Le prix de l’électricité augmente, pensez au solaire !

Solaire photovoltaïque et solaire thermique constituent des techniques éprouvées et abordables pour acheter moins d’électricité au réseau, en logement, en tertiaire et en industrie.

Le 13 juillet au micro de RTL, Gabriel Attal, nouveau ministre des Comptes Publics, a confirmé la fin du bouclier tarifaire progressive en 2024. Rappelez-vous, le 29 juin, la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) a proposé une augmentation de 74,5% du tarif régulé de l’électricité pour refléter les coûts de production et d’acheminement. Le gouvernement a limité la hausse à 10%. A structure de coût égale, il faut donc progresser de 64,5 points d’ici la fin de l’année 2024 pour effacer le bouclier tarifaire.

 

Il est temps de réfléchir. Trois actions – économie d’électricité, installation de solaire photovoltaïque, installation de solaire thermique – peuvent être entreprises pour limiter les hausses ou même pour conduire à de fortes réductions des dépenses d’achat d’électricité au réseau.

 

Economiser l’électricité

 

En logement, au moment où l’on entend que finalement le gouvernement ne veut peut-être plus, peut-être, mais on ne sait pas trop, interdire les chaudières gaz neuves, il est urgent de réfléchir si les moyens de chauffage doivent être rénovés. Il faut tout d’abord piloter et programmer le chauffage, quel qu’il soit. Ensuite, si la maison, l’immeuble collectif ou le bâtiment tertiaire se trouve à proximité d’un réseau gaz, il faut peut-être – face à une augmentation de 64,5% du tarif régulé pour fin 2024 – comparer plus attentivement l’installation de chaudières gaz à condensation et la mise en place de pompes à chaleur.

 

Ensuite, pour économiser l’électricité, pensons au relamping : le remplacement de sources lumineuses fortement consommatrices par des Leds. En logement, la portée est faible en termes d’économies d’électricité, sauf pour les services généraux des immeubles collectifs qui aliment l’éclairage des parties communes et des parkings.

 

Hellio, un agrégateur de CEE, soutient par exemple que le relamping avec des sources Leds en résidentiel collectif engendre jusqu’à 90% d’économies sur la facture d’éclairage des parties communes. ©PP

 

En logement, la fiche standardisée BAR-EQ-110 "Luminaire à modules LED avec dispositif de contrôle pour les parties communes" explique comment sont calculés le CEE qui peuvent financer une partie de ce relamping.

 

En tertiaire, notamment en bureaux et surtout dans les commerces de toutes taille, ainsi que dans l’industrie, le rendement du relamping est particulièrement important. L’Ademe a consacré un dossier à la rénovation de l’éclairage en tertiaire et la fiche standardisée BAT-EQ-127 "Luminaire d'éclairage général à modules Led" indique comment calculer les CEE pour financer une partie du relamping.

 

En tertiaire, on peut aussi penser à l’installation de conduits de lumière naturelle, soutenue par les CEE calculés selon la fiche BAT-EQ-131. ©PP

 

Spécifiquement pour le tertiaire, il existe des moyens d’améliorer le fonctionnement de l’installation de climatisation, donc de réduire ses consommations d’électricité, comme le raccordement d’un bâtiment tertiaire à un réseau de froid (BAT-TH-159).

 

La pose de pompes à chaleur réversibles air/air (BAT-TH-158) est soutenue par des CEE. ©Daikin

 

L’utilisation du freecooling par eau de refroidissement en substitution d’un groupe froid pour la climatisation (BAT-TH-156) fait également l’objet d’un soutien par les CEE.

 

La mise en place d’un système de régulation sur un groupe de production de froid permettant d’avoir une basse pression flottante (BAT-TH-145) et son symétrique, la haute pression flottante (BAT-TH-134), sont également soutenus par des CEE. ©PP

 

 

Le remplacement des émetteurs existants par des ventilo-convecteurs haute performance (BAT-TH-143) et, mon favori personnel pour tous les bâtiments climatisés à l’eau glacée qui ont en même temps des besoins d’eau chaude sanitaire : la récupération de chaleur sur un groupe de production de froid (BAT-TH-139).

 

Dans de nombreux bâtiments collectifs existants, il y a assez de place sur le toit pour poser à la fois des capteurs thermiques pour la production d’eau chaude et des capteurs solaires photovoltaïques pour l’autoconsommation de l’électricité produit sur site. ©PP

 

Produire de l’eau chaude sanitaire grâce au solaire thermique


Une fois que toutes les mesures rentables et intelligentes ont été prises pour économiser l’électricité, il faut penser à le remplacer pour satisfaire des besoins spécifiques, au premier rang desquels vient la production d’eau chaude sanitaire. En maison individuelle, selon l’Ademe, on peut produire jusqu’à 80% des besoins d’ECS annuels, selon les régions. L’installation d’un chauffe-eau solaire thermique individuel (CESI) est soutenu par des aides publiques, dont MaPrimeRénov’, et des CEE avec la fiche BAR-TH-101 Chauffe-eau solaire individuel (France métropolitaine). Il existe également tout un système de soutien à l’installation et à la rénovation de chauffe-eaux solaires en collectif, avec notamment la fiche BAR-TH-102 Chauffe-eau solaire collectif (France métropolitaine).

 

Dans le cadre du Fonds Chaleur, l’Ademe propose une aide à l’installation et au diagnostic et à la remise en route d’installations solaires thermiques collectives. Les engagements du Fonds chaleur augmenteront de près de 60%, soit environ 800 M€ en plus en 2024. ©PP

 

 

Naturellement, une installations solaire thermique collective doit être entretenue. C’est la mission que s’est donné John Jamet, connu sous le nom de Monsieur Solaire et directeur général de Solaire Thermique France. Dans chacune de ses interventions, il souligne combien le solaire thermique est rentable en collectif pour la production d’ECS. L’Agence Locale de l’Energie de Montpellier a également édité un petit guide de 19 pages à destination des copropriétés et consacré aux installations solaire thermiques collectives.

 

D’une manière générale, le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) estime que le solaire thermique devra produire 6 TWh/an en 2030, partant de moins d’1,5 TWh aujourd’hui. La chaleur issue du solaire thermique est également utilisable en industries, en alimentation de réseaux de chaleur.

 

L’électricité photovoltaïque en autoconsommation

 

Enfin, le solaire photovoltaïque en autoconsommation (sans revente au réseau ou bien seulement avec revente du surplus) devient de plus en plus rentable au fur et à mesure que les prix de l’électricité acheté au réseau augmentent. C’est valable pour l’industrie, pour le tertiaire et pour le logement. Dans le cas du tertiaire et des bâtiments collectifs, une importante conséquence d’une production photovoltaïque autoconsommée est la réduction du TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité), puisque la part autoconsommée ne passe pas par le réseau et donc n’est plus comptabilisée dans le calcul du TURPE. Pour un hypermarché, par exemple, cela peut représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros de taxes en moins.

 

En agriculture, sur les toitures de hangar ou au sol dans le cadre de projets d’agrivoltaïsme, il s’agit plutôt de revente totale.

 

Les installations solaires photovoltaïques se multiplient à grande vitesse sur toutes sortes de bâtiments. Les solutions techniques et commerciales mises en œuvre se diversifient.

 

Côté inventivité commerciale, l’entreprise Gazelec Solar, installée à Saint-Pierre de Chandieu (69), non-seulement pose à tour de bras des systèmes sur de grandes toitures de bureaux, de centres logistiques, etc. Mais, elle est également partenaire du groupe mylight150 et a choisi pour une première opération à Villefranche, l’offre MySmartPPA : une revente de surplus d’installations d’une puissance supérieure à 36 kVA, destinée aux professionnels. Cette installation de 59 kWc fait par ailleurs appel à des panneaux Trinasolar, à un système de supportage de Soprasolar (filiale de Soprema) et à des onduleurs SMA. ©GAZELEC SOLAR

 

Côté technique, la façade photovoltaïque Ultraçade Industries, fabriquée à Cébezat (63), est de plus en plus acceptée. Elle constitue à la fois une façade avec bardage aluminium et isolant thermique et un support de panneaux photovoltaïques. ©ULTRACADE INDUSTRIES

 

L’Institut Géographique National (IGN) propose un portail cartographique capable d’évaluer le potentiel solaire thermique et photovoltaïque sur toiture, au sol sur les aires de parking de plus de 500 m² ou au sol dans des friches industrielles. De son côté, l’entreprise Cythelia Energy, qui se charge des projets solaires de l’étude à la Maîtrise d’œuvre complète des installations, a développé la suite logicielle Archelios. Le module Archelios Pro fournit des calculs de production prévisionnelle reconnus comme très fiables, tandis que le nouveau module Archelios Map est une solution de cadastre solaire, disponible pour la France entière et capable d’estimer le potentiel de chaque m² de toiture et de parking.


Source : batirama.com / Pascal Poggi

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