La crise de la construction neuve n'entame pas la confiance de Saint-Gobain pour 2024

Benoit Bazin à Batimat 2022

Le directeur général de Saint-Gobain Benoit Bazin s'est déclaré "confiant" pour les perspectives du géant des matériaux en 2024 grâce à la réorganisation en cours du groupe.




"J'ai une grande confiance dans la marge opérationnelle du groupe et dans la bonne exécution" du plan stratégique lancé en 2021 avec l'ambition de devenir "leader mondial de la construction durable", a déclaré M. Bazin lors de ses voeux à la presse, au siège du groupe à la Défense près de Paris. "Nous sommes à un peu plus de la moitié du chemin" du plan stratégique "Grow and impact" lancé en 2021 et prévu jusqu'en 2025, a-t-il rappelé en soulignant que Saint-Gobain avait vu son cours de Bourse bondir de 46% en 2023 après des résultats record.

 

La construction neuve ne représente plus que 12 % du carnet de commandes de Saint-Gobain

 

Selon lui, le nouveau Saint-Gobain bâti autour d'une plus grande autonomie des pays et des marchés où il exploite quelque 800 usines de plaques de plâtre, mortiers de béton, verre ou isolants, doit permettre d'affronter la crise de la construction neuve en Europe, secteur qui ne représente plus que 12% de son carnet de commandes. Le groupe souligne aussi que 60% de son chiffre d'affaires est désormais réalisé hors Europe, comme l'Amérique du Nord et les pays émergents, contre 40% avant le plan.

 

36 acquisitions et 10 cessions en 2023

 

"Un tiers du chiffre d'affaires a évolué depuis 2019. Depuis cette année-là, Saint-Gobain a vendu pour 9,5 milliards d'euros d'actifs sous-performants et acquis pour 4,5 milliards d'actifs dans des métiers et des géographies à forte croissance" a-t-il rappelé. Juste sur l'année 2023, le groupe a réalisé 36 acquisitions et 10 cessions.

 

Au Canada, Saint-Gobain se targue d'être ainsi devenu le numéro un des matériaux de construction "en doublant de taille en deux ans". Interrogé sur l'impact du prix de l'énergie, M. Bazin a souligné que le groupe prévoyait de "garder un spread prix-coût positif", même s'il doit "s'habituer à vivre en Europe avec une énergie plus chère". Enfin, il mise beaucoup sur le développement de la chimie de la construction, c'est-à-dire la conception et la production des additifs nécessaires pour verdir les matériaux : par exemple des adjuvants à inclure dans les plaques de plâtre pour absorber les substances chimiques cancérogènes comme le formaldéhyde, dégagées par les peintures ou certaines colles.

 

Le bâtiment étant responsable de près de 40% des émissions mondiales de CO2 et utilisant la moitié des matières premières et ressources de la planète, Saint-Gobain espère une "évolution rapide et profonde du secteur" pour réduire les émissions, même si certaines activités comme le réemploi et l'économie circulaire sont complexes à mettre en place dans une chaîne de valeur "fragmentée", a indiqué Claire Pedini, directrice générale adjointe.

 

Usine par usine, le groupe cherche à décarboner son énergie, avec pour objectif de faire baisser de 33% ses émissions de CO2 en 2030 par rapport à 2017 (scope 1 et 2, couvrant ses émissions directes essentiellement, mais pas celles de ses clients du scope 3).

 

Benoit Bazin doit devenir PDG lors de l'assemblée générale du groupe le 6 juin, après une longue période de transition avec le président, et ex-PDG, Pierre-André de Chalendar.




Source : batirama.com & AFP / Photo de Benoît Bazin lors de Batimat 2022 © Emilie Wood

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