Dach+Holz à Stuttgart : tout pour la couverture, la charpente et la construction bois

Premières impressions en vrac sur le salon Dach+Holz : le charpentier allemand tient à ses traditions, mais accueille l?innovation à bras ouvert

Le salon Dach+Holz (toit + bois) qui se tient tous les deux ans, en alternance entre Stuttgart et Cologne, est consacré à la couverture, aux charpentes, à la construction bois et à tout ce qui va avec : l’isolation thermique et acoustique, l’étanchéité à l’air et à l’eau, les machines en atelier et les outils sur chantiers.

 

Voici quelques découvertes du premier jour. Le salon a ouvert mardi matin 28 janvier et se déroule jusqu’au jeudi soir 30 janvier. On y voit même une présentation du nouvel utilitaire Daily d’Iveco à moteur au gaz naturel, spécialement équipé pour les couvreurs d’une échelle qui atteint 30 m de longueur une fois dépliée et peut monter et descendre une charge de 400 kg.

 

 

 

La nouvelle génération du Daily d’Iveco possède un moteur au gaz naturel. C’est spécialement important à Stuttgart, car la ville a mis en place une réglementation de circulation qui écarte tous les véhicules émettant des particules fines. Ce modèle, équipé d’une échelle pour les couvreurs, émet 60% de NOx de moins que son prédécesseur diesel et 10% de CO2 en moins. L’échelle fonctionne à la fois avec le moteur thermique du véhicule et avec un moteur électrique alimenté par des batteries. Ce qui assure largement une journée d’autonomie avec un usage intensif. Dès 2021, Iveco, qui revendique la seconde place sur le marché français, proposera un Daily entièrement électrique avec 200 km d’autonomie. En 2023, Iveco devrait commercialiser un Daily à hydrogène équipé d’une pile à combustible développée par son partenaire californien Nikola Energy. Ce véhicule devrait consommer 10 kg d’hydrogène liquide au 100 km. ©PP

 

Epur, le petit français qui taille sur site

 

Il faut venir à Dach+Holz à Stuttgart pour découvrir la start-up française epur qui y présente son outil Oakbot, la première fraiseuse numérique portative. Oakbot se compose de trois parties : un mât et une potence porteuse, un outil de calage et de repérage qui permet à l’outil proprement dit de savoir où il se trouve, la fraiseuse numérique.

 

Il suffit de saisir les dimensions de la pièce de bois brute, la nature (tenon, mortaise, etc.) de la pièce à tailler et ses dimensions. Sur le salon, Oakbot a taillé un tenon en 1’24’. Ses concepteurs estiment que, grâce à la fabrication sur site, le gain de temps pour une pièce unique est au moins de 50% par rapport à une fabrication en atelier. S’il s’agit de pièces répétitives, le gain de temps peut atteindre 80%.

 

 

 

Oakbot, le robot fraiseur portatif développé par le français epur, coûte 27 000 € HT. Il a été présenté les 18 et 19 Janvier à l’Elysée dans le cadre de la manifestation « Fabriqué en France ». epur sera présent en avril à Paris au Forum International du Bois Construction à Paris. ©PP

 



Bois et NumériK

 

Comme dans tous les salons, le NumériK est très présent à Dach+Holz. L’allemand Crafnote propose, par exemple, une application présentée comme un Whatsapp professionnel. Elle tourne sur tablette, smartphone ou sous Windows, fonctionne de manière très classique à la fois en mode gratuit et en mode « Pro » payant. Un acteur crée un groupe auquel il invite des participants, en gérant précisément leurs autorisations d’actions.

 

Un groupe correspond à un chantier, à un projet, etc. L’app permet de créer des dossiers regroupant des projets. Un projet accueille des messages, des plans en PDF, des documents PDF multipages, des photos en JPG, permet de les annoter. La version pro ajoute la possibilité de paiements en ligne, de signature de documents, d’éditions de factures et de bons de commandes.

 

L’API (interface de programmation) permet d’accueillir d’autres services proposés par d’autres entreprises. Selon l’éditeur, l’app qui existe en Allemand et en anglais est déjà utilisée en Alsace. Le français devrait arriver en 2021. La version Pro coûte 7,50 € HT/participant.mois. Mais une entreprise peut mélanger participants Pro et participants gratuits.

 

 

 

Toujours dans le monde du NumériK, Dietrich’s, un éditeur de software, membre du chapitre allemand de l’association mondiale Building Smart, propose un soft de CAD 3D pour la construction bois qui travaille nativement en format .IFC, de la première à la dernière génération. Il ouvre des plans 3D, les complète, importe des objets BIM en .IFC, etc. Ensuite, il est capable d’extraire des quantitatifs précis, des descriptifs détaillés. Ce programme gère tous les composants du bâtiment, de la structure bois à l’installation électrique, en passant par la plomberie et les fenêtres. ©PP

 

La Réalité Virtuelle pour la formation à la sécurité des chantiers

 

L’association professionnelle allemande BG BAU qui regroupe les charpentiers s’est rendue compte, qu’enseignée de manière classique, la formation à la sécurité était souvent inefficace. A l’issue d’un cours, les étudiants ne se souvenaient pas de la moitié de la substance présentée.

 

Mais l’emploi de la réalité virtuelle a tout changé. Les participants se retrouvent plongés au sein d’un chantier, apprennent les gestes de sécurité, les équipements de sécurisation des chantiers. Une application de Réalité Virtuelle leur permet même de recréer un chantier-type, d’évaluer sa dangerosité et de voir tous les équipements physiques dont les ouvriers auront besoin dans cette situation spécifique, en fonction de la réglementation allemande, et de répéter les bons gestes.

 

Le taux de mémorisation monte à plus de 90% des gestes et équipements vus en VR. Un seul centre de formation BG BAU est pour l’instant équipé de cette application. Les six autres centres, qui tous ensemble voient passer une centaine d’élèves par jour, le seront progressivement d’ici fin 2021.

 

 

 

Commencée ce matin à partir d’un tronc brut, cette poutre à section carrée sera prête vers 18 heures à la fin de la première journée du salon. Seules les haches traditionnelles, celles du dégrossissement et celles de la finition, sont utilisées. Tout est dans le costume, néanmoins. ©PP

 

 

 

Alexander Bruns est la vedette du salon. Ce jeune charpentier allemand de 22 ans a remporté le championnat du monde des métiers – section charpente en 2019. Il ne parle que d’effort, de concentration et de travail. Sa victoire est à la fois un couronnement et un début. Il ne peut plus se présenter à ces championnats des métiers auxquels on ne peut participer qu’une seule fois. A 22 ans, il soutient l’équipe nationale allemande, composée de ses successeurs, et a repris ses études pour devenir Maître Charpentier d’ici deux ans. ©PP

 

Feuilleton à suivre avec une visite plus systématique, hall par hall.


Source : batirama.com/ Pascal Poggi

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