Les Canalisateurs insistent sur l'urgence de renouveler les réseaux d'eau

Les Canalisateurs insistent sur l'urgence de renouveler les réseaux d'eau

Dans un communiqué du 12 septembre, l'organisation professionnelle les Canalisateurs évoquent la sécheresse qui touche 93 départements actuellement et prive 117 communes d'eau potable.




Tandis que de nombreux départements sont encore soumis à des restrictions d’eau, les Canalisateurs, organisation qui fédère 330 entreprises spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d'eau potable, d'eaux usées, d'irrigation, de gaz et fluides divers, relance l’urgence de renouveler le patrimoine des canalisations devenu trop vétuste.

 

À l’heure où préserver la ressource en eau est devenu un enjeu écologique crucial, directement lié au changement climatique, un gaspillage d’1 milliard de m³ chaque année n’est plus soutenable. Les Canalisateurs rappellent que des solutions existent pour mieux préserver ce patrimoine, qui invisible, n’en ait pas moins précieux et se doit d’être transmis aux générations futures.

 

 

Des réseaux à renouveler plus rapidement

 

 

Le taux de renouvellement annuel du réseau d’eau potable en France est de 0,67 %, soit, en moyenne, un renouvellement tous les 160 ans, alors que la durée de vie d’une canalisation est bien inférieure, de l’ordre de 80 ans. Le rendement moyen des réseaux de distribution d’eau potable évalué pour l’année 2020 à 80,1 % n’est pas satisfaisant, d’autant plus que le rythme de recharge des nappes phréatiques est relativement faible.

 

À l’échelle du pays, cela représente 20 % du volume d’eau potable perdu, soit sur cinq litres d’eau distribués dans le réseau, qui ont été captés et traités, un litre qui n’arrive jamais jusqu’au robinet du consommateur, du fait des fuites dans les réseaux de canalisations qui tardent à être rénovés, sécurisés ou remplacés.

 

 

Une meilleure gestion et connaissance patrimoniale

 

C’est une réelle gestion patrimoniale, à commencer par l’inventaire détaillé des réseaux, qui permet, notamment, de cibler les investissements les plus efficaces et rentables. Mais, avec un indice de connaissance et de gestion patrimoniale (ICGP) qui s’élève à 100 points sur 120 pour les réseaux d’eau potable, la connaissance n’est que parcellaire.

 

Cette moyenne cache aussi des disparités : toutes années confondues, environ la moitié des services d’eau potable, qui ne sont à priori pas ceux qui ont la meilleure connaissance et gestion de leur patrimoine, n’ont pas renseigné l’ICGP dans la base de données Sispea, et 10 % des services d’eau potable disposent d’un indice inférieur à 40 points (le plus souvent des petites collectivités rurales).

 

 

Une dépréciation du patrimoine plus rapide que son renouvellement

 

 

Ces dernières années, bien que la capacité d’autofinancement des collectivités soit restée stable, les investissements se sont, eux, orientés à la baisse, créant une dépréciation du patrimoine plus rapide que son renouvellement. Le déficit d’investissement pour les réseaux d’eau et d’assainissement est estimé à près de 2 Mds € par an.  Et, si l’on n’agit pas très rapidement, les travaux de renouvellement coûteront à l’évidence plus cher.

 

 

Des solutions existe, il y a urgence à les appliquer

 

 

Selon le communiqué des Canalisateurs, il y a urgence à investir pour les territoires en matière de réseaux de manière curative et préventive, pour réduire enfin les fuites, diminuer ainsi les prélèvements sur le milieu aquatique naturel, éviter de gaspiller de l’énergie (pompage de l’eau, traitement pour la rendre potable) et de consommer inutilement des produits pour le traitement. Qui plus est, l’eau destinée à la consommation humaine provient de ressources de plus en plus difficiles à exploiter, parce qu’elles sont plus lointaines, plus polluées ou déjà très sollicitées.

 

Pourtant, les entreprises de canalisations mettent en œuvre toute une panoplie de solutions pour renforcer la performance et la résilience des réseaux, leur capacité à anticiper et à s’adapter au changement climatique, à limiter les prélèvements sur la ressource, en particulier sur les territoires où elle est soumise à un stress hydrique important : travaux de remplacement des canalisations défaillantes, déploiement de l’interconnexion de l’eau potable pour relier et sécuriser les réseaux de distribution entre les communes, et réduire ainsi les inégalités entre les territoires, nouveaux moyens de stockage de l’eau ou de réutilisation des eaux usées traitées, adaptation et dépollution des réseaux d’eaux pluviales, construction d’adducteur…

 

Certaines innovations technologiques permettent de mieux surveiller les réseaux d’eau, par un système de canalisations connectées à l’aide de puces, pour faciliter la détection de fuites et anticiper une détérioration complète. Pour repérer les fuites, d’autres dispositifs sont également déployés, dont la recherche par gaz traceur, par électroacoustique ou par des chiens renifleurs.

 

Mais, trop de ces travaux, qui permettraient de lutter efficacement contre les fuites, tardent toujours à être réalisés. Et ce, malgré l’engagement de longue date des Canalisateurs, notamment, pour accompagner la mise en place des inventaires du patrimoine et des Chartes qualité de l’Astee et pour sensibiliser toutes les parties prenantes du secteur de l’eau à cette problématique.

 

 

Pierre Rampa, président des Canalisateurs, a indiqué : "Espérons qu’à l’épreuve de cette sécheresse historique toutes les solutions, qui concourent à offrir aux citoyens un approvisionnement de qualité en eau, seront enfin durablement déployées sur tous les territoires." Photo © Les Canalisateurs

 

 

La Profession publiera prochainement les résultats des travaux réalisés par ses 80 délégués territoriaux, avec l’association La Fresque du Climat, pour agir face au changement climatique.

 



Source : batirama.com / Photo sur chantier © Sylvain Barthélémy

L'auteur de cet article

photo auteur Emilie Wood
Journaliste, photographe, vidéaste, Emilie Wood travaille depuis 2010 pour la presse, qu’elle soit professionnelle dans les domaines du BTP et de l’agriculture, ou généraliste. Pour Batirama, elle écrit sur des sujets aussi variés que la conjoncture BTP, l’évolution de la réglementation, la rénovation énergétique, les réformes, les innovations, ou encore l’actualité de l’immobilier. Elle apprécie particulièrement réaliser des portraits d’entreprises et révéler les femmes et les hommes qui, chacun à leur manière, font une différence, qu’ils soient entrepreneurs ou collaborateurs d’entreprise.
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