Que deviennent les matériels Loxam en fin de vie ?

Revente, dépeçage pour pièces, remise en état, … Loxam, déjà pionnier du réemploi, lance le chantier du nouveau centre de réemploi des matériels en fin de vie. Ouverture prévue fin 2026.

Le groupe Loxam lance le chantier de construction de son nouveau Centre de Réemploi des Matériels (CRM), à Arçonnay (72), près d’Alençon. Loxam gère en France, à Saint-Paterne, les matériels en fin de vie issu de ses agences en France, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg. En 2024, l’entreprise a traité 17 400 matériels. Dans ce total, 2 900 matériels, les plus gros (pelles, bulldozers, grues, etc.) partent directement vers des sites de vente spécialisés dans les matériels d’occasion, notamment en Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas. Les 14 500 matériels restants, qui vont de la mini-pelle à la visseuse électrique, en passant par les nacelles de moins de 15 m et les moyens de levage et de portage, sont envoyés à Saint-Paterne où 21 salariés Loxam organisent leur réemploi dans un bâtiment de 2 700 m2 sur un terrain de 1 300 m2.

 

Les élévateurs de charge constituent l’un des matériels les plus loués et les plus susceptibles de requérir une intervention pour remise en état. © PP

 

 

 

Démantèlement, dépollution et revente, revente

Là, quatre solutions sont possibles. Le matériel peut être mis en vente dans des sites spécialisés dans l’occasion. S’il a fait l’objet d’un sinistre, il est nettoyé, dépollué et revendu. Ou bien, troisième possibilité, il est démantelé et approvisionne le magasin de pièces détachées de Saint-Paterne. Quatrième solution, il est remis en état grâce aux pièces récupérées sur d’autres matériels ou à des pièces achetées aux industriels et repart en location. Les matériels sont issus des agences Loxam.

 

 

 

Le centre de Saint-Paterne ne se contente pas de gérer le réemploi. Il prépare aussi les matériels destinés aux 800 points de vente partenaire chez des enseignes comme Conforama, Bricomarché, Leroy-Merlin et aux réseaux de boutiques LoxamCity, ainsi que tous les matériels destinés à des salons. © PP

 

 

Depuis un an, Loxam s’est lancé dans le reconditionnement de godets de mini-pelles avec un partenaire local. Un godet reconditionné coûte 70 % du prix d’un godet neuf et repart pour 7 à 8 ans de bons et loyaux services. En 2024, Loxam a reconditionné 400 godets de 1,5 à 10 t. Cette nouvelle activité répond notamment à un besoin de remplacement rapide lorsqu’une entreprise se fait voler un godet sur un chantier. Demander le remplacement au fabricant peut prendre des semaines, contre moins d’une semaine si un godet reconditionné compatible est disponible. © PP

 

 

Les mini-pelles comptent parmi les matériels les plus reconditionnés, notamment ses pièces d’usure : godets, vérins, capots, vitrage. Une mini-pelle vit 8 à 9 dans le circuit de location Loxam. Convenablement reconditionnée, elle peut repartir pour pratiquement la même durée. Bien sûr, comme dans tous les équipements industriels, Loxam fait face au rapide renouvellement des cartes électroniques et même des moteurs sur ses matériels. Ce qui ne facilite par leur régénération. © PP

 

 

Loxam a également entamé une activité de reconditionnement des batteries acide-plomb. Quelques nouveaux matériels arrivent sur le marché avec des batteries au lithium, mais les nacelles, par exemple, sont toujours équipées de batteries au plomb. Il faut les régénérer tous les 4 à 5 ans, mais autant de fois que l’on veut. En 2024, Loxam a reçu 240 packs de batteries. Il faut 52 heures pour régénérer un pack de batteries, 2/3 ont été sauvés et remontés sur des matériels. © PP

 

 

Le magasin de pièces détachées de Saint-Paterne contient 2 600 pièces en stock, correspondant à 2 000 références. Chaque pièce est assortie d’une étiquette avec code barre pour identifier sa provenance et son processus de reconditionnement. Pour une agence Loxam, une pièce reconditionnée est gratuite et les agences doivent d’abord s’adresser au CRM Loxam avant de commander au fabricant du matérioel. En 2024, Loxam a expédié 7 800 pièces reconditionnées. Ce qui en valeur ne représente que 15 % des pièces détachées achetées dans l’année. © PP

 

 

 

 

Voici à quoi ressemble une mini-pelle démantelée. Plus de 80 % en valeur est réutilisable. Les huiles, liquides hydrauliques, etc. sont gérés par Derichebourg qui se charge de leur revalorisation. En 2024, Loxam leur a tout de même confié 1400 t de déchets à revaloriser. © PP

 

 

À Saint-Paterne, 14 500 m2 sont consacré à la réception des matériels : ils sont vérifiés, puis orientés vers la revente, le démantèlement ou la régénération. © PP

 

 

 

Un nouveau centre de réemploi de 6350 m²

Loxam construit à Arçonnay, un bâtiment de 6 365 m2, sur un terrain de 5 hectares. Il remplacera celui de Saint- Paterne en 2026 et permettra à Loxam de doubler ses activités de réemploi, de reconditionnement et de régénération des batteries.

Il permettra aussi à Loxam, auquel la tendance au développement de la traction électrique n’a pas échappé, de se lancer dans une nouvelle activité de rétrofit des matériels. C’est-à-dire le remplacement des moteurs diesels par des moteurs électriques et des batteries. Et il abritera également un atelier d’impression 3D pour la fabrication de pièces qui ne sont plus disponibles ou bien dont la rareté a poussé le coût hors d’atteinte. Le but étant toujours de prolonger la durée de vie des équipements et de limiter le recours à la production neuve, dans une logique de réduction de l’impact environnemental. Le coût intervient également, les pièces détachées reviennent nettement moins cher que les pièces neuves.

Le nouveau centre, dont le bâtiment portera 500 kWc cde photovoltaïque, permettra progressivement de passer de 750 machines démantelées par an à 1 500 d’ici 5 ans.

 

 

 

Ce projet est mené en partenariat avec la Communauté Urbaine d’Alençon (propriétaire de la zone d’activité et vendeur du foncier), la SHEMA (promoteur semi public rattaché à la région Normandie) et les porteurs du projet à travers une société dédiée regroupant la SAS Immobilière de Normandie (portage en immobilier d’entreprise), Solutions & Co (agence de développement économique de la Région des Pays de la Loire), Amenao (SEM de développement territorial de la Sarthe) et la Banque des Territoires (Pays de la Loire). Loxam est locataire de son site de Saint-Paterne et sera à aussi locataire du nouveau site. L’investissement immobilier représente environ 12 M€, tandis que l’équipement du nouveau centre coûte 10 M€ à Loxam. © PP / Loxam

 


Source : batirama.com / Pascal Poggi / © PP

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