Batimat 2015 : les applis numériques alliées des chantiers

Batimat 2015 : les applis numériques alliées des chantiers

Quantités d’applications numériques – depuis le scan 3D jusqu’aux softs métiers – accélèrent et fiabilisent les tâches depuis la conception jusqu’au suivi de chantier.




Le Mondial du Bâtiment ouvre à Villepinte lundi 2 novembre et s’y déroule jusqu’au vendredi 6 novembre. L’une des principales tendances 2015 sera la multiplication des outils numériques. On peut les classer en trois catégories.

Premièrement, ils organisent les tâches et renforcent la coordination entre les entreprises, les maîtres d’œuvre et les maîtres d’Ouvrage. Deuxièmement, des outils physiques sont enrichis d’applications numériques embarquées pour faciliter les opérations sur chantier.

Troisièmement, un très grand nombre d’applications spécifiques, parfois neutres vis-à-vis des marques, mais le plus souvent liées aux produits d’un fabricant, viennent considérablement faciliter le travail des concepteurs et des entreprises.



 

  1. Batipocket est une application multiplateformes destinée à permettre à une entreprise de communiquer facilement l’état d’avancement de ses chantiers. Doc. Mediabat


Organiser les chantiers



Durant le Mondial du Bâtiment à Villepinte, une bonne dizaine d’applications, destinées à organiser les tâches et à renforcer la collaboration entre tous les acteurs d’un chantier, seront présentées. L’un de leur traits communs est de fonctionner sur de nombreuses plates-formes : smartphones (Android et iOS), tablettes (Android et iOS) et PC sous Windows, plus rarement sur MacIntosh.

Si l’application consiste en un Webservice accessible en ligne, il suffit d’un navigateur internet pour l’utiliser et elle est véritablement neutre vis-à-vis des systèmes d’exploitation des diverses plates-formes.

Batipocket de Mediabat, par exemple, fonctionne sur smartphone et tablette et sous forme d’un Webservice sur PC. Plutôt destiné aux petites entreprises – facilité d’emploi, aucun moyen informatique spécifique nécessaire – il permet à une entreprise d’informer toutes les parties-prenantes à un chantier de l’évolution des tâches en cours.

L’application crée dynamiquement une page web chaque jour et y décrit les tâches réalisées pour un chantier précis. L’entreprise peut utiliser Batipocket pour plusieurs chantiers, il suffit de choisir dans un menu celui qu’elle veut renseigner.

Traitez plus rapidement les mauvaises surprises sur chantier !



Elle peut enrichir le compte-rendu de photos des ouvrages en cours, prises à l’aide d’un smartphone, d’une tablette ou téléchargée sur la page Batipocket de son chantier depuis un ordinateur. En fin de journée, tous les participants listés par l’entreprise, reçoivent un mail les invitant à consulter la page web créée dynamiquement.

De même, BulldozAIR de Blockbase est une plate-forme collaborative de suivi de projets sur smartphones, tablettes et internet. La plate-forme connecte les différents participants à un chantier, quels que soient les appareils sur lesquels ils la consultent et quel que soit leur métier.

BulldozAIR permet aux intervenants de solliciter des informations et d’en échanger sous forme de photos, documents ou plans dans divers formats. L’application crée automatiquement les divers rapports et compte-rendus de chantier en .doc ou en .PDF.

Toutes ces applications accélèrent et fiabilisent l’échange de données et la communication autour d’un chantier. Les mauvaises surprises, dues aux découvertes de structures de gros-œuvre insoupçonnées sur le chantier, par exemple, ne sont pas évitées. Mais elles peuvent être traitées plus vite, en concertation et de manière plus fiable.



 

  1. BulldozAir de Blockbase est une plate-forme collaborative sous forme d’applications pour smartphones et tablettes, sous forme de Webservice sur PC. Doc. Blockbase


Les atouts du scan 3D



La rénovation assure plus de 55% de l’activité du bâtiment en France. A Batimat, une demi-douzaine d’exposants montrera des solutions d’acquisitions de données. En rénovation, en effet, la première chose à faire est d’acquérir des données sur le bâtiment à rénover pour pouvoir dresser des plans exacts et commencer à réfléchir.

Auparavant, il fallait mesurer sur site tant bien que mal et redessiner sur un programme CAD. Désormais, il existe des scanners 3D, capables de numériser un bâtiment entier, quelles que soient ses dimensions, à l’extérieur, comme à l’intérieur. En bon français, ces scanners s’appellent des MMT ou Machine à Mesurer Tridimensionnelle.

John Dutertre, l’expert du cabinet Bloy en numérisation 3D de bâtiments, utilise le scanner Leica C10 pour les relevés extérieurs de grands bâtiments et le Faro X130, un plus petit appareil, pour la numérisation de l’intérieur des locaux.

Dans les deux cas, selon John Dutertre, il ne faut pas perdre de vue le but final de l’opération : obtenir un relevé topographique, aussi précis que possible pour parvenir à des plans détaillés et exacts. Un scanner laser, dit-il, ne relève que ce qu’il voit. Il faut donc penser à ouvrir les placards pour saisir leur profondeur, à compléter les zones situées derrières de poteaux, etc.

Des relevés topographiques précis et simples à réaliser



Il faut aussi multiplier des stations de scan pour obtenir suffisamment de zones de recouvrement de manière à être tout à fait certain de bien saisir la totalité du bâtiment. A l’issue du scan, on obtient un nuage de points qui doit être traité dans le logiciel Cyclon de Leica ou dans le Faro Scene pour l’épurer des points non-significatifs.

Ensuite, le plug-in CloudWorks, édité par Leica, permet d’importer le nuage de points dans Autocad. On obtient des tranches verticales et horizontales du nuage de points et on les digitalise dans AutoCad. Cela consiste à réunir des points et à dire à AutoCad qu’ils forment une fenêtre, une porte, un élément de façade, etc.

Revit, pour sa part, est capable d’importer des fichiers au format E57. C’est un format normalisé, libre de droits, produits par tous les logiciels, dont Cyclon et Scene, qui traitent des nuages de points issus de numérisation 3D. Importer des fichiers E57 dans Revit permet de travailler directement en 3D.

Autodesk dispose également d’une application spécifique, Autodesk Recap, pour récupérer et retravailler les nuages de points. Outre le E57, il importe les formats .fls, .fws, .xyb et .isproj, également générés par les appareils de mesure 3D.

 

 

  1. Le Leica Disto S910 est le premier lasermètre doté d’un encodeur horizontal et vertical à la fois qui permet de situer des points dans les 3 dimensions. Pour le travail en extérieur, il possède en plus une caméra numérique à zoom 4X. Ses interfaces Bluetooth et WiFi transfèrent directement le nuage de points brut ou bien des fichiers au format DXF déjà traités. Doc. Leica

 

 

  1. Le RPT600 de Trimble International France intervient en aval de la maquette numérique. Celle-ci est chargée dans sa mémoire, l’appareil l’interprète et son faisceau laser positionne automatiquement les ouvrages des corps d’Etats techniques (ventilation, plomberie, chauffage, climatisation, etc.) sur le gros-œuve déjà réalisé. Il ne reste plus qu’à marquer les points pour obtenir un placement rigoureux des ouvrages. Doc. Trimble International


 

  1. On place le LN-100 sur un site en construction. Il se met tout seul parfaitement à niveau. Depuis une tablette ou un PC, l’opérateur le situe sur une maquette 3D. Le LN-100 est alors en mesure d’éclairer au laser sur le site, n’importe quel point de la maquette numérique. Il sert notamment à implanter tous les ouvrages de CVC, de plomberie, etc. Doc. TOPCON Positioning


 

  1. Atlog associe un télémètre laser Disto de Leica à une application sous Windows 7 et 8. A partir du relevé, l’application génère elle-même un plan compatible AutoCad à partir du nuage de points. Atlog estime que cela divise par trois le temps de traitement des fichiers pour obtenir des plans exacts, exploitables dans AutoCad et tout autre programme de CAD capable de lire du DXF ou du DWG. Doc. Atlog


Des applications métier de plus en plus Smart



Un grand nombre de petites opérations en rénovation n’ont pas besoin d’acquisition de données par scan 3D. Elles se limitent à la rénovation d’un équipement ou d’un système particulier. De nombreux industriels ont développé des applications astucieuses pour faciliter la tâche des concepteurs et des entreprises.

Ces applications tirent parti de la formidable puissance de traitement des processeurs embarqués aujourd’hui dans le plus médiocre des smartphones. Par exemple, pour rénover un plafond suspendu, Saint-Gobain Eurocoustic et Plafométal proposent, à Batimat, l’application Plafond Designer. Elle fonctionne sur smartphone et tablettes, sous Android et iOS.

L’artisan prend une photo d’un plafond via l’application. Sur l’image, il définit les contours de la surface à traiter et choisit les couleurs et les produits. L’application calcule le calepinage et propose à l’écran un rendu réaliste du plafond.

Une fois le choix validé, l’artisan reçoit par mail l’ensemble des informations et des documents liés à son projet : photos avant / après, produits sélectionnés et leurs informations techniques (fiches techniques, rapports d’essais de sécurité incendie, certificats acoustiques, etc.), ainsi que le quantitatif précis.

Il ne lui reste plus qu’à chiffrer pour son client, puis à passer commande depuis l’application. Build2Map Disto d’Atlog associe un télémètre Disto Leica à une application fonctionnant sur tablette ou PC sous Windows 7 et 8. Le relevé des distances génère automatiquement un plan compatible avec AutoCad.

Dans l’approche traditionnelle, les métreurs comptent deux heures de dessin au bureau pour une heure de relevé de métrés sur le terrain. Atlog soutient que sa méthode se traduit par 40 minutes sur AutoCad pour le nettoyage des fichiers pour une heure de relevé sur le terrain. Les applications métiers efficaces sont de plus en plus nombreuses, un bon nombre est exposé au Mondial du Bâtiment 2015.

  1. Plafond Designer de Saint-Gobain Eurocoustic et Plafométal apporte la réalité augmentée sur smartphone , à partir d’une simple photo de plafond, l’application génère un rendu réaliste du calepinage du plafond acoustique, rassemble toutes les informations techniques sur les produits utilisés et produit un quantitatif détaillé. Doc. Saint-Gobain Eurocoustic


 

  1. Les frigoristes et les climaticiens sont à la peine. Ils doivent simultanément satisfaire aux demandes du règlement F-Gaz qui pénalise les fluides à fort GWP (Global Warming Power) et proposer à leurs clients des installations dont l’efficacité énergétique et la fiabilité croissent régulièrement. Avec F-Gas Solutions, Climalife leur propose une réponse simple. Face à une installation existante qui doit être modernisée, une simple application sur smartphone leur indique les solutions disponibles. Doc. Climalife


 

  1. KSB Sonolyzer de KSB SAS est une application sur smartphone et sur tablette. Elle évalue très simplement le rendement des pompes centrifuges à moteur asynchrone non régulé, celles de KSB, mais aussi celles de tous les autres constructeurs. On saisit d’abord 4 données qui figurent sur la plaque signalétique de toutes les pompes – puissance nominale, vitesse de rotation du moteur, hauteur manométrique et débit – puis on enregistre 20 secondes du bruit de fonctionnement. Cela suffit pour vérifier si la pompe fonctionne en charge partielle et indiquer si des économies d’énergie peuvent être réalisées en optimisant l’hydraulique ou la technique d’entraînement. Cette application a reçu la médaille d’or dans la catégorie informatique et applications numériques du Mondial du Bâtiment 2015. Doc. KSB


 

  1. Cypetherm de Cype Software exploite les spécifications ouvertes Open BIM pour réaliser des simulations thermiques, des calculs thermiques réglementaires, des calculs de déperditions thermiques, de charges de climatisation… grâce à un module de synchronisation Open BIM incorporé à Cypetherm. Toute modification dans la maquette 3D BIM est mise à jour dans l’étude thermique. Cype a également développé un algorithme de détection des ponts thermiques dans la maquette Open BIM, comblant ainsi une insuffisance notoire du format IFC. Cette application convient aussi bien aux opérations neuves qu’aux réhabilitations. Elle a reçu la médaille de bronze dans la catégorie informatique et applications numériques du Mondial du Bâtiment 2015. Doc. CYPE Software

 

 

Source : batirama.com / Pascal Poggi

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