Intermat : quels redéploiements à l’international ?

Intermat : quels redéploiements à l’international ?

A 5 mois du lancement d’Intermat, les organisateurs se sont penchés sur la problématique : « Construction et industrie des matériels : quels redéploiements à l’international ? ». Éléments de réponse…





En amont du rendez-vous mondial des matériels et techniques pour les industriels de la construction, les organisateurs d’Intermat ont fait un point sur la situation internationale en crise et la mondialisation avec ses conséquences industrielles, économiques et géographiques.

 

«Nous sommes dans une crise en W, c’est à dire une chute suivie d’une reprise puis d’une rechute. En espérant que la reprise interviendra rapidement. Or rien n’est moins évident», souligne l’économiste Jean-Joseph Boillot.

 

La croissance mondiale qui était remontée à 5% en 2010 devrait retomber à 3% cette année. Pour 2012, l’économiste table sur 2,5%. «Un taux très bas jamais atteint depuis 25 ans», commente ce dernier.

 

Un découplage entre le monde émergent et développé

 

Autre constat, le découplage entre monde émergent et développé s’accentue sur le moyen terme, même si le premier souffre aussi de la crise. En effet, le monde développé a connu une croissance de 2,7% en 2010.

 

Il devrait retomber à 1,4% cette année et même à -1% en 2012. Le monde émergent, a affiché 7,3% de croissance en 2010 et devrait croître de près de 6% en 2011 et de 5% en 2012.

 

L’écart de 5 points de croissance sur le moyen terme correspond bien à la rupture majeure de 2010 : le monde émergent et en développement représente désormais plus de la moitié du PIB mondial et plus de 80% de la croissance à venir.

 

L’Asie a donc été la grande gagnante, puisque depuis 1980, son PIB a été multiplié par 12 contre moins de 3 dans les pays développés.

 

Un ralentissement général

 

Mais selon Jean-Joseph Boillot, tous les pays sont plongés dans une phase d’incertitude. L’Inde, le Brésil et la Chine connaissent un ralentissement car les leviers de politique économique sont épuisés.

 

Les dettes publiques ou bancaires atteignent partout des niveaux élevés et les politiques monétaires butent sur des tensions inflationnistes qui freinent la baisse des taux d’intérêt, et la poursuite des investissements.

 

Concernant le secteur de la construction, l’économiste souligne l’écart croissant entre le prix des matières premières et ceux des prix manufacturés. «Ces derniers baissent sous l’effet d’une déflation venue de Chine tandis que les prix des matières premières continuent de rester très élevés», note-t-il. L’économiste craint ainsi la montée de pressions protectionnistes, voire d’une guerre commerciale.

 

«Un véritable choc sismique et non systémique»

 

«En 2008, nous devions faire face à une crise financière et maintenant c’est une crise économique qui s’annonce», indique Jean-Marie Osdoit, président de Volvo CE.

 

Pour l’industriel, l’évolution du marché de la construction est inquiétante. Il y a 5 ans, l’Europe représentait 40% du marché mondial, les Etats-Unis 16%, la Chine 13% et le Brésil 3%.

 

Mais d’après les prévisions pour 2012, ces chiffres seront divisés ou multipliés par deux selon les zones. Ainsi, l’Europe chiffrera à 20%, les Etats-Unis à 8%, le Brésil 7% et la Chine à environ 40%.  

 

Le président de Volvo explique que pour faire face à l’évolution des marchés, il a dû anticiper les phénomènes de la crise.

Cette dernière se traduit par une réorganisation en divisions couvrant les différentes régions du monde et à une nouvelle segmentation client, en fonction des normes et techniques qui ont cours sur les zones ciblées par le constructeur.

 

L’innovation fondement de la croissance

 

« L’activité des grandes entreprises telles que Volvo ou Colas est essentiellement régionale et limitée dans les pays où elles s’implantent », précise Henri Marchetta, PDG de Mecalac Ahlmann.

 

Ces entreprises peuvent fabriquer dans différentes zones du monde, contrairement à une PME qui va s’installer dans une zone précise et devra chercher à se différencier. Pour cela, elle devra innover.

 

«Pour croître, nous devrons apporter de l’innovation, mais pas sur la technologie qui est accessible à tous mais sur la manière de faire les choses, sur le process lui-même», ajoute le constructeur de chargeuses et pelleteuses.

 

Enfin, sur des marchés européens matures qui restent importants dans leurs spécialisations et différenciations, Henri Marchetta préconise d’axer la stratégie sur le développement durable et d’établir des liens constructeurs, distributeurs, clients afin de comprendre leurs attentes.

 

 

Source : batirama.com / Aude Moutarlier

 

Photo de gauche à droite :


Jean-Joseph Boillot, économiste ; Michel Démarre, vice-président de la FIEC, Henri Marchetta, PDG de Mecalac Ahlmann et Jean-Marie Osdoit, président de Volvo CE.

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