Le 37 avenue George-V : un immeuble haussmannien parisien au cœur de la discorde

Le rachat et la transformation en logements sociaux d'un immeuble de bureaux situé près des Champs-Élysées, "n'a pas coûté 2 millions d'euros par logement" mais a rapporté 18 millions d'euros à la Ville, selon la Ville.

Le rachat et la transformation en logements sociaux d'un immeuble de bureaux du "Triangle d'or" parisien, situé près des Champs-Élysées, "n'a pas coûté 2 millions d'euros par logement" mais a rapporté 18 millions d'euros à la Ville, ainsi que l'indique l'adjoint au Logement Jacques Baudrier.

 

 

 

Le logement social arrive dans un arrondissement qui ne compte que 3,9 % de logements sociaux

L'immeuble haussmannien de 3 600 m, dans le VIIIe arrondissement, non loin de l'iconique Fouquet’s, est au cœur d'une polémique sur les réseaux sociaux. En cause ? Le montant de l'opération, soit 48 millions d'euros, rapporté aux 23 logements prévus.

 

Construit au XIXe siècle, ce bâtiment patrimonial a été préempté en 2008 par la mairie socialiste pour 17 millions d'euros afin d'être transformé en logements sociaux. © Paris Habitat

 

 

"Le logement social arrive aussi dans les beaux quartiers !", s'est félicité sur X l'adjoint au Logement Jacques Baudrier, une publication vue 580 000 fois en 24h00, suscitant au passage une avalanche de commentaires indignés, mais aussi d'insultes. Ce à quoi Aurélien Véron, le porte-parole du groupe d'opposition Changer Paris, a répondu sur X : "bonne nouvelle : 17 ans après son achat, la mairie va enfin commencer les travaux dans son immeuble somptueux mais toujours vide de l'avenue George-V. 48 millions d'euros pour 23 logements sociaux... plus de 2 millions/appart/ Tout.Va.Bien". "Fake news totale, le mythe du logement social à 2 millions d'euros est totalement faux", a rétorqué mercredi devant la presse Jacques Baudrier.

 

 

 

Alors, fake news ou pas ?

Après dix ans de recours contre le droit de préemption, l'immeuble est finalement devenu propriété de la ville de Paris avant d'être revendu 40 millions d'euros en 2023 au bailleur social parisien Paris Habitat.

Outre les 23 logements sociaux, le projet prévoit la création de :

– sept logements privés ;

– surfaces commerciales en location ;

– ainsi qu'un centre médical.

 

"Ces logements sociaux ne représentent pas un coût disproportionné pour la Ville puisque nous avons préempté à 17 millions d'euros, un prix très au-dessous de sa valeur, et revendu à 40, ce qui représente 22 millions d'euros de coûts avec la subvention de 5 millions d'euros accordée au bailleur social", a expliqué l'élu communiste Jacques Baudrier. "Le bailleur Paris Habitat va également bénéficier de recettes importantes qui équilibrent l'opération en revendant sept logements privés et en louant 560 m2 de surfaces commerciales à des prix très élevés puisque nous sommes avenue George-V", a-t-il complété, rappelant que l'arrondissement ne comptait que 3,9 % de logements sociaux.

Interrogée par l'AFP, la maire LR du VIIIe Jeanne d'Hautesserre a confirmé que la Ville n'avait "pas perdu d'argent". "En ce qui nous concerne [...], nous ne déboursons rien et les logements sociaux permettront de loger des salariés de l'hôtellerie", a-t-elle indiqué.

 

 

 

Cheminées en marbre, moulures et parquet massif

En 2023, un article du journal Le Figaro précisait que cheminées en marbre, moulures et parquet massif orneraient ces appartements. En sus, les locataires profiteraient, entre autres, d’un cadre d’exception pour un loyer dérisoire pour la capitale : "de 7 à 14 euros le mètre carré, en fonction des revenus des locataires, contre une quarantaine d’euros en moyenne sur le marché libre pour ce quartier". 

Le coût prévisionnel des travaux avait été estimé à près de sept millions d’euros, Paris Habitat déclarant au Figaro garder un "maximum ce qui pourra être sauvé. Ces éléments seront conservés, restaurés et mis en valeur. La valeur patrimoniale de certains matériaux et composants sont autant d’opportunités de réemploi." Les travaux consisteront en la reprise des planchers, le ravalement des façades, la restructuration des niveaux et la création des logements.

 

Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat / © Paris Habitat

 

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