Edycem, aux côtés de son client ETPO, mène un chantier hors norme : celui de la restauration en pleine mer du Fort Boyard, un site soumis aux vents, aux marées et à la houle et imposant des moyens logistiques inédits.
Véritable "sentinelle de l’Atlantique érigée au 19e siècle entre l’île d’Oléron et l’île d’Aix", Fort Boyard se trouve aujourd’hui fragilisé par les tempêtes subies au fil du temps. Une vulnérabilité amplifiée par la perte de ses éléments de protection d’origine. Son propriétaire, le département de Charente-Maritime, a donc entrepris une restauration d’envergure dans l'esprit de la construction originelle. Elle consiste en :
– la réfection de la risberme, une ceinture de 6 m de large limitant l'érosion des fondations (béton prêt à l’emploi) ;
– Et la reconstitution de l’éperon (pour contrer la houle et les courants marins) et d’un havre d'accostage à l'arrière du fort (éléments préfabriqués en béton).
Deux premières phases de ce chantier hors norme, concernant la risberme, viennent de s’achever. Tout d'abord, en septembre, 20 m3 de béton (soit trois toupies), spécialement formulés par Edycem pour répondre aux conditions extrêmes du fort, ont été acheminés par hélicoptère.
20 m3 de béton ont été acheminés par hélicoptère. Durant trois jours, près de 40 rotations ont été effectuées pour combler une cavité difficile d’accès. © Imagine Créations
Ensuite, en octobre, un camion mixo-pompe Edycem de la centrale de Rochefort est monté à bord d’une barge du département de Charente-Maritime pour une opération de coulage en pleine mer.
Le chantier "protection" du Fort Boyard doit être livré mi-2028 pour permettre l'ouverture au public durant l'été 2028.
L'expertise et le savoir-faire d'Edycem
Pour ce chantier soumis au fascicule 65A du génie civil, Edycem a conduit l’ensemble des études laboratoire : essais, formulation sur-mesure et validation des bétons techniques pour chaque typologie afin de répondre aux conditions extrêmes du site. Des bétons colloïdaux PM-ES retardés pour les phases sous-marines, des bétons structuraux C45/45 pour les fondations et des bétons de propreté font partie des solutions mises en œuvre au niveau de la risberme. Il a été essentiel de maintenir la rhéologie (plasticité) des bétons sur plusieurs heures, le temps du chargement, de la traversée puis du coulage, car ils devaient apporter le bon équilibre entre fluidité et cohésion.
L’ensemble des bétons Edycem provient de sa centrale de Rochefort à proximité immédiate du chantier.
Pour rappel, avec 35 centrales à Béton Prêt à l’Emploi bénéficiant majoritairement du marquage NF, une plateforme de Valorisation et Granulats et une usine de préfabrication industrielle, Edycem, l’activité béton d’Herige Industries, couvre un territoire qui s’étend de Rennes à Arcachon. L’entreprise affirme son attachement historique au métier du béton par son expertise et ses valeurs fondatrices que sont la culture de l’innovation, la proximité, le service client et l’esprit d’équipe.
"L’expertise d’Edycem et la qualité des formulations béton ont été déterminantes pour sécuriser les phases de coulage en pleine mer, sous la surface de l'ouvrage. Les travaux de réfection d’urgence de la risberme ont été réalisés par hélicoptère mais les autres sont prévus via bateau. Ces interventions nécessitent une planification minutieuse, totalement conditionnée par les prévisions météo-océaniques avancées et les forts coefficients de marée.", explique Julien Merceron, Directeur de Travaux ETPO. © Charles Marion / Edycem
Un chantier soumis aux éléments
Les livraisons en bateau suivent le rythme des marées. Un camion mixo-pompe Edycem prend place à bord de la barge, puis il faut compter environ 45 minutes de navigation entre la Pointe de la Fumée au-dessus de Rochefort et le Fort Boyard. Afin de rejoindre le fort sans risque d’échouage, l’intervention prend en compte plusieurs critères météo-océaniques, dont une hauteur d’eau minimale, un faible coefficient de marée afin d'allonger la plage de travail, un vent inférieur à 40 km/h et une houle réduite de moins de 50 cm.
Une fois la barge stabilisée à l’aide de trois corps-morts et de deux pieux, le camion mixo-pompe déploie sa flèche pour couler le béton jusqu’au pied des ouvrages. Sous l’eau, des scaphandriers (TETIS - filiale de Spie batignolles ETPO) assurent la mise en œuvre. © Charles Marion / Edycem
Lorsque la toupie revient à quai, un second camion la remplit sans qu’elle n’ait besoin de descendre de la barge, une logistique permettant de gagner en sécurité et optimisant le temps sur le nouvel aller/retour. "Intervenir sur fort Boyard, c’est mobiliser l’ensemble de notre chaîne de compétences : préparation, formulation, logistique et savoir-faire chantier. C’est cette capacité collective à s’adapter qui fait la force d’Edycem sur un projet aussi singulier.", précise Wilfried Decombredet, le directeur BPE région Nouvelle-Aquitaine Edycem.
Du béton préfabriqué dans le port de Saint-Nazaire
La conception et la fabrication des futurs ouvrages en béton préfabriqué (du havre et de l’éperon) s’inscrivent dans une importante opération puisqu'elle sera menée tout au long de l’année 2026 à Saint-Nazaire, au sein du grand port maritime. Une manœuvre logistique conséquente sera ensuite mise en place afin de permettre l’acheminement des deux éléments préfabriqués par remorquage jusqu’au Fort Boyard. Pesant deux à quatre mille tonnes, soit approximativement 2 500 m3 de béton au total, ils seront échoués et lestés sur place.
Enfin, un travail sur la teinte du béton permettra d’assurer la cohérence esthétique entre les parties existantes et les futurs éléments préfabriqués du havre et de l’éperon.
La conception et la fabrication des futurs ouvrages en béton préfabriqué dans le Port de Saint-Nazaire. © Imagine Créations
Source : batirama.com / Laure Pophillat / © Imagine Créations