Loi littoral : un éleveur de prés-salés refuse de détruire sa bergerie

Loi littoral : un éleveur de prés-salés refuse de détruire sa bergerie

Condamné par la justice pour non-respect de la loi littoral, un éleveur de moutons de prés-salés de la baie du Mont-Saint-Michel n'a pas démantelé son exploitation, en dépit des pénalités financières.




"Je devais démonter le 19 avril, j'ai pris la décision de ne pas démonter", a indiqué François Cerbonney, 50 ans, qui tient depuis 20 ans la bergerie de Genêts à Vains-Sain-Léonard (Manche).

 

Par une décision du tribunal administratif de Coutances, cet éleveur à la tête d'un cheptel de 350 moutons a été condamné en 2017 à démolir son exploitation. Le tribunal, saisi par l'association Manche Nature, avait pointé "la dimension industrielle" du site, en dépit d'un permis de construire validé par le ministère de l'Environnement en 2011.

 

Alors qu'il risque une astreinte financière de 150 euros/jour, l'éleveur a choisi de faire appel (non suspensif) et de défendre sa bergerie. Avec un collectif, sur le modèle des ZAD, l'éleveur a créé une "BAD", une "bergerie à défendre" et demandé "un sursis d'exécution". Il affirme que sa bergerie construite en bois ne tombe pas sous le coup de la réglementation des constructions dans une bande côtière de 100 m.

 

Un bâtiment léger en bois pris en exemple par le conseil architectural

 

"Je suis sur mon terrain à 200 m du rivage où il est permis d'avoir une exploitation sous forme de bâtiment léger. Sur la question d'intégration paysagère et de matériaux utilisés, le conseil architectural a pris (sa) bergerie en exemple", affirme-t-il.

 

François Cerbonney argue aussi que ses moutons, qui localement font partie du paysage de carte postale, "participent à l'entretien des herbus" de la baie du Mont-Saint-Michel, classée au patrimoine mondial de l'Unesco.

 

"Beaucoup de gens nous soutiennent. Le métier de berger est déjà très difficile, cela fait 12 ans qu'il se bat. C'est de l'acharnement", estime Christiane Mayer, une porte-parole du collectif qui veut collecter 18.000 euros pour couvrir les pénalités jusqu'à l'examen de l'appel en octobre. De son côté, Manche Nature dit avoir été "contrainte de saisir le juge de l'exécution".

 

Dans un billet posté sur son site le 9 avril, l'association dit avoir souhaité "toujours une exécution permettant un déménagement dans de bonnes conditions, prenant en compte la période d'agnelage".Elle assure avoir accepté de "laisser le temps nécessaire à la recherche d'un terrain par l'administration", mais "que les solutions sont toutes refusées par le berger".

 

Photo ©F. Leroy


Source : batirama.com

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