L'isolation thermique des murs

L'isolation thermique des murs

16 % des déperditions de chaleur passent à travers les murs d’une maison non isolée alors qu’avec une isolation performante, il est possible d’économiser 75 % des 80 % d’énergie consommée en chauffage !





Isolation intérieure ou extérieure ou encore matériau à isolation répartie… Quelle technique choisir ? Aucune solution ne s’impose, chacune ayant ses points forts et ses points faibles, même pour attein­dre le sacro-saint niveau BBC. Mais, pour obtenir une enveloppe performante, trois points sont à combiner : forte isolation thermique des parois + excellente étanchéité à l’air + ventilation maîtrisée sous risque de voir des sinis­tres apparaître (moisissures, cham­pignons ou problèmes de condensation sur les parois).


Attention aux défauts d’étanchéité


On estime que 25 à 33 % des apports d’air dans un bâtiment proviennent de défauts d’étanchéité de l’enveloppe. Une isolation efficace passe par une bonne mise en œu­vre afin d’assurer la continuité thermique de l’isolation. En isolation intérieure, il faut soigner les raccords et liaisons entre le doublage isolant des murs et les plafonds, les planchers, les menuiseries, au pourtour du passage des câbles, prises… ­L’isolation extérieure demande un travail méticuleux au niveau des points singuliers, encadrements de fenêtres, balcons, angles de murs… Seul le soin des détails permet de conserver les performances thermiques annoncées d’un produit !


Source : batirama.com / Virginie Bourguet

 

Avis d'expert Paul Sauvage* « Tout change à l’horizon 2020 »

 

isolationthermiqueexpert.jpg « Le respect des exigences de la RT 2012 ne devrait pas poser de problème. En isolation intérieure, la condition est d’utiliser des rupteurs thermiques en nez de dalle. Les matériaux à isolation répartie (ITR) nécessitent des épaisseurs de blocs importantes mais ont l’avantage de mieux traiter les ponts thermiques en plancher intermédiaire, un peu moins bien ceux au niveau des menuiseries. Pour les bâtiments collectifs, les systèmes d’isolation thermique par l’extérieur devraient se développer : ils sont viables dès que l’ouvrage dépasse plusieurs étages. À l’horizon 2020, les choses risquent de se compliquer. L’accroissement des bâtiments à énergie positive va imposer de passer par des systèmes d’isolation permettant d’atteindre un coefficient de transmission thermique U de l’ordre de 0,2 W/m2.K, voire moins (contre 0,3 à 0,35 W/m2.K actuellement). Cela correspond à un gain de l’ordre de 30 à 50 % par rapport aux exigences de la RT 2005. À terme, l’épaisseur moyenne d’isolant devrait atteindre 15 à 20 cm. En isolation par l’intérieur, cela soulèvera la question de la surface habitable. Certains matériaux à ITR risquent également de ne plus pouvoir se passer d’un complément d’isolation. En ITE, il va être nécessaire de valider la tenue mécanique des isolants en forte épaisseur, surtout ceux collés sous enduit, d’où l’intérêt des murs doubles avec isolant intégré. Le Cerib travaille sur des solutions d’intégration de fonctions énergies renouvelables.»


* Responsable du Pôle Sciences du Bâtiment au Cerib, Centre d’études et de recherche de l’industrie du béton. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 



 

 













 




 

 

Cette technique fait appel à des systèmes simples et rapides à mettre en œuvre et
peut permettre dans le même temps d’améliorer le confort acoustique aux bruits ­aériens en utilisant des isolants thermo-acoustiques, le tout pour un coût relativement moins onéreux qu’une isolation par l’extérieur.

 

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Deux solutions sont possibles : les doublages collés par plots de mortier de colle ou les doublages sur ossature métallique.
Les doublages collés ne peuvent être mis en œuvre que sur un support régulier et sain. Il s’agit d’un système “2 en 1” combinant un panneau isolant (laine minérale, polystyrène expansé ou extrudé, polyuréthane…) et un parement (10 ou 13 mm d’épaisseur en standard) en plaque de plâtre cartonné (plaque préimprimée ou non, haute dureté, hydrofuge…).
Le doublage sur ossature métallique est préférable sur des murs irréguliers : l’isolant (panneau rigide ou semi-rigide en laine minérale, végétale…) est dissocié du parement de finition (qui peut être de différente nature, plaque de plâtre, lambris bois ou PVC…) permettant ainsi de rattraper les inégalités de surface.
Alternative à la pose traditionnelle avec l’isolant inséré entre les montants de l’ossature métallique fixés directement sur le support, Isover a développé le système Optima : l’isolant est déroulé en continu sur le mur support et fixé mécaniquement par un appui spécifique qui va également assurer le maintien de la fourrure verticale, support du parement de finition. L’isolation étant continue, les ponts thermiques, qui peuvent être engendrés au niveau des montants verticaux lorsqu’ils sont fixés directement sur le support, disparaissent. L’autre avantage d’un doublage sur ossature métallique est de permettre le passage des gaines sans saignées dans l’épaisseur de l’isolant donc de ne pas amoindrir les performances thermiques de l’isolant, reproche souvent fait à l’égard des doublages collés.
Nouveau ! Il existe désormais des doublages à base de PSE (Placomur Ultra Pass de Placo, par exemple) qui intègrent des goulottes verticales pour le passage des canalisations hydrauliques et électriques. Pour une maison neuve BBC, il est possible de choisir un isolant avec une résistance thermique R de 3,5 à 5 m2.K/W pour obtenir un Up paroi de 0,18 à 0,26W/m2.K.

 

Intérêts : ne modifie pas l’aspect extérieur de la construction.
Limites : ne permet pas de traiter les ponts thermiques en nez de dalle imposant l’utilisation de rupteur thermique ; entraîne une réduction importante de la surface des pièces en rénovation.

 

 

Solution n° 2 : L’isolation par l’extérieur

 

Le principe, qui consiste à envelopper le bâtiment d’un manteau isolant, d’où ­l’appellation fréquente de “mur manteau” permet de traiter les ponts thermiques
en nez de dalle et d’obtenir une bonne inertie thermique.

 

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Il existe une large palette de possibilités : enduit mince sur isolants, enduit hydraulique sur isolant, vêture ou bardage rapporté sur isolant. Tout ce qu’il est possible de faire en finition sur un mur isolé par l’intérieur peut se réaliser en mur manteau : enduit, revêtement mince en pierre naturelle ou en verre, bardage bois, métallique ou terre cuite, bacs végétalisés, panneaux photovoltaïques…  


La technique d’enduit sur isolant convient aux façades planes et régulières. Elle se compose d’un isolant rigide en polystyrène expansé ignifugé ou de panneaux semi-rigides en laine de roche qui vont être collés ou fixés mécaniquement et recouverts d’un enduit mince (3 à 5 mm d’épaisseur) à base de liants organiques armé d’un treillis synthétique ou métallique ou d’un enduit hydraulique (15 à 20 mm) à base de sable, de ciment ou de chaux.


Les vêtures sont des produits industriels combinant une plaque de parement (acier, aluminium, terre cuite, composite polyester…) à un isolant de 4 à 10 cm d’épaisseur (polystyrène expansé moulé, polystyrène extrudé, polyuréthane ou laine de roche de forte densité). Leur mise en œuvre est mécanique au moyen de fixation traversantes, de pattes ou de profilés. À noter qu’il n’est pas nécessaire de ménager une lame d’air ventilée entre le support et la vêture.


Le système de bardage rapporté se compose ­d’une peau extérieure portée par une ossature secondaire en bois ou métal fixée sur le mur de façade et d’un isolant (panneau de laine minérale ou plaques de PSE, extrudé ou polyuréthane) intercalé dans le vide (lame d’air de 2cm mini) ménagé entre le support et le bardage rapporté. Pour ne pas recréer un pont thermique structurel au niveau des profilés d’ossature, il faut poser deux couches croisées d’isolants ou fixer l’ossature secondaire sur des équerres devant l’isolant. 

Réglementation : un système d’isolation thermique par l’extérieur est considéré comme non traditionnel et relève à ce titre de l’Avis technique auquel il faut se référer pour la mise en œuvre. Un Guide de conception des ouvrages à valeur de DTU devrait bientôt voir le jour.


Intérêts : en rénovation, permet d’améliorer les caractéristiques thermiques et esthétiques des façades sans modifier la surface habitable mais impose de faire une déclaration préalable de travaux.


Limites : demande un travail soigné au niveau des points singuliers (ponts thermiques potentiels); il est conseillé de poser les menuiseries au nu extérieur pour éviter de recréer un pont thermique.


 



 

 



 




 

Dans une construction à isolation thermique répartie (ITR), l’élément de maçonnerie, de par sa structure interne, a une fonction 2 en 1 : il assure en plus de son rôle porteur, la fonction d’isolation thermique rendant caduque l’ajout d’une isolation thermique intérieure ou extérieure.

 

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La particularité d’un monomur tient à la présence de multiples alvéoles ou pores qui vont permettre d’emprisonner l’air. Ni totalement creux, ni totalement plein, un bloc monomur exploite le pouvoir naturellement isolant de l’air et le principe d’allongement du parcours thermique. Les calories qui se déplacent au travers d’un monomur vont effectuer de nombreux tours et détours pour éviter les pièges à air, parcourant une distance finale allant jusqu’à plus de trois fois l’épaisseur réelle du mur. Résultat, plus besoin d’isolant rapporté extérieur ou intérieur. En finition extérieure, un monomur peut recevoir un simple enduit hydraulique ou monocouche et en finition intérieure du plâtre projeté, un enduit à la chaux, une plaque de plâtre… Il existe trois grandes familles de monomurs?: en terre cuite, en béton cellulaire et en pierre ponce. L’avantage d’un système à ITR est d’assurer une isolation relativement homogène en tout point de l’enveloppe limitant les ponts thermiques et n’imposant pas de ­­mettre en œuvre, en about de dalle, des rupteurs thermiques.

Joint mince ou pose collée


Côté mise en œuvre, un monomur terre cuite ou béton cellulaire se monte à joint mince, une technique qui offre rapidité d’exécution, facilité de pose et permet de réduire la quantité de colle à préparer. Les monomurs en pierre ponce, se montent à joints épais avec un mortier spécial à base de pierre ponce. Autre avantage d’un monomur, son inertie thermique (même si l’ITE est plus performante sur ce point) c’est-à-dire sa capacité à stocker la chaleur et à la restituer avec un phénomène de déphasage plus ou moins important selon le matériau. Elle améliore tant le confort d’hiver (avec des économies de chauffage à la clef) ainsi que le confort d’été (gain de fraîcheur annoncé de 4 à 6?°C). Les blocs à ITR sont proposés dans des épaisseurs de 30 cm d’épaisseur, voire 37,5 ou 42,5 cm pour la terre cuite. ­Certains fabricants viennent de lancer des blocs de 50 cm d’épaisseur dans la perspective de la RT 2012 et des maisons BBC avec des performances annoncées de coefficient U entre 0,18 et 0,21?W/m2.K pour le béton cellulaire et 0,26 W/m2.K pour la terre cuite.

 

Intérêts : gain de temps à la mise en œuvre puisqu’il n’y a pas d’isolant à rapporter.
Limites : sans être complexe, un monomur impose un mode de pose particulier.

 

Infos pratiques

 

Comment choisir ?


Le classement reVETIR indique les principales performances des systèmes d’isolation thermique par l’extérieur et donne leur aptitude à l’emploi: “r” pour la facilité de réparation ou de remplacement d’un élément ; “e” pour la fréquence d’entretien ; “V” pour la résistance aux effets du vent ; “E” pour l’étanchéité à l’eau ; “T” pour la tenue aux chocs et poinçonnement ; “I” pour le comportement au feu et “R” pour la résistance thermique. Chacune de ces lettres est affectée d’un indice de performance croissant (de 1 à 4).
Le classement ISOLE donnant le profil d’usage des matériaux isolants (établi lors de la certification ACERMI, Association pour la certification des matériaux isolants) est fondé sur 5 critères : I1 à I5 pour les propriétés mécaniques en compression, S1 à S5, pour le comportement aux mouvements différentiels, O1 à O3 pour le comportement à l’eau, L1 à L4 pour les propriétés mécaniques en cohésion et en flexion, E1 à E5 pour la perméance à la vapeur d’eau.

 

Pour se former


Des fabricants d’isolants comme Isover  proposent des formations dans leurs centres régionaux (Vaujours, Chambéry, Strasbourg ).
Exemples :  


Stage Réno 1 : les solutions d’isolation et d’aménagement intérieur en rénovation ;


Stage M 1 : identifier les éléments clés d’une offre globale d’amélioration énergétique des bâtiments (formation organisée en partenariat avec Promodul). Renseignements sur www.confortetrenovation.com


Sto ou Parexlanko proposent à leurs clients, quel que soit leur niveau, des formations pour mettre en œuvre leurs systèmes d’isolations par l’extérieur. Renseignez-vous sur www.sto.fr ou www.parexlanko.com pour connaître les dates.
La plupart des fabricants de monomur proposent une formation à la mise en œuvre de leurs produits pour le démarrage de vos premiers chantiers. Alors n’hésitez pas à les contacter. Pour la terre cuite, retrouvez les adresses des fabricants de monomurs sur www.fftb.org




 


 

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