Renault présente trois nouveaux VUL électriques d’un coup. Ils seront commercialisés en 2026. Le Losange montre ainsi sa foi en l’utilitaire à pile, alors même que les ventes sont encore embryonnaires.
On le sait peu, mais la démission fracassante du président de Renault, Luca de Meo en juin dernier, avait été précédée par celle du directeur de l’entité VUL du Losange. Heinz-Jürger Löw a choisi en effet de quitter l’entreprise juste avant son Pdg. Il a été rapidement remplacé par Jan Ptacek, en charge jusque-là du marché turc. Cet ingénieur tchèque entre également dans le comité de direction de Flexis, la co-entreprise indépendante, issue de l’union de Renault, Volvo et CGA-CGM (spécialiste de la logistique), sur le secteur de l’utilitaire.
Jan Ptacek, en charge du marché turc jusque-là, est devenu directeur des VUL Renault en remplacement de Heinz-Jürger Löw qui a quitté son poste en mai dernier. © Renault
Cette entité, née en 2021, va lancer simultanément trois nouveaux VUL électriques en 2026. Ils seront aussi proposés simultanément sous l’écusson Renault. Tous seront produits à l’usine de Sandouville. En matière de VUL, le Losange a une longue tradition de partenariats. Il a déjà collaboré avec Mercedes, Nissan ou encore Opel…
Chez Renault, le trio se nomme Trafic, Goélette et Estafette, et Cargo Van Panel Van et Step-in Van, chez Flexis. Ces “cousins” sont identiques, au logo près. À noter que Renault Trucks ajoutera également ces nouveaux utilitaires électriques à sa gamme.
Renault lance trois utilitaires électriques, conjointement développés avec Flexis, co-entreprise, issue de l’union de Renault, Volvo et CGA-CGM (spécialiste de la logistique). © Renault
Le VUL électrique patine
En France, le trio arrive sur un marché VUL atone, mais sur lequel les utilitaires électriques sont en progression. Ainsi en avril, 2 500 VUL VE ont été immatriculés, ce qui représente une hausse de 38 %, mais rapportée à un volume encore restreint. Le progrès des VUL VE s’explique notamment par la politique étatique de verdissement des flottes, imposée aux entreprises. Les gestionnaires doivent acheter des véhicules faible émission ou installer des points de recharges sur site. Les constructeurs quant à eux, sont menacés par la taxe Café : en gros, ils doivent atteindre une part de 15 % de ventes de VE, sinon ils sont punis par des pénalités colossales. Ils préfèrent parfois renoncer à des ventes pour aligner le volume d’électriques sur les objectifs assignés. Ubuesque !
Une offre VUL VE enfin pléthorique
Ces trois concepts viennent enrichir une offre en VUL électriques désormais fort riche. Il est loin en effet, le temps où le professionnel avait à sa disposition un choix d’utilitaires à pile fort limité. Il s’agissait souvent de camionnettes thermiques rudimentairement électrifiés. Leurs performances laissaient souvent à désirer. Ainsi, les Renault Trafic et Master E-Tech actuels sont des électrifications.
Au contraire, la nouvelle génération de VUL VE, à l’image du trio Renault/Flexis, est conçue expressément pour l’électrique. VW a ouvert la voie avec son ID Buzz Cargo, en 2022, développé sur une plate-forme spécifique.
Kia est à l’approche avec son PV 5 ultra-moderne. Le véhicule sera disponible en version VP, Fourgon et Châssis-cabine, ainsi qu’en versions VIP, Camping-car léger, Cabine approfondie, Plateau ou encore frigorifique. En 2027, l’offre sera complétée par un PV7 plus imposant et deux ans plus tard par le très grand PV9.
Trio de VUL VE
Le trio de nouveautés Renault/Flexis est lui-aussi, basé sur une nouvelle plate-forme électrique, dite "skateboard", qui autorise flexibilité et connectivité accrues. Les équipes ont soigné l’économie d’usage et l’ergonomie.
Le Losange a repris le nom Trafic bien connu. Cette lignée est née en 1980 et a été produite à 2,5 millions d’exemplaires. En revanche, pour les deux autres modèles, le Losange a choisi de ressusciter des appellations historiques.
Le nouveau Trafic E-Tech utilise une plate-forme électrique dédiée. Les batteries sont implantées sous le plancher. © Renault
Commençons par le Trafic. Cette quatrième génération E-Tech est 100 % électrique. Elle présente une silhouette monovolume et des roues rejetées aux quatre coins avec pour répercutions des porte-à-faux réduits et un empattement allongé. Tout cela au bénéfice de l’espace de chargement et avec en prime, un rayon de braquage (10,3 m) digne d’une Clio ! Esthétiquement, la proue est solide et les phares surélevés et renfoncés paraissent protégés des petits accrochages. Le pare-brise prolongé par des vitres latérales, forme une sorte de visière juste entrecoupé de montants très fins, au bénéfice de la visibilité. L’aérodynamique a été soignée, avec plusieurs spoilers et mini-ailerons parsemés de-ci de-là.
Deux longueurs seront proposées : 4,87 m et 5,27 m. Enfn, le nouveau venu est assez bas (1,90 m) ce qui permet l’accès à la plupart des parkings.
Le trafic E-Tech adopte une ligne monovolume aux porte-à-faux réduits. Le rayon de braquage très court facilite les manœuvres notamment urbaines. © Renault
La hauteur de 1,90 m, autorise l’accès à la plupart des parkings de centres villes. © Renault
Appellations historiques
La gamme Trafic se voit doublée du modèle Goélette étroitement dérivé. Ce nom provient d’une camionnette de 1956. Il s’agit de la version châssis-cabine du Trafic, destinée à être carrossée. Leur cellule avant est semblable.
Ce VUL qui tire son nom d’un modèle des années 50, est en fait, la version châssis-cabine du Trafic. Elle est notamment destinée à recevoir des carrosseries spéciales. © Renault
La Goélette est proposée en trois configurations : châssis cabine, box, caisse grand volume et benne. Son bloc avant unifié est identique à celui du Trafic E-Tech, ce qui assure une forme d’harmonie esthétique. Sur ce modèle on peut, c’est nouveau, commander une carrosserie spéciale qui sera assemblée en direct, à Sandouville (Normandie), dans un bâtiment voisin de l’usine d’assemblage.
C’est nouveau, les Goélette seront transformées directement à l’usine Renault de Sandouville. Un bâtiment a été aménagée expressément. © Renault
Estafette à l’affut
L’Estafette est un fourgon de taille moyenne à la silhouette distinctive. Il est dédié à la livraison du dernier kilomètre. Son nom provient d’une fourgonnette des années 50, notamment utilisée par la police et la gendarmerie. Elle se présente sous la forme d’un véhicule à pavillon haut, destiné aux entreprises de livraison. Ce modèle se distingue par ses portes coulissantes à l’avant et une porte arrière à enroulement facilitant le chargement.
Son espace de chargement, d’une hauteur de 1,90 mètre, pour 2,60 mètres de hauteur hors-tout, permet de se tenir debout à l’intérieur.
Les mythiques estafettes. © Renault
L’estafette est un fourgon grande hauteur au pavillon perché à 2,60 m. Cela permet à un professionnel de se tenir debout dans l’espace de chargement. Pratique ! Son nom provient d’un utilitaire mythique utilisé notamment par la gendarmerie. L’Estafette E-Tech se destine aux livraisons du dernier kilomètre. © Renault
Des VUL VE Modernes
Ultra-connectés, ces nouveaux venus bénéficient du système d’exploitation CAR OS (Car Operating System) conçu par Ampere, filiale du groupe Renault. Ces sortes de smartphones à roulettes intègrent tous les services dispensés par Google.
La plate-forme commune place la batterie sous le plancher et le moteur de 197 ch, sur l’essieu arrière. Côté batteries, deux propositions sont disponibles, l’une de 60 kWh proposant 350 km d’autonomie et l’autre de 81 kWh pour 450 km. Renault promet une recharge de 15 à 80 % de capacité en 20 min. À noter qu’il est possible d’alimenter un appareil électrique directement sur les batteries du véhicule.
Ces utilitaires Renaut comme Flexis sont attendus pour 2026. D’ici-là, le Trafic thermique poursuit sa carrière.
Enfin, Renault a également annoncé l’arrivée d’un nouveau . C’est donc un Losange en forme que l’on attend sur le segment des VUL.
Source : batirama.com / Nicolas Dembreville / © Renault