À la Rochelle, un chantier de dépollution d'un ex-site Enedis exaspère

Quelque 400 enseignants, parents d'élèves et riverains ont défilé à La Rochelle contre un chantier de dépollution d'un ex-site Enedis, source selon eux de nuisances à proximité de bâtiments scolaires.

Quelque 400 enseignants, parents d'élèves et riverains ont défilé à la La Rochelle, vendredi 05 septembre 2025 dernier, contre un chantier de dépollution d'un ex-site Enedis, source selon eux de nuisances à proximité de bâtiments scolaires, poussant l'opérateur mis en cause à annoncer le "bâchage intégral" du site.

Les cours avaient déjà été interrompus trois jours en novembre dernier avant que le préfet ne suspende le chantier.

 

 

 

L'appel de l'ensemble scolaire privé Fénelon-Notre-Dame

Réunis à l'appel de l'ensemble scolaire privé Fénelon-Notre-Dame (2 700 élèves en primaire et secondaire et 350 salariés), où des professeurs ont dénoncé odeurs, poussières et émanations suspectes, les manifestants ont brandi des panneaux tels que :

– "Non à la construction, non aux intoxications",

– ou encore "respirer ici = mourir".

 

Les locaux du groupe scolaire jouxtent une ancienne usine à gaz d'Enedis dont la dépollution est menée par Speed Rehab, filiale de Brownfields Gestion et Vinci Immobilier. Une autre école, l'école élémentaire publique Massiou, se trouve également à proximité du site, destiné à accueillir un projet de résidence. Philippe Misery, l'un des chefs d'établissement de Fénelon-Notre-Dame a dénoncé une "inertie totale de la situation" et "trop de promesses non tenues de la part de Speed Rehab", ajoutant "nous ne sommes plus dans une phase de discussions, nous exigeons", réclamant une protection totale du chantier avec notamment un bâchage.

Au total, vendredi après-midi, 27 enseignants et personnels de l'établissement ont exercé leur droit de retrait afin d'exiger des mesures immédiates. Enseignant d'EPS, Jean-Philippe Oudot, qui souffre de maux de tête et de gorge, dit avoir exercé son droit de retrait pour "protéger les élèves". "Nous voulons un confinement total du chantier, que notre air soit bon pour venir travailler", a précisé une enseignante de sciences qui souhaite rester anonyme.

Les odeurs viendraient de l'excavation de terres qui ont été polluées aux hydrocarbures par l'exploitation de cette ex-usine à gaz, et ce jusque dans les années 60.

 

 

 

Deux arrêtés préfectoraux

Le cortège a rejoint vendredi après-midi l'agence Vinci Immobilier de La Rochelle pour rencontrer la direction de Speed Rehab. "Comme demandé par les représentants de la communauté éducative de Fénelon, nous nous sommes engagés à mettre en place une couverture intégrale des zones de travaux. Les opérations ont débuté jeudi et seront terminées d'ici dimanche soir", ainsi que l'a assuré l'opérateur dans un communiqué.

Jeudi, le préfet de Charente-Maritime Brice Blondel avait pris un arrêté de mise en demeure, sommant Speed Rehab, sous cinq jours, de respecter les dispositions prévues concernant :

– "la sécurisation du site,

– la mise en place de l’hydro-covering ou de dispositifs de bâchage sur les terres susceptibles d’être odorantes,

– la formation du personnel intervenant sur le chantier (sous un mois),

 la mise en œuvre d’une surveillance de la qualité de l’air visant à s’assurer que le chantier de réhabilitation ne conduit pas à des émanations de nature à incommoder le voisinage".

 

Un nouvel arrêté préfectoral va être produit, à l’issue d’un délai de consultation obligatoire de sept jours, qui portera sur la sécurisation renforcée de l’accès au site, la gestion des zones polluées encore présentes et, enfin, la surveillance quotidienne de la qualité de l’air, incluant les phases d’arrêt du chantier.

 

 

 

Speed Rehab assure faire de la sécurité sanitaire sa priorité absolue

Selon la société, ces données, partagées "depuis le début du chantier" avec les autorités, seront transmises "intégralement et quotidiennement aux établissements scolaires Fénelon et Massiou". "Aucune mesure n'a révélé de dépassement" de seuils d'émanations fixés par arrêté préfectoral, assure-t-elle. "Nous comprenons l'inquiétude des riverains, des familles et des communautés éducatives face aux nuisances olfactives constatées et inhérentes à ce type de chantier", conclut l'opérateur, réaffirmant que "la sécurité sanitaire reste sa priorité absolue".


Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat / © Jean-Christophe Sounalet / SO

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