Rénovation des fenêtres : choisir le bon produit et sa mise en œuvre (suite 1)






   

Cette solution, qui consiste à habiller l’ancien cadre par un nouveau dormant, permet de limiter les travaux mais n’est envisageable que sur une ancienne menuiserie en bon état, saine, sans parties abimées et solide.

 

La technique consiste à mettre en œuvre une nouvelle fenêtre complète (ouvrant + dormant) en PVC, en aluminium, en bois ou mixte (bois-aluminium, bois / PVC) en recouvrement du dormant bois existant. Deux solutions sont alors possibles : conserver la pièce d’appui ou la déposer, ce qui permet notamment de limiter la perte de surface vitrée. Dans ce dernier cas, la nouvelle menuiserie est livrée avec une pièce d’appui et il est nécessaire de reconstituer un rejingot. Une autre solution pour augmenter le clair de jour sans enlever la pièce d’appui, consiste à réaliser un délignage de la partie supérieure de l’aile de la traverse basse dormante. Une menuiserie destinée à la rénovation comporte, côté intérieur, des ailes d’habillage pour recouvrir l’ancien cadre qui est habillé, côté extérieur, par des profilés. La fixation du dormant de rénovation s’effectue soit en feuillure par vérins réglables ou vis spécifiques permettant le réglage latéral soit en applique, par clips ou vis avec bouchons.  En finition, pour assurer l’étanchéité à l’air, il est indispensable d’appliquer, entre la menuiserie existante et celle de rénovation et à la jonction habillage extérieur/gros œuvre un mastic silicone sur fond de joint mousse. Lors de la mise en œuvre, pensez à assurer une ventilation entre l’ancien et le nouveau dormant. Une lame d’air d’au-moins 5 mm doit être ménagée entre le cadre existant et la nouvelle fenêtre pour éviter le confinement du dormant existant. La bavette d’habillage de la pièce d’appui du dormant existant doit également être grugée en extrémité pour maintenir la libre circulation de l’air le long des habillages verticaux (orifice au moins égal à 50 mm²). De la même manière, il y a lieu d’assurer la continuité de cette circulation en traverse supérieure par des orifices de même section.

 

Rénovation sur châssis existant


1 - Cadre dormant “spécial rénovation” avec recouvrement
     de 25 mm équipé de vérins
     de pose pour faciliter la mise en œuvre.      
2 - Cadre ouvrant de 46 mm assemblé mécaniquement.     
3 - Double vitrage ITR 4/12/4 Argon (verre 4 mm, espace d’Argon
     12 mm, verre 4 mm). Certification Cekal.  
4 - Jet d’eau filant.     
5 - Bavette aluminium assurant une protection durable
     de l’ancienne pièce d’appui.     
6 - Ancien bâti.     
7 - Couvre-joint extérieur.     
8 - Couvre-joint intérieur (en option).

 

  À retenir

 

 
Intérêts: pose rapide et propre sans dommage
de la maçonnerie et des revêtements de finitions (enduit, peinture, papier peint…).
Limites: réduction du clair de vitrage donc perte de luminosité sauf à mettre en œuvre une menuiserie à ouvrant caché.


 




 

   

Le changement de la fenêtre est complet. Une fois le dormant dégagé du mur, la pose s’apparente donc à une pose en neuf.

 

Cette solution est à retenir dès lors que la fenêtre existante est en mauvais état ou lorsque l’on réalise dans le même temps des travaux d’isolation. Plus lourde, elle demande aussi un temps d’intervention plus long puisqu’il est souvent nécessaire de reprendre le mur en périphérie pour reconstituer les appuis et poser la nouvelle fenêtre. Ainsi, lorsque le mur est en briques ou parpaings, une reprise d’environ 3 cm est obligatoire dans les joints creux en face des étanchéités. La mise en œuvre de la nouvelle menuiserie s’effectue ensuite en feuillure (permettant de garder la même surface vitrée que celle de l’ancienne menuiserie) ou en tunnel avec recouvrement ou encore en plein tunnel sans recouvrement, le tout conformément aux règles de l’Art. Rappelons, par exemple, qu’avant de fixer le nouveau dormant dans la maçonnerie, il faut réaliser les joints d’étanchéité en périphérie du gros œuvre et de la menuiserie : fond de joint précomprimé de 15 x 5 mm avec cordon de silicone de 8 mm de diamètre minimum.

 

Rénovation traditionnelle dépose totale


Grâce au profil du dormant “dépose totale”, la menuiserie peut être mise en œuvre sans délignage des ailes dans les cas typiques de rénovation (feuillure, tunnel).


1 - Cadre dormant “dépose totale” de 46 mm.    
2 - Cadre ouvrant de 46 mm assemblé mécaniquement.    
3 - Double vitrage ITR 4/12/4 Argon (verre 4 mm, espace d’Argon
     12 mm, verre 4 mm). Certification Cekal.    
4 - Jet d’eau filant.    
5 - Pièce d’appui bois de 115 mm.    
6 - Couvre-joint intérieur pour une finition parfaite.

 

À retenir

 

Intérêts: conserve les surfaces de vitrage d’origine.
Limites: travaux de maçonnerie importants entraînant la dégradation des revêtements de finition au niveau de l’entourage de la fenêtre.

 

 

 


 




 

 

Ces deux méthodes, envisageables sur des menuiseries en bon état encore équipées de simple vitrage, permettent à moindre frais d’améliorer l’isolation thermique ou phonique d’une fenêtre. 

 

Le principe du survitrage est simple et permet de conserver le simple vitrage existant : un cadre constitué de profilés spécifiques PVC ou aluminium intégrant une vitre de 4, 6 ou 8 mm d’épaisseur est fixé sur la menuiserie existante. Ce survitrage peut être démontable (encadrements en joints souples ou rigides), ouvrant (profilés rigides et articulés) ou, et c’est la solution la plus performante, fixe, ménageant un vide d’air de 6?mm grâce à un profilé en aluminium rempli de déshydratant. La seconde vitre est taillée aux dimensions exactes du vantail à rénover.


Ne pas oublier de renforcer l’étanchéité de la fenêtre avec les joints appropriés sous peine que le système ne perde considérablement de son efficacité : côté extérieur, prévoir une pareclose et/ou un joint silicone tandis que côté intérieur un joint silicone suffit. Si le survitrage constitue une alternative au double vitrage, il ne présente néanmoins pas les mêmes qualités isolantes.


Une autre solution consiste donc à remplacer le simple vitrage existant par un double vitrage dit de rénovation équipé d’un profil mince spécial en PVC ou aluminium permettant de le placer dans la feuillure d’un simple vitrage. Plusieurs mises en œuvre sont possibles : en se fixant sur la menuiserie en sommet de feuillure sur un nouveau mastic, en fond de feuillure avec démastiquage et élargissement de la battée. À noter que certains produits ne nécessitent pas d’enlever l’ancien mastic et le verre résiduel de la feuillure…  Avant de choisir cette technique, il est impératif de vérifier que la structure et la quincaillerie de la menuiserie puissent supporter la surcharge du survitrage ou du double vitrage sinon le vitrage rapporté, en alourdissant l’ouvrant, peut provoquer son affaissement.

 

 

À gauche : survitrage
Ci-dessous : double-vitrage
en rénovation

renofenetredouble-vitrage.jpg

 

 

À retenir

 

 
Intérêts : peu onéreux et permet de conserver l’esthétique de l’ancienne menuiserie.
Limites : risque de provoquer l’affaissement de l’ouvrant.

 

 INFOS PRATIQUES

 

Le point sur la réglementation


Le DTU 36.5 de juin 2008, “Travaux de bâtiment – Mise en œuvre des fenêtres et portes extérieures”, englobant tous les matériaux, est en cours de réactualisation. Il est attendu pour la fin de l’année 2009. En attendant, il faut se référer aux quatre référentiels existants à l’heure actuelle pour choisir et mettre en œuvre une menuiserie : la norme FD P 20-201 de Décembre 2001, “Choix des fenêtres et des portes extérieures en fonction de leur exposition”?;  le DTU 36.1 (NF P 23-201 d’Août 2002), “Travaux de bâtiment – Menuiserie en bois” ; le DTU 37.1 (NF P 24-203 de Mai 2001), “Travaux de bâtiment – Menuiseries métalliques” ; le DTU 37.2 (NF P 24-204 de décembre 2003), “Travaux de bâtiment – Menuiseries métalliques en rénovation sur dormant existant” ; le cahier 3521 de juillet 2005 du Centre scientifique et technique du Bâtiment, “Menuiseries en PVC faisant l’objet d’un Avis technique – Conditions générales de mise en œuvre en travaux neufs et sur dormants existants”.

 

Quid des protections solaires ?


Volets roulants, stores extérieurs ou intérieurs, brise-soleil orientables… quel que soit le type de menuiserie et de vitrage choisis, un système de protection solaire est indispensable en particulier sur les fenêtres situées au sud ou à l’ouest pour assurer le confort d’été et réduire le recours à la climatisation, continuer à profiter la nuit de la chaleur accumulée dans la journée ou encore limiter les pertes de chaleur en hiver. Pour rappel, la réglementation thermique dans l’existant oblige à équiper toutes les baies, exceptées celles situées au nord, de protections solaires mobiles s’il n’en existait pas. Dans les locaux ­d’habitation, ces protections doivent être de classe 3 ou 4 (NF?EN 14501 de décembre 2005, “Fermetures et stores – Confort thermique et lumineux – Caractérisation des performances et classification”) ou conduire à un facteur solaire de la baie ≤ 0,15. Les protections solaires mobiles extérieures satisfont à ces ­exigences.

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