Bardages et ITE : comment optimiser tous types de construction

Bardages et ITE : comment optimiser tous types  de construction

L’ITE assure une haute performance de l’isolation grâce à la suppression des ponts thermiques. Les systèmes à lame d’air ventilée se mettent en œuvre avec de nombreux matériaux, donnant libre cours à une grande palette de solutions esthétiques.




 

En assurant la continuité de l’isolant, l’ITE (Isolation thermique par l’extérieur) permet d’obtenir une résistance thermique optimisée et traite les ponts thermiques, répondant ainsi aux exigences de la RT 2012.

 

La solution bardage permet, en même temps, de donner un aspect esthétique à la demande tout en assurant une parfaite étanchéité. Il peut y avoir deux types de bardages :

 

  • Le bardage rapporté :

    ce procédé offre la mise en œuvre la plus simple. Son assemblage est caractérisé par une ossature métallique ou en bois, solidarisée à la structure porteuse, un isolant sous forme de plaques ou de rouleaux, inséré dans l’ossature, et un pare-pluie obligatoire dans le cas d’une ossature porteuse en bois. Il assure l’étanchéité de la façade, doit être d’une perméance suffisante et posé avec des longueurs de recouvrement adaptées en­tre l’isolant et la face arrière du bardage. Le bardage est constitué de grands éléments (plaques, panneaux), d’éléments de grande longueur (lames, clins), ou de petits éléments (tuiles, bardeaux, plaquettes).

 

  • Le bardage double peau :

    ce système est constitué de deux parois verticales, entre lesquelles est disposé un isolant. Ces parois sont, la plupart du temps, métalliques. Les performances mécaniques de ces systèmes sont élevées. L’épaisseur de l’isolant pouvant dépasser les 100 mm, les propriétés thermiques s’en trouvent relevées. Il se compose d’une peau intérieure constituée de plateaux métalliques fixés horizontalement sur l’ossature principale, d’un isolant en plaques ou en rouleaux, intercalé entre les deux peaux, et parfois emboîté sur le plateau intérieur, de profilés métalliques soutenant l’isolant, et permettant une tenue optimisée et d’une peau extérieure vissée et constituée d’éléments de grande longueur.

 

AVIS D'EXPERT

 

Gérard Cébério
Président du GITE, groupement isolation thermique par l’extérieure de la FFB

 

« Des points de surveillance incontournables »

 

Au niveau de l’isolation des bardages à lame d’air ventilée, l’entrepreneur doit se montrer très vigilant sur plusieurs points. En premier lieu, alors que l’on se heurte souvent à des problèmes de limites de propriété et de cotes extérieures, l’isolant devra être choisi, dès la conception de la façade, dans un matériau qui répondra aux exigences de résistance thermique et en tenant compte de la nécessité de conserver la lame d’air.

 

Il faudra également faire attention aux conditions de stockage de l’isolant : il devra être entreposé au sec, sur des palettes pour l’isoler du sol et protégé sur le dessus impérativement.

 

Il conviendra aussi de ne pas le laisser exposé trop longtemps à l’air et aux intempéries avant la mise en ­œuvre de la peau extérieure du bardage. Par ailleurs, attention au respect du DTU quant au nombre de fixations de l’isolant (4 à 5 rosaces sont nécessaires par m2).

 

Sans cette obligation essentielle, l’isolant risque de se déchirer dans le temps, glissant sur la partie basse du bâtiment et laissant la partie haute sans isolation. La découpe de l’isolant au niveau des pattes de fixation des bardages devra être très minutieusement réalisée afin d’éviter des ponts thermiques supplémentaires (une telle négligence peut conduire jusqu’à 30% de pertes !).

 

Le jointoiement entre les panneaux ou les rouleaux devra être le plus parfait possible pour les mêmes raisons. Il est, enfin, très important que l’entreprise effectue un autocontrôle avant la pose de la peau de finition.

 

De plus en plus de maîtres d’ouvrage exigent d’ailleurs des entreprises l’obtention d’un “bon à fermer” : il serait bon que les entreprises en prennent l’initiative d’elles-mêmes, ce qui améliorerait grandement la qualité globale de l’ouvrage fini.




 

Solution 1 : Le bardage bois

 

 

Le bois est le matériau utilisé, de loin, le plus couramment dans les bardages, notamment en résidentiel.

 

Le bois se monte en bardage rapporté, en clins bois, lorsqu’il prend la forme de planches à recouvrement partiel, se superposant ou s’emboîtant. Il peut aussi revêtir d’autres dimensions, en plaque ou bardeaux.

 

Le bois choisi doit être très résistant : traité en autoclave, modifié thermiquement, imprégné d’huiles ou brut, il doit être classé risque 3 (c’est-à-dire supportant un taux d’humidité supérieur à 20%).

 

Les essences les plus utilisées sont l’épicéa, le red cedar, le douglas, le mélèze ou le châtaignier. Les lames peuvent être en bois massif ou en composites, en contreplaqué ou en lamellé-collé. L’épaisseur minimale recommandée est de 15 mm et la largeur exposée, réglementée (NF P 65-210-1), doit être proportionnelle (7,5 fois) à l’épaisseur de la lame.

Intérêt :

il est simple à poser, à réparer et à entretenir. Il est durable et très intéressant sur le plan esthétique (richesse des teintes et des veinages).




 

Solution 2 : Le revêtement minéral (pierre et terre cuite)

 

 

Le bardage peut se décliner en multiples matériaux de type “minéral” : en terre cuite, pierre naturelle, basalte, marbre ou pierre reconstituée.

 

Le bardage pierre est réservé à des façades de standing et est peu ­répandu sur des façades de maisons individuelles. Il est d’un coût élevé et sa mise en œuvre, en raison de son poids, reste assez technique. Deux procédés compatibles avec ce type de revêtement permettent ­l’isolation du bâtiment : soit en accolant au dos de la plaque en pierre un isolant thermique, les deux se trouvant donc montés et fixés en même temps, soit en posant un isolant autonome contre le mur.

 

La fixation du bardage en pierre se fait alors à travers cet isolant. Plusieurs procédés de fixation de bardage de pierre existent : soit avec pattes mécaniques ou scellées, soit par clips sur des rails, soit par enfourchement. Quel que soit le procédé choisi, certaines précautions sont à prendre lors de la pose. Ainsi, un espace doit être laissé entre chaque plaque, pour faire office de joint de dilatation.

 

Leur largeur sera fonction des dimensions de la plaque, du type de pierre. Ces espaces seront vides ou comblés avec un mastic élastomère. Un vide d’air doit être ménagé entre le support et la face arrière de la plaque. La pierre doit répondre aux spécifications de la norme NF B 10-601, qui fixe les prescriptions générales d’emploi des pierres, la nature, la densité et les propriétés du matériau.

 

Le bardage en terre cuite bénéficie d’une longue durée de vie et garantit un vieillissement uniforme. C’est aussi un très bon isolant thermique qui sépare le mur de l’extérieur par une lame d’air. En outre, le mur favorise la récupération des apports solaires par la maçonnerie, générant jusqu’à 10 % d’économie supplémentaire.

 

On trouve la terre cuite en bardage rapporté, c’est-à-dire en habillage simple, pouvant recouvrir une isolation thermique ou acoustique, en bardage double peau, briquettes avec profilés, ce qui est moins répandu et en vêture prête à l’emploi, intégrant un isolant thermique.

 

Suivant le cas, la fixation s’effectue soit sans recouvrement, sur des rails en aluminium par perforation, ou bien grâce à des rainures dans le matériau, soit avec recouvrement, à l’aide d’agrafes en acier inoxydable sur une ossature métallique. Un traitement hydrofuge peut être nécessaire afin de prévenir les taches et les marques. Les panneaux de grand format peuvent être fragiles.

Intérêt :

résistance aux intempéries, au gel, au feu, facilité d’entretien, ne retenant pas les salissures, écologique et sans souci de recyclage, entièrement naturel.




 

Solution 3 : Le bardage métallique

 

 

Souvent en acier galvanisé, sous forme de tôles nervurées, ou encore en zinc, voire en cuivre, le bardage métallique est conseillé en pose bardage double peau.

 

Les performances mécaniques de ces systèmes sont élevées. Dans cette conception, l’épaisseur de l’isolant peut dépasser les 100 mm, augmentant ainsi les propriétés thermiques de l’ensemble.

 

Simple habillage ou revêtement contribuant en plus à l’isolation du bâtiment, le bardage métallique peut offrir de nombreux aspects. Les performances obtenues sont fonction des assemblages et des matériaux mis en œuvre. Les produits sur le marché sont nombreux, associés d’autant de brevets techniques qu’il existe de fabricants.

 

Intérêt :

très intéressant sur le plan esthétique, le métal permet une belle homogénéité toiture-façade et se marie sans problème avec tout autre habillage. Souple et malléable, il épouse et souligne la volumétrie du bâtiment, qu’il soit courbe ou rectiligne. Il offre un vaste registre de finitions et possède, en outre, des performances remarquables en matière d’étanchéité.




 

INFOS PRATIQUES

 

Incontournable

 

 

Des Avis techniques, normes ou DTU régissent les exigences relatives aux conditions et mises en œuvre des bardages, aussi bien la résistance thermique des parements, la section minimale des chevrons, le choix des pointes ou la résistance à l’arrachement d’une patte métallique.

 

Ces mêmes documents imposent également des contraintes de fixation de l’isolant (distance, nombre de points d’ancrage, etc.) et du parement. ­L’Ademe précise que « seuls des systèmes sous Avis techniques doivent être employés pour garantir la pérennité et les performances nécessaires aux ouvrages de façade ».

 

Les points délicats

 

Avant tout projet, il faut consulter les règles d’urbanisme de la commune (plan local d’urbanisme, plan d’occupation des sols, règlement d’urbanisme local) pour connaître les contraintes esthétiques s’appliquant aux façades. Le fait de modifier l’aspect extérieur du bâti nécessite une déclaration préalable de travaux ou un permis de construire. L’ITE est, par ailleurs, moins pertinente sur une façade présentant trop de parois vitrées, modénatures, balcons, loggias et autres bow-windows, qui ­offrent autant de ponts thermiques à traiter et donc de difficultés, voire d’obstacles, à la réalisation.

 

 

Source : batirama.com / Michèle Fourret

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