Réunie le 13 mai à la Maison de la Radio, la Fédération des Ascenseurs a tenu son Assemblée générale annuelle : la profession y a présenté ses résultats 2024, les actions engagées et sa feuille de route pour 2025-2026.
Réunie le 13 mai 2025 à la Maison de la Radio, la Fédération des Ascenseurs a tenu son Assemblée générale annuelle, en présence de ses adhérents, partenaires institutionnels et experts. À cette occasion, la profession a présenté ses résultats 2024, les actions engagées et sa feuille de route pour 2025-2026.
Ce rendez-vous s’est tenu dans un contexte médiatique sensible, à la suite de la publication d’une enquête par France Info le 9 mai dernier, intitulée "Un million et demi d’ascenseurs en panne chaque année en France, comment en est-on arrivé là ?". Si l’intérêt porté à la sécurité des équipements est légitime, l’angle adopté et les chiffres avancés traduisent un "parti-pris daté", selon ladite Fédération, en décalage avec la réalité actuelle d’un secteur qui se dit "profondément transformé".
Pour rappel, la Fédération des Ascenseurs dont la création remonte à plus de 100 ans, représente l’ensemble de la profession : entreprises intégrées, exploitants maintenance, équipementiers ou prestataires de services et supports, y compris les professionnels des appareils élévateurs (depuis 2016).
Près de 170 entreprises aujourd’hui adhérentes de la Fédération représentent près de 90 % de l’activité économique du secteur et plus de 17 000 salariés.
La Fédération joue un rôle clé dans l’appréhension des enjeux sociétaux et économiques liés au secteur : assurer le rôle d’expert, instruire les dossiers communs à la profession, promouvoir la sécurité et informer ses adhérents sur l’évolution de la réglementation mais aussi les intervenants (prescripteurs, maîtres d’ouvrage, gestionnaires, architectes...) ainsi que les propriétaires et les utilisateurs d’ascenseurs. Elle assure également un rôle de porte-parole auprès des pouvoirs publics nationaux et des institutions européennes. © Fédération des Ascenseurs
Une profession proactive face aux enjeux d’aujourd’hui
À l’occasion de cette journée, la Fédération des Ascenseurs a rappelé la réalité de son engagement quotidien :
– un secteur en pleine mutation technologique, réglementaire et organisationnelle ;
– Une concurrence réelle, avec une part croissante assurée par les PME, désormais actrices majeures de la maintenance ;
– Des investissements massifs dans la formation, la fiabilité des équipements, et l’accompagnement des transitions.
Florence Bigé, la nouvelle Présidente de la Fédération des Ascenseurs, nommée dans le cadre de l’Assemblée générale, a souligné la nécessité de renforcer l’investissement dans la rénovation des ascenseurs et l’installation de nouveaux équipements, notamment dans les logements collectifs, les quartiers prioritaires de la ville, les établissements recevant du public et les zones en forte croissance démographique : les "Français ont raison d’exiger plus de fiabilité, plus de disponibilité, et surtout plus d’accessibilité. C’est notre responsabilité collective, avec l’ensemble des parties prenantes comprenant les locataires, les propriétaires, les bailleurs et les institutionnels, de répondre présents, avec des solutions concrètes, innovantes et adaptées aux réalités techniques du bâti existant."
"L’ascenseur est plus qu’un appareil", explique Florence Bigé, ici en photo, "c’est une solution d’avenir pour des villes inclusives, sobres et accessibles. À l’heure du Plan Ascenseur, l’enjeu est d’accompagner les transitions, pas de se figer dans une vision dépassée." © Fédération des Ascenseurs
Les chiffres 2024 : la filière maintient sa stabilité
Dans un contexte économique et immobilier complexe, la filière maintient sa stabilité et confirme sa capacité d’adaptation, malgré une modernisation en berne face aux enjeux urgents de rénovation du parc. Le chiffre d’affaires global est de 2,80 milliards d’euros (stable), le parc en fonctionnement compte 653 000 appareils, la ventes d'appareils neufs est en très légère hausse 11 100 (+ 1 %), ainsi que les remplacements complets, à 2 910 (+ 1 %). Ça pêche un peu du côté de la modernisation, avec 235 M€ (- 10 %)
Les ascensoristes répondent aux critiques
Il est illusoire d’analyser un parc d’ascenseurs aussi évolutif que celui de la France (plus de 600 000 appareils) avec des références datées d’il y a dix ou quinze ans. Depuis une décennie, le secteur s’est profondément transformé : les technologies embarquées ont évolué, les normes réglementaires se sont renforcées et les attentes sociétales en matière d’inclusion comme de durabilité sont au désormais cœur des stratégies industrielles.
Par ailleurs, la Fédération des Ascenseurs a souligné la diversité de la filière : en France, il n’existe pas de monopole. Plus d’une centaine d’acteurs, dont de nombreuses PME dynamiques, participent à l’entretien et à la modernisation du parc.
Enfin, la Fédération a rappelé que, dans une majorité de cas, les pannes ne sont pas de la reponsabilité des ascensoristes mais dues à un parc vétuste parfois situé dans des copropriétés dégradées où les charges sont impayées, au vandalisme, qui représente jusqu’à 2/3 des interventions selon certains bailleurs et, enfin, à une attente irréaliste de disponibilité totale, avec le défi de maintenir des équipements qui ont parfois 40 ans, avec des pièces disparues du marché.
À l’heure où une proposition de loi sur les ascenseurs est en discussion, la Fédération fait entendre sa voix auprès des institutions et des médias en alertant sur le risque de dérives liées à une mauvaise compréhension politique du sujet. La proposition de loi dite "Brun" illustre cette méconnaissance, en risquant de fragiliser économiquement les PME du secteur et de renchérir les coûts pour les usagers les plus vulnérables.
La Fédération rappelle qu'une meilleure fiabilité passe aussi par l’entretien, la rénovation, et la responsabilisation de tous les acteurs. © Fédération des Ascenseurs
Des réponses concrètes : une filière mobilisée
La profession agit. Depuis plusieurs années, des investissements importants ont été réalisés pour structurer et moderniser le secteur.
Formation et recrutement
La plateforme "être ascensoriste" vise à valoriser les métiers du secteur et à accompagner les vocations, en lien avec les besoins en recrutement et en compétences. S'ajoute à cela le développement de formations dédiées (BTS, certificat de spécialisation), avec des perspectives de recrutements (1 000 à 1 500 recrutements par an).
Cadre institutionnel et engagement terrain
La profession est pleinement engagée dans la poursuite du Plan Ascenseur suite au comité interministériel du handicap du 6 mars 2025. La ministre en charge de la ville, Juliette Méadel, a demandé à trente départements de procéder à un état des lieux du fonctionnement des ascenseurs, dans la suite de ce qui a été expérimenté dans le Doubs, la Charente-Maritime et la Mayenne. Les professionnels de l’ascenseur sont partie prenante du déploiement de l’expérimentation du Plan Ascenseur dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, avec un calendrier en cours de mise en place.
Traçabilité, accessibilité et transition
Le soutien à la mise en place d’un registre des ascenseurs pour améliorer transparence et suivi, et (re)donner ainsi aux propriétaires tous les éléments utiles à la bonne gestion de leurs équipements est acté.
Enfin, il faut souligner le lancement de l’Access Label, l'intégration dans MaPrimeRénov’, ainsi que la valorisation des rénovations dans le Manifeste 2024. Avec son Manifeste 2024, la filière trace un cap résolument tourné vers l’avenir. "Il n’y aura pas de ville durable sans mobilité verticale fiable. L’ascenseur est un pilier de l’urbanisme de demain. C’est maintenant qu’il faut accompagner les transitions engagées, avec des solutions innovantes, efficientes et pérennes.", conclut Florence Bigé.
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