Face au risque d'effondrement d'une trentaine d'immeubles en bord de falaise, dans la ville haute de Bonifacio, une étude sur la vulnérabilité du bâti de ces maisons vient de débuter.
Face au risque d'effondrement d'une trentaine d'immeubles en bord de falaise, dans la ville haute de Bonifacio, une étude sur la vulnérabilité du bâti de ces maisons vient de débuter, avec des résultats attendus au printemps 2026, ainsi que l'ont annoncé les pouvoirs publics.
Une situation unique en France
Une première étude réalisée en 2024 avait révélé des "inquiétudes sur les fondations"
Cette situation étant "unique en France et peut-être en Europe", compte-tenu du nombre de maisons concernées, cette étude, estimée à "plus de 300 000 euros" et "théoriquement prise en charge par les propriétaires", sera financée par l'État "à travers le fonds Barnier", ainsi que l'a précisé Anthony Barraco, sous-préfet de Sartène.
Confiée à l'Apave, un bureau d'étude, ladite étude doit compléter l'expertise de la falaise réalisée sous chaque bâti et présentée en septembre 2024. Celle-ci avait révélé des inquiétudes sur les fondations des 33 maisons à l'aplomb de la falaise. "L'analyse du bâti va déboucher sur des faisabilités de travaux compatibles avec ceux qui pourraient être réalisés sur la falaise", a précisé le sous-préfet.
Une étude en trois phases
L'étude aura trois phases, ainsi que l'a précisé Laurent Sialelli, de l'Apave :
– la "modélisation de tous les bâtiments" dès maintenant ;
– Puis l'expertise intérieure des bâtiments, également cette semaine, mais aussi "fin août-début septembre" ;
– Enfin, une troisième phase étudiera comment chaque bâtiment va se comporter face aux différents scénarios d'aléas (éboulement, chute de bloc), afin "d'imaginer des solutions techniques pour sauvegarder les biens".
Coût des travaux : qui va régler la note ?
Si les réparations du bâti incombent normalement aux propriétaires, les travaux sur la falaise, qui appartient à la Collectivité de Corse, reviennent aux pouvoirs publics. En septembre 2024, Jean-Charles Orsucci, le maire, avait précisé que ces analyses étaient sur la base du volontariat et à l'initiative de l'État, mais que si des fragilités étaient révélées, les propriétaires devraient obligatoirement y remédier, et à leurs frais. À condition toutefois que cela soit encore possible, et donc au risque de nouvelles expulsions.
Le maire, Jean-Charles Orsucci, n'a pas caché qu'il ferait une distinction entre les propriétaires de résidences secondaires et ceux vivant à l'année, suscitant la surprise de plusieurs d'entre eux.
Il y avait déjà eu un précédent, puisque deux maisons emblématiques avaient été évacuées en décembre 2022, au grand dam de leurs propriétaires. Des procédures judiciaires sont actuellement en cours.
"On fera tout pour préserver cet écrin, notre objectif est de sécuriser les biens autant que possible", a promis le sous-préfet.
Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat / © Christian Thoni / Unsplash