Certains voudraient une reconstruction à l’identique, réalisée avec le savoir-faire des Compagnons… D’autres parlent de « réalité économique ». Le débat est ouvert sur les réseaux sociaux.

L’incendie de la Cathédrale a fait couler beaucoup d’encre numérique sur les réseaux sociaux. Certains membres de groupes des Compagnons du Tour de France, présents sur Facebook, ont immédiatement fait valoir l’excellence du travail réalisée par les bâtisseurs de l’époque… et certains, souhaité une reconstruction à l’identique.

 

D’où l’idée émise de constituer un groupement d’entreprises qui réponde à l’appel d’offre qui sera lancé pour la reconstruction de la charpente. « Nous pouvons interpeller l’Etat pour le choix des Compagnons, voire lancer une pétition » évoque un internaute.

 

« La reconstruction doit se faire à l’identique, pas un pseudo travail au modèle économique foireux du 21e siècle, la reconstruction doit être pérenne pour des siècles !!! » insiste un autre internaute.

 

Haro sur les charpentes métalliques

 

Le cas des « cathédrales reconstruites avec des charpentes métalliques et flèches en fonte qui ne s’enflamment plus », inquiète déjà plusieurs membres du groupe qui disent s’attendre à tout. Le scénario d’une charpente métallique est d’ailleurs considéré comme « une horreur absolue ».

 

Certains se demandent en effet comment des entreprises construisant des bâtiments modernes pourraient proposer des ouvriers capables de « mignoter » une cathédrale (ndlr : dorloter, cajoler, choyer »).

 

La qualité de la mise en oeuvre et du choix des compétences n’inquiète pas tous les internautes. Selon certains, les architectes du Patrimoine et des Bâtiments de France sauront « veiller au choix des mains qui se poseront sur l’édifice ».

 

L’excellence des professionnels pourra s’exprimer

 

« Ce seront les architectes qui feront les expertises, fixeront le cahier des charges et décideront des choix économiques. Avec un peu de chance, certains professionnels connus pour leur excellence, Compagnons ou non, pourront donner leur avis » indique pour sa part Jean-Marc Schaffner*, président de la FFB Grand Est.

 

« Et il y a de grandes chances que les Compagnons interviennent car ils sont bien présents dans les entreprises qualifiées Monuments historiques. Je suis confiant dans la capacité de nos entreprises à reconstruire et un peu moins confiant dans les décideurs qui chercheront des solutions et un modèle économique » ajoute le responsable.

 

Selon le président FFB Grand Est, le débat oublie une question essentielle : « A quoi sert une cathédrale ? ». « A Chartres, il y a une charpente métallique, et tout le monde s’en fiche… La cathédrale est d’abord un lieu de rencontres et l’humanité doit pouvoir s’y recueillir. Elle n’est certes pas construite n’importe où ni n’importe comment. Et il est clair, que l’on ne va pas remplacer les matériaux utilisés par du plastique. Mais, il ne faut pas oublier l’essentiel…Il doit souffler un esprit, c'est cela qui est important et non pas la nature de la charpente qui deviendra invisible quand les travaux seront terminés » termine le chef d’entreprise.

 

(1) Jean-Marc Schaffner est à la tête d’une entreprise de métallerie et ferronnerie de 45 personnes, dont 20 % de Compagnons

 

Source : batirama.com / Fabienne Leroy