Construction durable : Saint-Gobain décrypte les tendances mondiales

En 2023, Saint-Gobain a lancé l’Observatoire de la Construction Durable et présente aujourd'hui sa 3? édition du Baromètre de la Construction Durable, une étude mondiale menée avec Occurrence-Ifop. États des lieux.

Pour Saint-Gobain, le ton est donné : au carrefour des défis démographiques, sociaux, énergétiques et climatiques auxquels les sociétés sont confrontées, le secteur de la construction doit accélérer sa transformation vers un modèle plus durable. Il s’agit de concevoir un environnement bâti qui :

– contribue positivement à la santé et au bien-être des individus, 

– soit résilient face aux aléas climatiques et à faibles émissions de carbone, 

– et offre des logements accessibles à tous (sans compromis sur la qualité ni la performance).

 

Une transition qui ne peut se faire sans l’engagement collectif de l’ensemble des acteurs de la filière. C’est dans cet objectif qu'en 2023, Saint-Gobain a lancé l’Observatoire de la Construction Durable. Le groupe présente donc sa 3e édition du Baromètre de la Construction Durable, une étude mondiale menée avec Occurrence-Ifop. Ladite étude est structurée autour de 24 questions, posées à 4 000 parties prenantes représentatives du secteur, auxquelles s’ajoutent 27 000 citoyens pour quatre questions spécifiques. Elles ont permis d’identifier les leviers pour accélérer la construction durable.  

 

 

 

 

Construction : Saint-Gobain voit des signaux "encourageants" de reprise en France

Parallèlement à cette étude, Saint-Gobain a annoncé ses chiffres, discernant de fait des indicateurs avancés "encourageants" pour la reprise du secteur du bâtiment en France, son marché historique.

 

 

Sur le marché français

De janvier à mars, le chiffre d'affaires du mastodonte du BTP s'est élevé à 11,7 milliards d'euros, une hausse de 3,2 %, portée par la progression du marché américain, celle de l'Europe du Nord et de l'Asie-Pacifique, alors que ses ventes ont reculé de 5 % en Europe du sud, son premier marché, qui comprend la France dans son découpage géographique.

Après trois ans de crise de la construction neuve en France, le groupe estime néanmoins qu'un "point bas" a été atteint au 4e trimestre 2024. Selon le groupe, la "hausse récente du nombre de transactions immobilières dans le logement ancien, la progression des encours de crédit et une amorce de reprise des mises en chantier de logements" en France constituent des "indicateurs avancés encourageants", selon le groupe.

 

 

Sur le marché américain : Saint-Gobain à l'abri de l'impact des tarifs douaniers

Concernant la guerre commerciale lancée par les États-Unis, Saint-Gobain n'est pas inquiet : le groupe, qui possède quelque 900 usines dans le monde de plaques de plâtre, d'isolants ou autre matériaux, "bénéficie d'un modèle économique très local, protégé de l'impact des tarifs douaniers". Avec 58 usines aux États-Unis et 33 au Canada pour servir les marchés locaux de la construction, Saint-Gobain s'estime "très bien positionné" pour "continuer à surperformer" sur ce continent où il développe des produits résistants aux aléas climatiques.

Pour 2025, Saint-Gobain "vise en 2025 une marge d'exploitation supérieure à 11 %" a annoncé le groupe.

 

 

 

 

Le Baromètre de la Construction durable : une analyse mondialisée

Initié en 2023 sur un champ de dix pays, le Baromètre de la Construction durable couvre aujourd’hui 27 pays, auprès d’un large spectre de parties prenantes : professionnels, étudiants, élus ou représentants locaux du gouvernement et membres d’associations. Avec une nouveauté cette année : l’étude a également interrogé 27 000 citoyens pour leur donner une place dans le débat sur la construction durable.  

 

Pour Benoît Bazin, le président-Directeur général de Saint-Gobain, ici en photo, le "constat est simple : il faut agir maintenant. Pour que la construction durable devienne la norme, elle doit être mieux comprise et pleinement intégrée aux attentes des citoyens comme des professionnels. Au-delà de son impact environnemental, ses bénéfices concrets en matière de confort, de santé et de bien être sont encore trop souvent méconnus ou sous-estimés. Pour changer d’échelle, une approche à la fois globale et adaptée aux réalités locales est indispensable, en tenant compte des usages, des territoires et des réalités de terrain." © Université de la Terre
 

 

 


Quatre enseignements clés  

 

Un sentiment de connaissance en hausse, une urgence à agir

67 % des parties prenantes affirment bien saisir le concept, un chiffre est en progression de 6 points en l’espace d’un an. L’urgence perçue à agir sur le sujet reste aussi élevée : 69 % des parties prenantes considèrent la mise en place de constructions plus durables comme prioritaire. Ce résultat, stable, est conforté par une perception partagée par les citoyens : 60 % considèrent qu’il s’agit d’une priorité et 95 % estiment au minimum cette question importante. 

Tout l’enjeu réside désormais dans la capacité à convertir cette forte sensibilisation des parties prenantes et des citoyens en actions concrètes, tout en prenant en compte les spécificités locales.  

 


Les acteurs privés sont perçus comme les plus légitimes pour accélérer la transition du secteur

87 % des parties prenantes estiment qu’il faut "aller plus loin" en matière de construction durable. Et pour ce faire, les acteurs de la phase de conception, positionnés en amont de la chaîne de valeur, apparaissent comme moteur essentiel : 56 % des parties prenantes considèrent les architectes et bureaux d’ingénierie comme les acteurs les plus légitimes pour faire avancer cette transition, suivis par les entreprises privées du secteur (44 %).

Toutefois, les priorités varient d’une région à l’autre, soulignant l’importance d’ajuster les stratégies de construction durable aux spécificités locales :

– en Asie-Pacifique, en Afrique et au Moyen-Orient, l’adaptabilité des bâtiments apparaît comme une préoccupation récurrente ;  

– En Amérique latine, l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement s’impose comme un enjeu clé ;

– L’Europe se démarque par un fort intérêt pour la rénovation des bâtiments ;

– En Amérique du Nord, la question des coûts abordables est davantage mise en avant.  
 

 

Une notion toujours centrée sur l’environnement, mais la notion de résilience gagne du terrain

Si les parties prenantes déclarent mieux maîtriser le concept, elles continuent à associer la construction durable à des enjeux environnementaux. L’efficacité énergétique des (35 %) et l’utilisation de matériaux écoresponsables (31 %) demeurent les principaux critères de définition du concept.  

La résilience face aux aléas climatiques s’impose comme un enjeu de plus en plus pris en compte. Le sujet affiche la plus forte progression depuis l’édition précédente, à 21 % (+ 8
points par rapport à 2024). Son importance varie selon les régions, arrivant en tête des préoccupations en Afrique (35 %) et en Asie-Pacifique (32 %), régions particulièrement exposées. © Freepik

 



Il est à noter que la dimension "humaine" de la construction durable peine toujours à s’imposer et reste reléguée au second plan. Seuls 15 % des parties prenantes et 15 % des citoyens associent la construction durable à une amélioration du bien-être des occupants, alors que cet aspect pourrait jouer un rôle clé dans son acceptation et son déploiement.

 


Des acteurs plus informés mais insuffisamment formés

Si les parties prenantes déclarent bien connaitre la construction durable, seuls 28 % se disent tout à fait informés sur le sujet tandis que 35 % des professionnels ont suivi une formation dédiée. Cette maîtrise partielle du sujet peut expliquer une certaine limite à des engagements concrets.  

Ainsi, 78 % des étudiants jugent la formation en construction durable différenciante pour l’emploi mais seuls 40 % refuseraient une offre d’une entreprise non engagée. 67 % des professionnels déclarent évaluer l’empreinte carbone de leurs projets, mais seuls 30 % le font de manière systématique. 51 % des élus annoncent vouloir exclure des projets non engagés sur la construction durable des marchés publics, mais seuls 37 % ont réellement franchi le pas, un résultat dont la hausse de 26 points par rapport au baromètre 2024 constitue cependant un signal encourageant.  Enfin, 51 % des associations envisagent d’appeler au boycott d’entreprises jugées insuffisamment investies, mais seulement 24 % sont effectivement passées à l’action.
 

 

 

Focus sur la résilience en France : évolution, freins et leviers

Afin d’approfondir les enjeux liés à l’adaptation du bâti au dérèglement climatique, Saint-Gobain, toujours en partenariat avec Occurrence-Ifop, a conduit une étude qualitative en France centrée sur la notion de résilience : réalisée entre le 19 novembre 2024 et le 18 décembre 2024, elle se base sur vingt entretiens. 

Alors qu’elle était encore marginale il y a deux ans, l’adaptation de la construction au changement climatique est désormais perçue comme une priorité. Les acteurs du secteur ont pleinement conscience de l’urgence face à des aléas climatiques jugés plus fréquents, intenses et imprévisibles. La hausse des températures, qui remet en question le confort thermique des bâtiments et le bien-être des occupants, fait partie des préoccupations majeures, tout comme la nécessité d’adapter les modèles de planification urbaine. Cette transition touche aussi directement les professionnels du bâtiment, dont les conditions de travail sur les chantiers sont plus difficiles

L’adaptation du bâti, bien que considérée comme une priorité, peine à être considérée comme un levier de compétitivité par les acteurs du secteur. Selon eux, les contraintes techniques et économiques restent trop élevées. À cela s’ajoutent d’autres freins, dont un manque de coordination entre les corps de métiers. 

Afin de lever ces freins, trois leviers sont identifiés par les acteurs pour accélérer l’adaptation du bâti au dérèglement climatique : tout d'abord, enforcer le soutien aux investisseurs pour des bâtiments plus résilients ; ensuite, former et outiller les acteurs pour accélérer la transformation ; enfin, transformer les pratiques pour intégrer l’adaptation climatique.

 

 

 


Au-delà du Baromètre, les travaux de l’Observatoire de la Construction durable  

L’Observatoire de la Construction durable, lancé en 2023, est également structuré autour des Sustainable Construction Talks, des rencontres à l'international, en marge de grands événements multilatéraux, mais aussi au niveau national, ainsi que d'un média en ligne : Constructing a Sustainable Future. Ce dernier publie aujourd’hui sa troisième édition spéciale en format papier et flipbook sur le thème : "Construction durable : Comment continuer d’innover ?". Cette édition, à travers des regards d’experts et des projets inspirants, explore les leviers nécessaires afin d'accélérer la transformation du secteur vers une construction plus durable.  

 

Pour rappel, Saint-Gobain, leader mondial de la construction durable, conçoit, produit et distribue des matériaux et services pour les marchés de l’habitat et de l’industrie, guidé par sa raison d’être ("Making the world a better home") et l'engagement d'être à zéro émission nette en carbone d’ici 2050. Le groupe fête cette année ses 360 ans. © Freepik



Source : batirama.com / Laure Pophillat / © Freepik

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