Les pompes à chaleur confrontées à la « malpose » ?

Les pompes à chaleur confrontées à la « malpose » ?

Alors que le marché des pompes à chaleur air/air prend un rythme de croisière, celui des PAC résidentielles air/eau pour le chauffage et l’eau chaude marque le pas...




Si les industriels de PAC&Clim info invoquent les oracles du marché et positivent leur message en soulignant un regain récent, en réalité le mal est peut-être plus profond. En effet, ces PAC résidentielles air/eau pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, destinés à une diffusion européenne, sont de bonne qualité.

 

Il faut peut-être regarder du côté des prescripteurs et des installateurs pour comprendre la désaffection des constructeurs de maisons individuelles ou des maîtres d’ouvrage de rénovation. Ainsi, dans la synthèse des non-conformités relevés par les auditeurs de Qualit'EnR datée de fin juin, la page concernant les pompes à chaleur n’est guère reluisante.

 

Petit rappel avant de plonger dans les détails. À longueur d’année, Qualit'EnR mène près de 5 000 audits sur les équipements solaires, biomasse, thermodynamiques ; depuis peu, les installations de chaudières ont été rajoutées.

 

Des non conformités relevées par Qualit’EnR

 

Ces contrôles ont pour vocation de reconduire les qualifications, et de recadrer les installateurs au regard des règles de l’art. Cet organisme classe les audits selon quatre types : 1, pour les installations ne présentant aucun défaut ; 2, lorsqu’on relève au moins un défaut mineur, sans conséquence technique ; 3, quand l’installation montre à la fois des défauts mineurs et majeurs ne remettant pas en cause son fonctionnement ; 4, quand l’installation présente des défauts mineurs et majeurs qui remettent en cause son fonctionnement.

 

Initialement lancé pour le solaire, cette démarche semble avoir porté ses fruits sur ces familles : les « cas 4 » sont très peu nombreux, et les « cas 3 », en très faible nombre. En revanche, les audits de pompes à chaleur interrogent. Ils forment quasiment un tiers des investigations annuelles et les résultats ne sont pas à la hauteur espérée pour ce marché.

 

On compte seulement 40,9 % de « cas 1 » et 37,8 % de « cas 2 » ; surtout, on compte 11,6 % de « cas 3 », et 9,7 % de « cas 4 ». Comparés aux autres familles d’énergies renouvelables, celle des pompes à chaleur compte les plus grands taux de cas 3 et 4. Il faut ajouter à cela que la liste des défauts constatés est la plus longue de toutes, et sa lecture est édifiante.

 

Des défauts de conception et d’installation

 

En tête des défauts majeurs, les auditeurs indiquent l’absence de disconnecteur sur la liaison au réseau de ville (178 constats). Ce défaut, d’ordre sanitaire et hydraulique, n’est pas le plus convaincant pour expliquer les errements du marché des Pac.

 

En revanche, les suivants sont plus éclairants : l’absence d’étude thermique ! On le rencontre dans 9,24 % des audits (148 cas). Cette liste mentionne par la suite l’absence de document justifiant la puissance unitaire des émetteurs ou de note de dimensionnement des boucles, des sous-dimensionnement de générateur (1,25 % des audits, soit 20 cas), 3 sur-dimensionnement de plus de 75 %.

 

La liste des défauts mineurs est encore plus longue – plus de 30 items – et montre une désinvolture vis-à-vis de cette technologie sophistiquée de chauffage. L’absence de PV de réception est relevée dans 27,9 % des audits (447 cas), l’absence de note de dimensionnement du générateur dans 18,23 % des contrôles (292 fois), l’absence de rapport de mise en service pour 14,17 % des non conformités…

 

Manque de rigueur en préconisation et à l’installation

 

Viennent ensuite les absences de note de dimensionnement global, la pose d’un vase d’expansion d’une taille inadaptée, des surdimensionnements de générateur de plus de 50 % (14 cas), un cas de sous-dimensionnement (un installateur timide, sans doute…), de mauvais placements de la sonde extérieure ou de la sonde d’ambiance, des défauts d’accès pour la maintenance, des documents et notices non remis au client…

 

L’un des points les plus surprenants de ce rapport tient au volume de défauts. Sur quelque 1 600 audits, le cumul de défauts majeurs atteint le chiffre de 584 constats, et celui des défauts mineurs, 1 871 ! Il faut aussi songer au fait que, dans les « cas 3 et 4 », ces défauts mineurs et majeurs se cumulent…

 

Si, par perversité statistique, on extrapole ces résultats au marché global des pompes à chaleur, on comprend rapidement que cette solution thermique pèche lourdement par manque de rigueur, que ce soit en préconisation ou à l’installation. À l’évidence, ce sujet mérite plus que des incantations de la part des professionnels sur la qualité des installations et le respect du client.




Source : batirama.com/ Bernard Reinteau

2 Commentaires
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  • par Line
  • 12/03/2018 17:25:10

Au sujet des pompes à chaleur air eau il ne faut pas se fier à l'installation mais au dépannage qui pose problème. 99% des dépanneurs ne sont pas formés ou arnaquent les personnes âgées en particulier.

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  • par Line
  • 12/03/2018 17:16:38

Attention aux pompes à chaleur air-eau, arnaque à volonté, devis sur-facturés. Ne signez jamais un devis ça peut vous coûter cher. La fiabilité n'est pas là, préférez le chauffage au gaz.

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