Les pompes à chaleur (PAC) affichent une belle santé. Portées par les crédits d’impôt et les aides de l’Etat, les pompes à chaleur (PAC) ont connu une forte croissance dans les années 2005/2008, avec un pic des ventes en 2008.
Cette année-là, la France, avec 150 000 unités vendues, était le premier marché européen. Puis crise et baisse des aides, le marché s’est écroulé en 2010 (60 000 unités vendues). Avec 156 600 unités installées en 2014*, il a retrouvé son niveau d’avant la crise.
Dans cet ensemble, les PAC aérothermiques représentent 96% du marché (10,5% monobloc / 89,5% bi-bloc) et sont en croissance de 14%. En croissance forte également, les PAC ESC avec plus de 20%. La nouvelle réglementation thermique dans le secteur de la construction neuve RT2012, marché principal des PAC, y est probablement pour quelque chose.
En effet, les PAC en phase avec la réglementation représentent l’une des solutions efficientes pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire dans le secteur résidentiel individuel et collectif. Notamment parce qu’une PAC valorise les énergies renouvelables en puisant la chaleur dans le milieu naturel.
Mais attention, si ce marché représente un gisement d’activités important pour les entreprises du secteur, ces matériels sont sensibles et demandent que leur installation soit à la hauteur des enjeux. D’ailleurs avec 3 284 entreprises Qualipac au 31/12/2014 et 3 851 stagiaires formés en 2014 par l’Afpac, les installateurs ont bien compris les enjeux.
Au plan technique comme au plan commercial, les industriels différencient les marchés du secteur résidentiel neuf et de la rénovation. Dans le neuf avec la RT 2012, les machines sont de plus petites puissantes.
Dans ce secteur, les industriels concentrent également leurs efforts sur le développement d’appareils dédiés à un double service : chauffage et eau chaude sanitaire (ECS). Dans l’existant, les puissances restent plus élevées, en relève de chaudière comme en substitution.
Au plan technique, on commence aussi à trouver de nouveaux matériels issus de la recherche, visant à améliorer les performances. Il s’agit, par exemple, de solutions hybrides pour chauffage ou de PAC fonctionnant au gaz. Ces systèmes, actuellement commercialisés pour l’habitat collectif et les bâtiments tertiaires, devraient l’être rapidement pour l’habitat individuel.
* chiffre AFPAC
![]() | Anne-Frédérique Gautier, vice-présidente de l’Afpac |
Cela concerne des produits compacts, simples d’utilisation et avec un split intérieur à l’esthétique et à l’ergonomie recherchées. La compacité est une tendance notable du marché, l’idée étant de gagner de l’espace. Une autre tendance forte, parce que les maisons sont de mieux en mieux isolées, est la baisse des puissances. On constate une progression importante des petites puissances, en-dessous de 6 KWh.
Ici, on exploite au maximum le potentiel de la PAC avec des COP très forts, de 3 à 3,5. Les PAC hybrides permettent d’équilibrer la performance, tout en évitant certains surcoûts.
Ce sont aussi des PAC double service, avec la production d’eau chaude sanitaire (ECS). C’est là une autre tendance forte du marché et une particularité française par rapport au reste de l’Europe : la production d’ECS avec une seule unité, alternative au ballon d’eau chaude.