Vincent Jeanbrun veut "s'inspirer de ce que notre pays a su faire sur la reconstruction de Notre-Dame et pour les Jeux olympiques", pour lesquels des procédures spéciales avaient été mises en place.
Le ministre de la Ville et du Logement Vincent Jeanbrun a défendu, ce mardi 18 novembre 2025 au Congrès des maires à Paris, un "choc de simplification" afin de relancer la création de logements et "donner de l'oxygène aux maires" qui ont des projets d'aménagement du territoire.
He had a dream
Vincent Jeanbrun rêve et rêve grand : il veut "s'inspirer de ce que notre pays a su faire sur la reconstruction de Notre-Dame et pour les Jeux olympiques", pour lesquels des procédures spéciales ont été mises en place afin de reconstruire la cathédrale en cinq ans et bâtir les infrastructures des JO. "Je rêve des JO du logement, des JO de l'aménagement du territoire, du Notre-Dame de l'urbanisme", a-t-il déclaré devant un parterre d'élus locaux réunis pour une conférence sur le foncier et l'aménagement du territoire.
Pour lui, l'enjeu est de "rendre de l'oxygène au monde de l'aménagement et aux maires" qui passent selon lui un temps considérable en "réunions techniques" pour des opérations qui mettent des années à avancer ; une simplification qui passerait par un "guichet unique" pour "permettre à tous les porteurs de projets d'avancer".
Une loi de décentralisation à venir
Le Premier ministre Sébastien Lecornu travaille sur une loi de décentralisation qui, concernant l'aménagement du territoire, devra préciser les compétences de chaque organisme public au sein de la pléthore d'agences et directions locales.
Sans préparer une loi logement, Vincent Jeanbrun pousse pour un "plan logement" porté "collectivement" avec les maires en utilisant tous les outils à disposition, dont "un certain nombre" pourraient être modifiés avec les parlementaires. "Règles du foncier, de l'aménagement du territoire", etc. "tout ça peut paraître bien complexe parfois", ainsi que l'a confirmé Thierry Repentin, vice-président de l'Association des maires de France (AMF) et maire de Chambéry, qui relève que "tous les ministres qui passent annoncent un choc". Face aux contextes différents d'une commune à une autre, il défend "l'adaptabilité territoriales des dispositifs nationaux".
Un nouveau statut du bailleur privé
Pendant ce termps, les députés ont trouvé un compromis pour relancer les logements à loyers abordables : la mesure a été adoptée par 158 voix contre 49, en échange d'un engagement du gouvernement à réduire significativement les prélèvements imposés aux bailleurs sociaux, face à la demande de la gauche.
Afin de tenter de répondre à la crise du logement, ils ont approuvé la création d'un "statut du bailleur privé", un avantage fiscal destiné à encourager les particuliers à investir dans un logement pour le louer, longtemps réclamé par la droite et encadré sous l'impulsion des groupes socialistes et écologistes. Le nouveau statut prévoit un amortissement fiscal de :
– 3,5 % par an pour un logement neuf à loyer intermédiaire ;
– 4,5 % pour un logement social ;
– et 5,5 % pour un logement très social, dans la limite de 80 % de la valeur du bien et 8 000 euros par an pour deux logements maximum.
Pour l'ancien rénové, les taux sont fixés à 3 %, 4 % et 5 %.Les loyers devront respecter les plafonds des logements conventionnés et la location à des membres de la famille sera exclue. C'est "un coup de pouce à l'investissement privé pour générer du logement durable et abordable", comme l'a souligné le socialiste Inaki Echaniz, en contrepartie "d'un réel engagement" du gouvernement à revoir les ponctions sur les bailleurs sociaux. Car depuis 2018, ces derniers sont soumis à la Réduction de loyer de solidarité (RLS), un prélèvement sur leurs recettes les obligeant à baisser les loyers pour les ménages modestes, sans compensation intégrale de l'État, réduisant leurs capacités pour construire ou rénover.
Dans la recherche de compromis, François Jolivet (Horizons) a appelé la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin "à entendre" les demandes de la gauche dans une "Assemblée sans majorité absolue". La ministre s'est engagée à réduire ces prélèvements, sans confirmer pour l'heure le montant de 900 millions d'euros réclamé par la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain, contre 1,4 milliard prévu en 2026 selon la fédération des bailleurs sociaux. Un engagement insuffisant pour les écologistes qui ont finalement voté contre, ainsi que les communistes et La France insoumise. "Une défiscalisation qui va encore bénéficier aux plus aisés, aux propriétaires", a dénoncé Claire Lejeune (LFI).
Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat / © Lionel Guericolas / MPP/SIPA