Bois de construction : le cri d’alarme de la filière bois

Bois de construction : le cri d’alarme de la filière bois

Cinq organisations professionnelles* lancent un appel à l’Etat. La filière bois a besoin d’aide pour relever les défis du Grenelle. L’investissement doit être ciblé sur la plantation de résineux pour produire des bois de construction. Reste à savoir où trouver les fonds.





Un an après la déclaration à Urmatt (67) du président de la République annonçant son souhait de multiplier par 10 l’usage du bois dans la construction, cinq organisations professionnelles du secteur tirent la sonnette d’alarme. Les forêts françaises manquent de résineux (lesquels ne représentent qu’un tiers des bois contre deux tiers pour les feuillus, ndlr) pour produire les bois d’œuvre nécessaires à la construction. « Aujourd’hui, nous récoltons les Douglas plantées pendant un demi siècle, à l’époque du Fonds Forestier National (FFN) », confie Laurent Denormandie, président de la fédération nationale du bois (FNB). Cette structure financée par un impôt n’existe plus depuis 1997. Depuis, les forêts se renouvellent principalement par régénération naturelle. Or, de l’avis de tous, il faut absolument engager un vaste programme de régénération par plantation. « Pour construire avec du bois français et répondre à une demande qui ira crescendo lorsque le marché du neuf reprendra, il faut impérativement que nous replantions des résineux dans nos forêts. » Vincent Naudet, président du syndicat des pépiniéristes forestiers de France (SNPF) enfonce le clou : « En 1980, nous plantions 70 000 hectares résineux. Aujourd’hui, nous sommes à 15 000 ! »

 

Des investissements nécessaires


Alors que la France importe aujourd’hui 3 des 10 millions de m3 de bois d’œuvre qu’elle utilise, replanter nos forêts en résineux s’impose comme la solution la plus simple. Mais la filière, mise à mal par deux tempêtes successives, sans parler de la conjoncture, n’a pas les ressources financières nécessaires. Quid des 100 millions promis par le président Sarkozy à Urmatt ? « Il y a bien eu 20 millions orientés principalement sur l’investissement des entreprises, assure Laurent Denormandie. Mais aujourd’hui, les professionnels qui se sont équipés en machines dernier cri peinent à les faire tourner faute de matière première. D’où l’intérêt d’investir maintenant dans la production des résineux. » Stratégiquement, n'aurait-il pas mieux valu commencer par là ? Aujourd'hui, les organisations professionnelles en appelle à l'Etat pour trouver une alternative au Fonds forestier national pour aider les propriétaires à reboiser. Nouvelle taxe pour les professionnels (imposée ou volontaire), déduction fiscale pour les entreprises qui investissent ou plus largement dispositif de crédit d’impôt accessible à tous… toutes les pistes sont à explorer. Pourvu que l’on fasse vite. Un plant de Douglas met entre 40 et 70 ans à pousser.

*GIE Semences forestières améliorées, Syndicat des pépiniéristes forestiers de France, Union nationale des entrepreneurs du paysage (groupe « reboiseurs »), fédération nationale entrepreneurs des territoires et fédération nationale du bois.

 

Source: batirama.com / Céline Jappé

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