européen SunHorizon qui vise à marier pompes à chaleur et énergie solaire. Le concept Boostheat a en effet besoin d’une source de chaleur externe pour fonctionner. Pour l’instant, l’entreprise a choisi un brûleur gaz naturel, biogaz, propane, butane, etc.

 

Mais le solaire thermique conviendrait parfaitement aussi. Ainsi, d’ailleurs, que l’hydrogène : Boostheat travaille à une combustion externe d’hydrogène pour ses machines, avec l’aide du fabricant de brûleurs italien Polidoro. Boostheat songe également à une solution réversible chauffage et climatisation, ainsi qu’à l’ajoute de la microcogénération.

 

De plus, l’entreprise a créé « Boostheat Industries », une filiale en Belgique, qui se chargera de développer des solutions sur mesures pour l’industrie, à partir de sa technologie de moteur-compresseur thermique.

 

Voici la chaudière Boostheat.20 de 20 kW de puissance nominale, avec son unité intérieure, son évaporateur externe et une liaison entre les deux en eau glycolée. La puissance sonore extérieure est de 48 dB selon Boostheat. ©Aurélien Audy-Boostheat

 

Une solution de financement des installations

 

L’usine de Vénissieux que Boostheat a équipée, appartenait à Bosch. Lorsqu’elle a fermé, Boostheat a repris 35 des salariés de Bosch. Le site occupe aujourd’hui 96 personnes. Très robotisé, le site peut produire aujourd’hui 20 000 générateurs par an et pourrait monter jusqu’à 50 000 par an avec des investissements complémentaires. 20 installations pilote de la chaudière – l’entreprise insiste pour appeler son générateur, une chaudière et non une pompe à chaleur – sont en cours. 131 Boostheat.20 sont commandées et deux sont déjà installées et facturées.

 

La chaudière est proposée fournie et posée à 18 000 € TTC. C’est beaucoup, même si elle est très performante. Donc, au lieu de la vendre, Boostheat a développé une solution de financement sur 15 ans avec BNP Paribas Personal Finance – avec un seul « n » à Personal -, calculée de manière à ce que le client qui remplace sa chaudière voit immédiatement une économie mensuelle.

 

Le coût d’achat 18 000 € TTC est d’abord réduit grâce aux financements (CEE, CITE, primes Anah) disponibles pour la rénovation des chaudières existantes, dont le montant, selon Boostheat, atteint 9000 €. Il reste 9000 € à financer, grâce à 65€/mois sur 180 mois. Boostheat évalue à 36 907 € le budget de fonctionnement de son générateur sur 15 ans : achat + consommation d’énergie + maintenance périodique obligatoire.

 

Des objectifs réalistes

 

Le système est commercialisé directement, sans passer par les grossistes. Les installateurs sont rémunérés 2 600 € HT pour la pose, directement par Boostheat. Si l’installateur apporte l’affaire, il reçoit 1600 € de plus. Boostheat a traité avec des réseaux d’installateurs – Groupe Iserbva, Unergies, Sweetair, Gaz de Bordeaux, Rhin Climatisation et Logistica Hometech -, sans exclure la participation d’installateurs indépendants.

 

Avec sa chaudière Boostheat.20, l’entreprise vise avant tout le marché du remplacement de chaudières existantes en maison individuelles, en petit tertiaire et en petit collectif.

 

Boostheat évalue ce marché à 79 000 chaudières individuelles remplacées en France chaque année, 52 000 en Allemagne et 11 400 en Suisse, auxquelles il faut ajouter 90 000 chaudières en petit tertiaire et petit collectif dans l’ensemble des trois pays. Ce qui donne un marché potentiel de 232 400 chaudières par an, d’une valeur totale de 3,3 milliards d’euros.

 

Face à ce potentiel, les objectifs de l’entreprise sont réalistes, voire modestes : 200 générateurs Boostheat.20 commandés en 2019, puis 4500 ventes annuelles d’ici 3 ans. En 2019, la chaudière est vendue en France, Allemagne et Suisse. En 2020, la Belgique viendra s’ajouter, puis l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni en 2021 avant le reste de l’Union Européenne en 2022.

 

L’introduction en Bourse

 

L’action Boostheat, proposée à la souscription d’achat sous forme d’une Offre à Prix Ouvert (OPO) depuis le 25 septembre au prix de 14 à 17 € sur le marché réglementé Euronext, sera côtée et ouverte aux transactions dès le 11 octobre.

 

L’entreprise espère lever au moins 38,75 millions d’euros en vendant 2 500 000 actions nouvelles. Ce montant pourra être porté à 44,6 M€  (2 875 000 actions), si la clause d’extension est intégralement exercée, voire à 51,2 M€ (3 306 250 actions), si l’option de surallocation est intégralement exercée.

 

Boostheat envisage de consacrer 60% des fonds levés au déploiement commercial, 30% à la poursuite de ses efforts de R&D et environ 10% pour augmenter sa capacité de production à 50 000 chaudières par an.

 

Si le montant de 51,2 M€ (3 306 250 actions) est atteint, le capital sera à 19,8% flottant (négociale en bourse), tandis que 0,7% sera détenu par les salariés, 30,8% par les deux cofondateurs de l’entreprise (Luc Jacquet, Directeur Général, Jean-Marie Jacquet, Directeur Technique), 22,1% par HoldiGaz, un distributeur de gaz en Suisse, …

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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