Hydrogène renouvelable : les régions sont à la pointe des développements

Hydrogène renouvelable : les régions sont à la pointe des développements

Au salon Hyvolution 2021 qui s’est tenu les 27 et 28 octobre à Paris, plusieurs régions françaises exposaient leurs multiples soutiens au développement de l’hydrogène renouvelable.




La Bretagne, la Normandie, L’Occitanie, Auvergne Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine ont présenté leurs actions et poussé en avant les entreprises qu’elles soutiennent dans le domaine de l’hydrogène vert. Ces entreprises travaillent à la fois sur des applications mobiles terrestres et maritimes, ainsi que sur des applications stationnaires

 

Cinq entreprises bretonnes

 

La Bretagne, par exemple, a accueilli cinq entreprises sur son stand. H2X Ecosystems est installée à Saint-Malo, et développe la gamme H2X T700, des réservoirs d’hydrogène amovibles, la pile à combustible H2X F005 (5 kWe, cascadable jusqu’à 10 kWe, associable avec 5 kWc de panneaux photovoltaïques), le groupe électrogène H2X G350, un électrolyseur PEM et plusieurs prototypes de véhicules hybrides associant photovoltaïque hydrogène.

 

Sa solution H2X G350 est un système énergétique mobile pour des applications de déploiement temporaire de fortes unités de recharge électrique, composé de caissons indépendants que l’on peut associer pour couvrir différentes applications. H2X G350 consomme au maximum 16 kg d’hydrogène/heure, avec un ravitaillement par bouteilles interchangeables ou camion-citerne. Il produit une puissance électrique disponible de 350 KVA en 400 V triphasé.

 

Cette machine produit en même temps de la chaleur qui peut être récupérée par l’adjonction d’un caisson de production d’ECS dans un conteneur de 10 pieds : 140 l/minute sous 3 bar à 65°C maximum. Ou bien, à l’aide du caisson à air pulsé, dans un autre conteneur de 10 pieds : un débit d’air de 30 m3/h à 35°C.

 

HX Ecosystems propose aussi, en complément de son générateur H2X G350 et pour économiser l’hydrogène, une centrale photovoltaïque : 300 panneaux photovoltaïques et leurs onduleurs, rangés dans un conteneur de 20 pieds. Une fois déployés, les panneaux couvrent une surface totale de 500 m² et fournissent une puissance nominale de 110 kWc. La puissance minimale à installer est de 11 kWc.

 

 

La plupart des fabricants s’intéressent à la pile à combustible. 2G wwwx.2-g.fr, en revanche, propose des modules de cogénération pouvant fonctionner au gaz, au biogaz et que l’on peut convertir à l’hydrogène dans le cadre d’une maintenance régulière. ©PP

 

La région Bretagne soutient également Entech, installé à Quimper, qui se spécialise dans les installations à base de photovoltaïque, d’éolien et d’hydrogène, ainsi que H2Gremm qui vise l’autonomie énergétique de l’habitat individuel et petit collectif.

 

H2Gremm, créée en 2019, développe un système de production, de stockage et de distribution d’énergies à destination de l’habitat résidentiel et du petit bâtiment tertiaire ou agricole. L’objectif est de garantir aux utilisateurs une autonomie de fonctionnement maximale, par exemple 80% dans un premier temps, en se basant sur des énergies renouvelables accompagnées d’un système de stockage hybridant batteries électrochimiques et hydrogène.

 

Le stand de la Bretagne à Hyvolution a également accueilli Alca Torda Applications https://alca-torda.com/, une ingénierie experte en hydrogène et piles à combustibles, qui participe au projet Hylias : un projet d’écosystème lié à un navire à passagers motorisé par un système électro-hydrogène, qui réunit le projet d’une station de ravitaillement sur le port de Vannes et la construction d’un bateau (150 à 200 pax/personnes) à pile à combustible alimentée en hydrogène pour la desserte des îles du Golfe du Morbihan.

 

Le Chantier Naval Bretagne Sud (CBS) https://groupe-chantier-bretagne-sud.fr/  était le dernier invité de la Région Bretagne. Il a conçu un nouveau navire de transport à passagers : un catamaran en aluminium propulsé par des moteurs électriques alimentés par des réservoirs stockant l’hydrogène à bord.

 

Normandie, Occitane, Auvergne Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine

 

La Normandie a mis pour sa part en avant ses efforts dans le développement de la mobilité hydrogène.

 

L’Occitanie a présenté son plan d’investissement de 150 M€ de 2020 à 2030 pour soutenir le développement de l’hydrogène vert., les premières réalisations en mobilité lourde à hydrogène (trains régionaux, autocars, drague pour le port de Sète, …), le développement d’unités de productions d’hydrogène vert, d’un éco-système à hydrogène pour les zones aéroportuaires, l’industrialisation d’électrolyseurs haute température à Béziers, etc.

 


 

L’Occitanie a notamment soutenu l’apparition de Hyd’Occ , une alliance au service de la création d’une filière d’excellence dédiée à l’hydrogène vert. ©PP

 

 

 

De son côté, la Région Auvergne Rhône-Alpes a lancé le projet Zero Emission Valley, qui doit déployer 20 stations hydrogène et une flotte de 1000 véhicules à hydrogène. ©PP

 

Tandis que la Nouvelle-Aquitaine accueillait une demi-douzaine d’entreprises sur son stand, dont Logikko. Créée en 2013, cette entreprise est presque ancienne dans le monde de l’hydrogène.

 

Contrairement à la plupart des acteurs de l’hydrogène, elle s’intéresse à sa combustion et au mélange hydrogène-combustible fossile. Sa solution GreenPerformer consiste à injecter de toutes petites quantités d’hydrogène dans un moteur classique. Ce qui engendre une combustion presque parfaite et réduit les émissions de 70% environ.

 

 

 

La Nouvelle-Aquitaine accueillait aussi Terega, un opérateur d’infrastructures gazières engagé dans le développement d’offres de transport d’hydrogène, Genevos qui conçoit et fabrique des piles à combustibles à la fois pour navires et pour le bâtiment, Pragma Industries qui se spécialise dans la pile à combustible compacte et plusieurs autres entreprises. ©PP

 

Lhyfe et Plug Power signent un MOU

 

Lhyfe, qui a récemment dévoilé la première installation de production d’hydrogène vert et Plug Power ont profité du salon Hyvolution pour annoncer leur nouveau partenariat.

 

 

 

Matthieu Guesne, gérant de Lhyfe, à droite, et José-Luis Crespo, General Manager de Plug Power Europe, ont annoncé à Hyvolution, la signature d’UN MOU (Memerandum of Understanding) pour le développement de site de production d’hydrogène vert à travers l’Europe. ©PP

 

 

Lhyfe se spécialise dans la production d’hydrogène à partir d’éoliennes terrestres ou en mer. Tandis que Plug Power, connu jusqu’à présent pour ses piles à combustible, a récemment développé des électrolyseurs grâce à l’acquisition de Giner ELX en juin 2020.

 

Lhyfe et Plug Power ont conclu un accord pour développer une série de sites de production d’hydrogène vert en Europe. D’une capacité totale de 300 MW d’ici 2025, ces sites utiliseront la technologie Lhyfe et les électrolyseurs Plug Power. Ils seront exploités par Plug Power qui se chargera de livrer les clients.

 

Le premier site devrait être en fonctionnement dès la fin de l’année 2022. Le but est de produire de l’hydrogène vert livré à la pompe à 5€/kg, contre 9€/kg aujourd’hui. Dès 6€/kg, estime Matthieu Guesne, le gérant de Lhyfe, l’hydrogène vert serait compétitif pour des usages captifs : chariot élévateurs, engins sur aéroports, etc.

 

Lhyfe et Plug Power se mettent également à la recherche d’un site de production d’1 GW d’hydrogène en Europe. La recherche du site commence l’an prochain. 

 

Par ailleurs, un électrolyseur Plug Power de 1 MW équipera la première plateforme de production d’hydrogène vert installée en mer par Lhyfe au large du Croisic dès 2022.

 

 

Hyvia, une joint-venture à égalité entre Plug Power et le Groupe Renault, a dévoilé à Hyvolution, son premier prototype de Master équipé d’une pile à combustible. Capable de transporter 12 m3 sur une distance de 500 km, le Master Van H2-TECH sera disponible en 2022. Faurecia fournit le réservoir d’hydrogène. L’assemblage des piles à combustible commencera à Flins fin 2021, le Master Van est fabriqué à Batilly, l’intégration de la chaîne hydrogène/électricité est réalisée par PVI, une filiale de Renault à Bretz-Armanvilliers, tandis que la motorisation électrique est produite à Cléon. ©PP

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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