Présidentielle: ce que veulent les artisans

Présidentielle: ce que veulent les artisans

A dix jours du 1er tour de la Présidentielle, l’assemblée générale de la Capeb a été l’occasion pour 700 artisans du bâtiment de faire entendre leurs voix devant des représentants de l’UMP, du PS et du Modem.




 

« S’ils sont porteurs du pluralisme politique, les artisans et travailleurs indépendants ont une sensibilité ancienne pour la droite modérée, plus représentée dans leurs secteurs»

 

Invité à introduire les plateformes électorales qui ont animé l’assemblée générale de la Capeb, le politologue Pascal Perrineau a rappelé également que la tentation abstentionniste dans ce milieu « socio-professionnel » était « une réalité ».

 

D’où l’idée de faire intervenir devant les 700 délégués réunis au Palais des Congrès de Paris, trois représentants des principaux courants politiques en lice : Xavier Bertrand pour l’UMP, Pierre Moscovici pour le PS et Daniel Garrigue pour le Modem.

 

Face à un public qui n’a pas sa langue dans sa poche, les principaux sujets qui fâchent ont été abordés, l’assemblée, venue de toute la France, étant bien décidée à faire entendre sa voix.

 

Le régime de l’auto entrepreneur demeure « la bête noire » des artisans du bâtiment, qui réclament toujours fermement que leurs métiers en soient exclus. Sous les huées de l’assemblée, Xavier Bertrand a assumé la position du gouvernement.

 

« On n’y reviendra pas. Nous avons déjà fait évoluer ce statut et nous continuerons. » La sortie de fait du régime à compter de 24 mois sans CA déclaré, la mise en place de contrôles sur les obligations de qualification et d’assurance, sont autant de pistes avancées par l’UMP.

 

De son côté, Pierre Moscovici  s’est voulu rassurant : « vos doléances et critiques sont totalement justifiées. Ce régime doit être limité dans le temps. » Enfin, Daniel Garrigue a prôné une remise à plat concertée du régime, estimant qu’il fallait que tous les artisans soient logés à la même enseigne et puissent bénéficier d’un seul et même régime à travers lequel tous pourront bénéficier de simplifications administratives et d’allègement de charges.

 

Les artisans ont également questionné les représentants des candidats sur l’avenir du Grenelle de l’environnement, déplorant que le dispositif ait récemment été « dénigré » par le président sortant.

 

Xavier Bertrand a assuré que le gouvernement ne reculait pas sur la question de l’efficacité énergétique, reconnaissait que face à la crise économique, il avait fallu réduire la voilure de la politique de soutien.

 

Le PS annonce un « grand plan isolation » qui touchera 1 million de logements en 5 ans et sera créateur de « 120 000 emplois directs ». Daniel Garrigue a estimé qu’il fallait en finir avec la politique du « yo-yo » et « établir une politique stable et des règles du jeu claires ».

 

En matière de formation professionnelle, les artisans s’inquiètent de la gestion de leurs cotisations obligatoires et attendent une vraie réforme afin que l’offre s’adapte à l’évolution des métiers.

 

Xavier Bertrand a assuré que s’il était réélu, le président sortant n’augmenterait pas les contributions formation des TPE et justifiant les ponctions faites pour la formation des demandeurs d’emplois afin de leur permettre d’accéder « aux emplois qui manquent dans vos entreprises ».

 

De son côté, Daniel Garrigue a reconnu qu’il existait beaucoup de « déperditions de moyens » en matière de formation professionnelle et que « la répartition des enveloppes n’est pas forcément très adaptées » estimant qu’il fallait œuvrer pour que l’offre soit mieux adaptée à la demande, rappelant l’attachement de François Bayrou au « produire en France »  et à « l’instruction ».

 

Concernant la Tva à taux réduit sur les travaux de rénovation, passée de 5,5 à 7% en novembre dernier, Xavier Bertrand a assuré « on n’y touchera plus » alors que le représentant du Modem s’est prononcé pour un retour à 5 ,5% affirmant que depuis son instauration en 1999, ce taux réduit avait montré ses effets positifs sur l’activité du secteur.

 

En dehors de toutes ces préoccupations, les artisans du bâtiment aspirent, comme la plupart des Français, au « rétablissement d’un climat social un peu plus serein », et attendent que le prochain président de la République leur « redonne confiance en l’avenir ».

 

Source : batirama.com / Céline Jappé

 

Pour qui votent ils ?

 

Selon un sondage, révélé par le politologue Pascal Perrineau, les intentions de vote des  artisans (tous secteurs confondus) se répartissent ainsi :

 

  • Jean-Luc Mélenchon : 8% (versus 13% au niveau national)
  • François Hollande : 18% (28%)
  • Eva Joly : 5 % (2%)
  • François Bayrou : 11% (11%)
  • Nicolas Sarkosy 39% (28%)
  • Nicolas Dupont Aignan 1% (3%)
  • Marine Le Pen 16% (16%)
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