Un nouveau système pour sécuriser les linteaux

Un nouveau système pour sécuriser les linteaux

Le bloc bancheur vertical commence à être commercialisé avec une centaine de maisons réalisées en 2005. Jean-Pierre Oblin propose maintenant un système de construction complet qui passe par les linteaux et les liaisons entre murs et plancher.





 

En 2002,  Jean-Pierre Oblin mettait au point le bloc bancheur (Vertical bloc), un bloc qui se monte à sec et sert de coffrage à un micro béton. Avantage : l’ensemble constitue des murs porteurs à la fois solides et minces ; l’épaisseur vaut seulement 15 cm avant d’appliquer les finitions à l’extérieur et à l’intérieur. Poursuivant ses recherches, Jean-Pierre Oblin propose un système de construction complet sous avis technique : fondations, murs et linteau. Le système permet de monter les murs en même temps que les linteaux.Le système du linteau FL présente quatre avantages.



Linteau FL : quatre avantages

 

Primo, il apparaît comme analogue aux systèmes des planchers préfabriqués en béton : il associe une poutrelle et des éléments posés à sec, lointains cousins des hourdis. Secundo, la mise en place est aisée, dispensée d’étai. Tertio, sous avis technique, le linteau FL peut supporter jusque 1,6 t/ml pour une largeur de passage maximale de 2,40 m, qui correspond à une porte de garage ou aux plus larges portes-fenêtres. C’est l’avantage de la préfabrication industrielle par rapport aux difficultés du chantier. Quarto, sur un plan juridique, la responsabilité de la qualité technique des murs est prise en charge par le système, ce qui est semblable à ce qui a été mis en place pour les planchers maçonnés.

 

Pas de risque de fissure !

 

Dans le système traditionnel, on monte les murs et on attend la progression des résistances des mortiers avant de préparer les linteaux. On procède à la mise en place des coffrages, à l’aide de serre-joints et d’étais, puis on place les armatures et le béton. Les difficultés constatées sur les chantiers résident dans la qualité des armatures pas toujours bien dimensionnées par rapport à la portée, dans leur positionnement effectif et dans la qualité du béton en fonction des nouvelles normes préconisées. Et l’entreprise est responsable en cas de fissures. Les linteaux FL sont produits de façon analogue à certaines poutrelles des planchers préfabriqués. Les armatures inférieures sont enrobées en usine et les armatures supérieures sur le chantier. Afin de simplifier les contraintes de fabrication, les linteaux associent trois aciers de 12 mm de diamètre, deux en bas et un en haut. Les trois filants en acier sont liés par des sinusoïdes de 5 cm. Dosé à 350 kg de ciment par m3, le béton obtenu, B25, donne une résistance garantie de 25 MPa. En outre, il est possible de réaliser des linteaux larges de 20 cm si le bloc comprend une planelle creuse de 5 cm.



Le chantier témoin

 

Une maison en chantier à proximité de Villedieu-les-Poêles se remarque par des angles intérieurs qui ne sont pas tous à 90°, ce qui met en valeur l’assemblage de blocs bancheurs dans ces cas de figure, et par 14 linteaux assez différents les uns des autres. Le mur de la façade principale dispose d’un parement en pierre naturelle maçonné parallèlement aux blocs bancheurs.Les baies de ce mur reçoivent bien évidemment des linteaux doublés.

 

Source: batirama.com / Pascal Graindorge

 




                                       

2 - Longs de 20 cm et hauts de 25 cm, les blocs FL s’emboîtent très simplement sur le pré-linteau PLA. La superposition des espaces vides des blocs verticaux facilite le placement des armatures verticales dans les murs, en encadrement des baies.

 

                                   go-linteau2-387.jpg

 

3 - Cette perspective du linteau avant le coulage du micro béton montre à la fois l’emboîtement et l’étanchéité entre le pré-linteau PLA et les blocs FL, ainsi que le bon emplacement des armatures

 

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4 - Les évidements triangulaires des blocs FL permettent au microbéton de remplir facilement l’espace formant le linteau en enrobant les armatures supérieures du pré-linteau.

 

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5 - L’ajustement des deux types de blocs (verticaux et PLA) est assez étanche pour contenir le microbéton lors du coulage. L’espace disponible est suffisant afin de liaisonner les fers.

 

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6 - L'ensemble des blocs maçonnés, formant les murs ou les linteaux, constitue une matière homogène qui facilitera l'accrochage des enduits. 

 

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7 - La conception du linteau permet également de relier deux murs en se contentant de coupes réalisées à la meuleuse et à main levée sur des murs qui ne sont pas encore coulés. Une réalisation propre pour les corps d’état qui interviendront ultérieurement.

 

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8 - Moyennant un effort du fabricant de pré-linteau, il est tout à fait possible de concevoir et de réaliser, dans des conditions d’atelier et donc à l’abri des intempéries, des linteaux en forme d’arc surbaissé. Il conviendra de prêter attention à l’homogénéité des flèches des arcs et de tenir compte des hauteurs des éléments pour éviter un calepinage compliqué et les ajustements en hauteur de ces derniers.

 

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9 - Les blocs bancheurs servent de coffrage périphérique pour le coulage du plancher de l’étage. Les poutrelles s’insèrent facilement dans les blocs dont on a fractionné les extrémités. Ces extrémités secables permettent de combler l’espace entre deux blocs qui ne se jouxtent pas. Le plancher est coulé avec un béton autoplaçant, les murs ayant déjà été remplis.

 

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10 - Sur les murs parallèles aux poutrelles, le départ s’effectue avec une poutrelle de rive. Sur le mur opposé, on ajuste avec les hourdis : soit des hourdis béton sur fond de coffrage, soit des hourdis en polystyrène expansé, lorsque le plancher est situé au-dessus d’un espace non chauffé. On réalise une encoche dans le mur ; le découpage du hourdis forme une languette qui le stabilise pendant le coulage. On évite d’étayer les hourdis de rive, mais pas le plancher.

 

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11 - Selon épaisseur du plancher, les blocs servent de coffrage. Dans ce cas, le support d’enduit extérieur est homogène. De plus, on réalise une bonne liaison entre les planchers et les murs, entre l’horizontal et le vertical.

 

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12 - Le mur de façade dispose d’une épaisseur plus importante parce qu’il est doublé par un parement extérieur en pierres. Les sablières sont facilement fixées dans le micro béton du mur grâce à des tire-fonds et, en conséquence, l’ensemble de la charpente.

 

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13 - À l’étage, une extrémité de mur en encorbellement se transforme en poutre porteuse placée en porte-à-faux. Elle supporte une noue de charpente. Le retour, que l’on devine sur la gauche, cale l’appui de la charpente.

 

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14 - La solidité du mur en microbéton permet de fixer facilement les pièces extrêmes de la charpente dans les murs pignons, soit par des clous, soit par des vis.

 

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15 - L’homogénéité des murs maçonnés pleins permet d’ajuster facilement la trémie pour une menuiserie, en cas d’erreur de dimension, ce en utilisant une meuleuse à main.

 

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16 - Ce carottage de plombier montre l’homogénéité de la matière entre les blocs et le microbéton de remplissage.

 

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Le coût d’équipement pour la fabrication des blocs bancheurs et de la filière poutrelle vaut environ 15 000 €, à parts égales. Les blocs bancheurs sont produits par sept sociétés spécialisées dans la préfabrication d’éléments en béton :

 

BIP pour l’Aquitaine ;

 

GGI pour les deux Savoie ;

 

Klein aggloméré pour l’Alsace et la Lorraine ;

 

Lainé matériaux pour le Calvados et la Manche ;

 

LIB pour le Languedoc-Roussillon et Provence Alpes Côte d’Azur ;

 

SDB pour le Maine-et-Loire et la Mayenne

 

Tarmac pour l’Auvergne, la Bourgogne, le Centre, la Champagne Ardenne, la Haute Normandie, l’Île de France, le Limousin, le Nord-Pas de Calais, la Picardie et Rhône Alpes.

 

D’autre part, les poutrelles sont produites par des sociétés habituées à fabriquer des poutrelles enrobées de béton. Ce ne sont pas forcément les mêmes que les précédentes.

 

Une technique économe 

 

En ce qui concerne la main d’œuvre, les techniques sont économes par rapport aux autres solutions de la maçonnerie, y compris les plus récentes. Et elles permettent d’attirer à la maçonnerie des personnes absolument pas qualifiées au départ.La technique d’assemblage permet de former des compagnons en 1 à 3 semaines selon leurs dispositions naturelles. Le compagnon travaille dans de bonnes conditions afin de démarrer la maçonnerie, notamment en silence. C’est très différent de la tâche ingrate qui consiste, presque toujours pour le débutant de l’équipe, à charger la bétonnière, pousser la brouette et remplir les auges. Ce double confort physique et moral du travail renforce son amour-propre et comme il est productif, il est respecté par son employeur. À Troyes, une expérience est menée avec un constructeur de maisons individuelles, un organisme de formation et l’ANPE.

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