Outillage électroportatif : un marché au beau fixe

Outillage électroportatif : un marché au beau fixe

Le marché de l’outillage électroportatif demeure dynamique et les industriels continuent d’innover avec des machines toujours plus puissantes et légères.




 

Découper, scier, poncer, percer, visser, buriner, tronçonner… Les outils électroportatifs sont des machines dont les artisans du bâtiment ne sauraient se passer ! Et ce marché connaît depuis quelques années une forte croissance.

 

Si les ventes ont légèrement baissé au 1er semestre 2012 (- 0,2 % sur la distribution professionnelle) selon le Secimpac (Syndicat des entreprises internationales de l'outillage portatif et des consommables), 2011 fut une bonne année pour les professionnels du secteur.

 

Le sans fil, en augmentation

 

«Le marché global de l’outillage électroportatif a progressé de 11,60% en 2011 par rapport à 2010 chez les industriels du Secimpac», confie Patrick Berrivin, adjoint au directeur général de Makita France et membre du bureau du Secimpac.

 

Avec un marché du sans fil en augmentation ! «Il est passé de 43% en 2010 à 45 % en 2011», ajoute-t-il. «Je suis même persuadé que l’on approchera les 50 % à la fin de l’année», complète Jean-Philippe Barbe, responsable marketing Dewalt France.

 

«Pourtant le sans fil ne représentait qu’un outil sur quatre en 2005», se souvient Pauline Viaud, chef de produit chez Bosch.

 

De nouvelles batteries 4 Ah

 

Pourquoi un tel engouement ? En premier lieu, l’évolution considérable des machines sans fil avec l’apparition des batteries au lithium qui ont offert de nouvelles possibilités : plus d’autonomie, plus de légèreté, une recharge plus rapide...

 

Les industriels ont notamment concentré leurs recherches sur ces produits. La plupart d’entre eux, à l’image de Dewalt, Hitachi, Metabo..., continuent de progresser dans ce domaine en proposant des outils avec de nouvelles batteries 4 Ah (contre 3 Ah avant), soit plus de 30% d’autonomie sans augmenter le poids des machines.

 

Précautions à respecter

 

L’ergonomie, l’autonomie, le poids, la puissance..., sont en effet des facteurs essentiels pour les utilisateurs. Et les industriels rivalisent d’ingéniosité pour inventer des machines toujours plus performantes, voire de plus en plus polyvalentes, tout en prenant en compte l’environnement.

 

Mais ils n’oublient pas les nuisances provoquées par ces outils. Des poussières émises aux vibrations (voir encadrés) en passant par le bruit, les machines portatives sont à utiliser avec précaution et certaines règles doivent être respectées.

 

«Ce qui nous importe le plus, c’est la sécurité de l’utilisateur, affirme Jean-Philippe Barbe. Pour le confort et la sécurité par exemple, on peut passer jusqu’à 6 mois sur le design d’une seule poignée pour qu’elle provoque le moins de fatigue possible.» «Nous travaillons beaucoup également sur les systèmes anti-poussière, complète Pauline Viaud.

 

Des systèmes performants vont considérablement se développer dans les deux ans à venirLes industriels vont en effet devoir se mettre au diapason… Des normes pour les machines à bois électroportatives sont en cours d’étude.

 

Source : batirama.com / Delphine Desprès

 

 

AVIS D'EXPERT

 

Patrick Moutel, expert à la direction technique de l’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics)

 

Santé et sécurité : quelques règles à respecter

 

« L’électroportatif, ce n’est jamais neutre. Les industriels ont fait de gros efforts sur la sécurité, et les matériels sont plus perfectionnés et plus puissants. Mais à partir du moment où l’on a une puissance mécanique, on a forcément des efforts, des retenues…

 

Et si la machine vient à se coincer, une force mécanique se répercutera sur les mains, les bras ou autres…

Il convient d’être attentif à différents paramètres. Les vibrations notamment. Car l’utilisation des machines peut entraîner des TMS (troubles musculo-squelettiques). Par exemple, sur certains matériels, les poignées sont libres, et souvent les utilisateurs les laissent ainsi, alors qu’il faut toujours veiller à bien les serrer !

 

Autre facteur de risque : les matériels avec cordon. On voit encore trop fréquemment des personnes électrocutées à cause d’un cordon usé. Pour parer cela, il convient d’installer un boîtier 30 milliampères, c’est-à-dire un disjoncteur différentiel qui se déclenche en cas de mauvais contact.

 

Autre règle : bien lire les notices d’utilisation des produits. Tout le monde pense savoir s’en servir… Cependant, il y a toujours des indications données par le constructeur, propres à chaque outil. Et n’oublions pas que les technologies changent et de nouveaux risques peuvent apparaître !

 

Le captage des poussières est aussi un gros enjeu en matière de santé. Certaines familles d’outils sont équipées d’aspiration intégrée, mais pas toutes. Aussi, il ne faut jamais oublier de les raccorder à des aspirateurs mobiles !

 

Autre mesure importante : ne jamais enlever les carters de protection des machines, car même un petit disque sans carter peut causer des entailles très dangereuses !

 

Enfin, les utilisateurs doivent toujours porter leurs EPI. C’est obligatoire ! »

 

www.oppbtp.fr




 

La location, une alternative intéressante

 

 

Louer son outillage électroportatif? Pourquoi pas! Spécialistes de la location de matériels pour les professionnels, Kiloutou et Loxam comptent de nombreux artisans parmi leurs clients. «Sur les 90% de clients professionnels, 52% sont des artisans, explique Ludovic Devot, Category Manager chez Kiloutou.

 

En matière d’outillage électroportatif, les artisans louent pour diverses raisons. Pour du dépannage ou parce qu’ils ont besoin d’outils spécifiques puissants qui, à l’achat, représenteraient des investissements trop lourds. »

 

Loxam, comme Kiloutou ont par ailleurs développé depuis peu des solutions de location longue durée d’outils portatifs et proposent des gestions de flottes de machines sur 12, 24, 36 ou 48 mois.

 

«La location longue durée fonctionne bien auprès des artisans depuis deux ans, constate Patrick Rizzo, directeur marketing chez Loxam. Cela leur évite d’investir et cela permet des solutions plus souples, avec un engagement de disponibilité à 100 % du matériel.»

 

Avec cette formule, le matériel loué est neuf et les artisans peuvent le remplacer ou le faire réparer si besoin.

 

Les industriels ont aussi mis en place cette solution. Nicolas Blanchouin, chef de l’entreprise Blanchouin Carrelage à Renazé (53) (14 salariés) a opté pour ce choix : «Je loue sur 36 mois chez Hilti tous les appareils fortement sollicités et donc susceptibles de tomber plus souvent en panne (ponceuses, petites meuleuses, lasers rotatifs, etc.).

 

C’est plus cher, mais c’est un vrai confort de travail. Cela permet aussi de maîtriser ses coûts en matière d’outillage électroportatif.» Plus onéreux, certes, mais pratique !

 

 

Plus d’informations sur : www.loxam.fr et www.kiloutou.fr

 

 

Poussières de bois : attention danger !

 

 

Les poussières de bois sont particulièrement nocives pour la santé, elles peuvent être cancérogènes ou provoquer de nombreuses allergies. Les menuisiers et les charpentiers utilisent des machines électroportatives qui dégagent une quantité importante de poussière de bois.

 

Afin de réduire le risque pour la santé, depuis le 1er janvier 2005, l’article R 231-58 du Code du travail a imposé une valeur limite d’exposition professionnelle à ne pas dépasser : 1 mg/m3 (moyenne sur 8 heures de travail)*.

 

Jean-Marc Bichot, menuisier et dirigeant des Etablissements Bichot à Château-Gontier (53) a mis en place des mesures pour préserver la santé de ses 15 salariés: «Lorsque j’ai créé un nouveau bâtiment en 2010, j’ai installé un système de captage à haute dépression qui comprend trois bras articulés de 4 mètres de long branchés sur une aspiration centralisée. L’atelier (1 100 m2) est quasiment toujours propre !

 

En industrie, c’est très utilisé, mais pas trop en artisanat, car l’investissement est important. Pour cette installation, j’ai obtenu 20 % de subventions de la Carsat. Une aide qui s’obtient sous certaines conditions, notamment celle de la formation du personnel.

 

Sur les chantiers, mes collaborateurs ont l’obligation de porter leurs EPI. Nous utilisons des machines portatives équipées de dispositifs de captage et des aspirateurs mobiles de classe M. En tant que chef d’entreprise, je dois faire le nécessaire pour la sécurité et la santé de mes salariés et leur assurer un bon confort de travail. »

 

* Pour en savoir plus : guide Machines portatives et poussières de bois, édité par l’OPPBTP. Disponible sur www.oppbtp.fr




 

Vers des normes pour les machines à bois électroportatives

 

 

«Pour les machines portatives, il n’existait pas vraiment de norme au niveau de la poussière, mais c’est en cours d’étude », annonce Patrick Berrivin, adjoint au directeur général de Makita France et membre du bureau du Secimpac.

 

En effet, l’objectif est de mettre au point une méthodologie de mesure des émissions de poussières de machines à bois électroportatives.

 

Cette étude, lancée cette année et échelonnée sur trois ans, est conduite notamment par l’Etat, l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics), les Carsat, la DGT, des fabricants, des importateurs et des utilisateurs de machines portatives.

 

Elle donnera lieu à des normes qui seront ensuite publiées.

 

Pour en savoir plus : www.inrs.fr

 

Attention aux vibrations !

 

 

L’utilisation d’outils électroportatifs engendre des vibrations dans les mains ou dans les bras. À terme, si l’usage de ces machines n’est pas correctement contrôlé, les utilisateurs peuvent souffrir de douleurs au niveau des articulations, dans les bras ou dans les mains, ou bien ressentir des fourmillements, des engourdissements, etc.

 

Ces effets apparaissent souvent des mois ou des années après les expositions. Aussi, pour protéger les utilisateurs et limiter les risques, la Directive "Vibration" 2002/44/CE précise la valeur limite d’exposition quotidienne à ne pas dépasser.

 

Si elle est inférieure à 2,5 m/s2, l’utilisateur ne court pas de risque ; si elle se trouve entre 2,5 m/s2 et 5 m/s2, le chef d’entreprise devra prendre les mesures pour réduire au maximum les vibrations. En revanche, elle ne doit jamais dépasser, les 5 m/s2, c’est interdit !

 

Sachez que la valeur des vibrations des machines est indiquée dans la notice d’instruction de chaque produit et que le port de gants de protection anti-vibrations et la mise en place de poignées spéciales peuvent contribuer à la réduction des vibrations.

 

Plus d’informations sur www.iris-st.org. L’IRIS-ST (Institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au travail), fondé par la Capeb et la CNATP (Chambre nationale des artisans des travaux publics) en 2007, a publié avec la Ficime (Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l’électronique) et le Secimpac le mémo santé "Vibrations, matériel portatif" à destination des chefs d’entreprises artisanales.

 

 

Un outil très pratique pour en savoir plus sur les vibrations, avec des exemples de valeurs des vibrations selon les machines.

1 Commentaire
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  • par hebert
  • 13/02/2015 17:43:58

Il faut choisir les moins vibrants car les expositions des travailleurs aux vibrations entrainent des troubles ostéo-articulaires, neuropathiques et vasculaires très fréquents, dont on peut diminuer l’occurrence et la gravité par des mesures de prévention concernant le choix et les conditions d’utilisation des outils pour minimiser l’intensité et les effets de la transmission des vibrations : voir La prévention des risques professionnels des vibrations : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/ergonomie-au-poste-de-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=164&dossid=292

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