BTR 499
BATIRAMA N°499 I OCTOBRE - NOVEMBRE 2021 43 DOSSIERS INNOVATIONS SUR ARTIBAT et de certification (Suite p.44) Multiplication des solutions techniques, entreprises structurées qui investissent pour répondre à la forte demande, constructions qui prennent de la hauteur et utilisent de plus en plus de bois français : la filière entre dans une phase de maturité technique. E ntrée en vigueur de la RE2020 en janvier prochain, Jeux Olympiques 2024, et, plus globalement, volonté des Pouvoirs Publics d’atteindre les objec- tifs de neutralité carbone viennent doper Ossature bois, panneaux massifs contrecollés ou contre- cloués, système poteau-poutre associé au CLT ou à la FOB, les techniques qui font le gros de la construction bois d’aujourd’hui poursuivent leur maturation, gagnant en rapidité et en précision d’exécution. Les solutions se multiplient. C’est ce que constatent les spécia- listes de FCBA, très sollicités par des industriels et constructeurs qui cherchent à se différencier et ont besoin d’ingénierie d’ac- compagnement à la conception et à l’évaluation (et par ailleurs, de certifier leurs produits – voir plus bas). Les solutions tech- niques à base de poutres en I se développent, associées à des planchers, parois verticales et caissons de toiture préfabriqués. CLT, Façade ossature bois Le CLT continue de se déployer, avec la mise en place d’unités de production de panneaux industrialisés et des modes constructifs qui ouvrent de nouveaux horizons. Ainsi, les planchers nervurés permettent de franchir des portées importantes sans structure poteau-poutre, multipliant les possibilités de distribution des espaces et permettant de changer la destination et l’usage du bâtiment. Portée par le nouveau DTU 31.4**, la façade ossature bois (FOB) connaît une croissance significative. Constatée ces dernières années, cette tendance s’accentue avec la construction de grands ouvrages (notamment pour les JO 2024), soutenue aussi par le développement de systèmes compatibles avec le sup- port bois type FOB chez les fabricants de revêtements extérieurs (par exemple : bardages terre cuite, ETICS….). Parmi les innovations produits Certaines solutions en sont au stade R&D, comme les caissons bois-béton préfabriqués ; d’autres prennent de l’ampleur : les systèmes nervurés ; les panneaux composites comme le panneau CLTI pour murs porteurs et/ou à fonction de contreventement (le Panobloc de Techniwood mêle lames de bois et de matériau isolant dans ses planches de 7 à 11 plis). Ou encore des systèmes d’assemblage par goujons métalliques collés au moyen d’une résine époxy bi composant ; et du bois lamellé collé à base de feuillus. La préfabrication à forte valeur ajoutée Pour Serge Le Nevé, responsable ingénierie à FCBA, « Un des axes d’innovation pour massifier le développement de la construction bois, porte sur les aspects méthodologiques et organisationnels, avec une tendance à l’industrialisation et à la préfabrication qui s’accentue. » Il estime que la compétitivité de la construction bois se joue sur le niveau de transfert d’heures de chantier vers la fabrication. « La préfabrication à forte valeur ajoutée permet une «puissance de feu» impressionnante. C’est le cas, par exemple, dans l’ossature bois traditionnelle (en COB porteuses ou FOB non porteuses) où les aléas de chantiers sont extrêmement réduits rendant les constructions plus fluides et rapides. » Selon lui, le développement industriel de demain portera sur l’essor de la préfabrication et, en amont de la construction, sur la pro- duction de matière première, avec une appropriation progres- sive de nos ressources forestières nationales. Il signale par ailleurs qu’augmenter l’utilisation du bois dans le gros œuvre passe aussi par une évolution des pratiques en cherchant à rationnaliser la prescription des produits, systèmes et matériaux bois ou à base de bois en fonction des usages visés, l’optimisation et l’écono- mie de matière première devant être un des paramètres clé du développement durable. Plus de bois français dans le bâti Aux côtés des épicéas, sapins, douglas et autres résineux, les feuillus participent de plus en plus à satisfaire la demande crois- sante en bois locaux, issus de forêts gérées durablement et cer- tifiées PEFC. L’opportunité de valoriser les ressources locales est bien là et va permettre à la filière d’approvisionnement en bois français de proximité de continuer à se structurer. La part de bois français acheté par les entreprises était de 63 % en 2020 (le principal fournisseur étranger étant l’Allemagne, loin devant l’Autriche et la Belgique). La création du label Bois de France en 2020 (bois produit et transformé avec une origine garantie) est significative des efforts entrepris pour favoriser les circuits courts, valoriser la matière première et soutenir l’ensemble des acteurs. Premier construc- teur à s’engager pour soutenir le développement de la filière bois en France, Bouygues BFE utilisera 30% de bois français dès 2021 et 50% en 2025 (accord avec Piveteaubois sur la fourniture de panneaux de CLT labellisés). ** Homologué en avril 2020, le NF DTU 31.4 est le référentiel pour la conception et la mise en œuvre des façades à ossature en bois. INNOVATIONS ET TENDANCES : PLACE À LA MATURITÉ
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