Les permis de construire et les mises en chantier reprennent, mais la rénovation continue sa baisse et la FFB s’attend à un recul de l’activité dans le bâtiment de 3,4 % en volume pour 2025.
La FFB a tenu sa conférence de presse de rentrée à Paris le 10 septembre au matin. Olivier Salleron, le président de la FFB, a souligné que l’année 2025 constituera la troisième année consécutive de baisse de l’activité dans le bâtiment. En effet, 2025 devrait se traduire par une baisse de 3,4 % de l’activité en volume, soit une baisse cumulée de 9,5 % au cours des trois dernières années.
Les mises en chantier et les permis de construire seront en 2025 à l’un des plus faibles niveaux depuis les années 1990. © FFB
Partant de très bas, le logement neuf se redresse un peu
Le logement neuf a encore chuté en 2024, mais au cours des sept premiers mois de 2025, les mises en chantier progressent de 9,3 % et les demandes de permis de construire augmentent de 16 %. Ce qui pousse la FFB à espérer environ 300 000 mises en chantier en 2025, soit 20 000 de plus qu’en 2024. Si les ventes de maisons individuelles en diffus progressent de 39,1 % au cours des sept premiers mois de 2025, notamment grâce à l’élargissement du PTZ à toutes les zones introduit par le budget 2025, le collectif chute de 12,5 % en glissement annuel sur deux trimestres à fin juin.
Olivier Salleron souligne que la CDC Habitat (Caisse des Dépôts) et Action Logement étaient intervenus en 2024 pour acheter les stocks invendus des promoteurs privés, mais qu’ils n’ont pas les moyens de recommencer cette année. La suppression du Pinel sans remplacement pèse aussi sur les logements collectifs.
Enfin, le non-résidentiel neuf est aussi à la peine en 2025. En termes de surfaces autorisées, au cours des sept premiers mois de 2025, la FFB distingue une petite hausse de 3,4 % dans le non-résidentiel neuf, mais avec une baisse de 16,7 % en bureaux neufs, de 3 % pour les bâtiments administratifs et de 2,1 % pour les hébergements hôteliers, contre une forte hausse pour les bâtiments agricoles, de 2,5 % pour les bâtiments industriels et de 2,6 % pour les commerces.
En ce qui concerne les surfaces commencées, la FFB annonce une baisse de 1,6 % au cours des sept premiers mois de 2025 : - 12,6 % pour les bâtiments administratifs, - 6,2 % pour les bureaux, - 3 % pour les bâtiments industriels, mais + 6,9 % pour les bâtiments agricoles, + 8 % pour les commerces et + 16,9 % pour l’hébergement hôtelier.
La rénovation reste en berne
Olivier Salleron a eu des mots assez durs à propos de la politique de l’État concernant le financement de la rénovation, il a dénoncé les "terribles mesures sur MaPrimeRénov’" :
– "MaPrimeRénov’ qui a pris une énorme gifle encore il y a deux jours" (suppression du financement de l’isolation des parois verticales et des chaudières biomasse) ;
– "l’instabilité constante" des aides, …
Il a rappelé qu’il a connu six ministres du Logement depuis 5 ans et demi, appelant au passage, sans toutefois le dire expressément, que Valérie Létard demeure ministre du logement dans le futur gouvernement.
Les défaillances d’entreprises du bâtiment baissent de 1,7 % au premier semestre 2025 par rapport à la même période en 2024 ; elles baissent de 0,2 % en travaux publics, mais augmentent de 6,6 % en promotion immobilière.
Que faire ?
La FFB demande principalement trois choses.
Une refonte de la REP
La FFB demande une refonte totale de la REP, soulignant que les entreprises payent une taxe lors de l’achat des matériaux de construction, en échange de d’aucun service, puisque la promesse de recyclage gratuit des déchets de construction n’est pas tenue. Les entreprises doivent même repayer pour faire traiter leurs déchets.
Le statut de bailleur privé
La FFB souhaite l’avènement du statut du bailleur privé pour relancer la construction neuve et le locatif privé en neuf et en existant ; mais également le maintien du PTZ, qui contribue à relancer la construction de maisons individuelles.
De la stabilité avant tout
Et surtout, surtout, la FFB plaide pour la mise en place d’un système puissant, reconnu par les acteurs et stable pour le financement de la rénovation énergétique.
Enfin, la FFB se félicite que le SDES ait publié en juin 2025, une évaluation des besoins en logements à horizon 2030, 2040 et 2050 qui demande 350 000 à 450 000 nouveaux logements par an sur la période 2026 à 2030 pour traiter le mal logement.
Source : batirama.com / Pascal Poggi / PP