Peintre, un métier qui souffre de la crise

Le métier de peintre a beaucoup souffert de la crise. Jean-Jacques Chatelain, président de l?Una Peinture vitrerie revêtement revient sur le métier à l?occasion des JPC* 2014.

Jean-Jacques Chatelain, président de l’Una PVR Capeb reconnaît que son métier a été fort impacté par la crise. Certes, les prestations de finition disparaissent souvent quand il n’y a plus de budget à la fin du chantier, mais ce n’est pas la seule raison, selon le responsable syndical

 

« Tout le monde fait de la peinture aujourd’hui, même nos collègues du bâtiment, que ce soit le menuisier, le serrurier ou l’autoentrepreneurRésultat, les entreprises de peinture qui avaient 10 salariés n’en ont plus que 5 ou 6 aujourd’hui, et celles qui en avaient 5, n’ont gardé que 2 ou 3 compagnons. Aujourd’hui, il faut que nos métiers puissent faire rêver les gens tout en revalorisant leurs techniques professionnelles ».

 

Bâtirama : Pourriez vous diminuer le coût de vos prestations ?

 

Jean-Jacques Chatelain

: J’ai eu connaissance de tarifs horaires pratiqués par une entreprise à 7,50 €, mais j’estime que c’est totalement inapplicable. En tout cas, la baisse du Smic n’est pas une solution envisagée. J’ai toujours payé correctement mes salariés (2000 €) et c’est le prix à payer pour un travail de qualité.

 

Une baisse des prix ne pourrait passer que par une diminution du prix des matériaux ou des taux de cotisations sur la main d’œuvre. Il est également possible de revoir nos méthodes de travail, en allant davantage sur le terrain de la mécanisation car les outils ont beaucoup progressé ces dernières années. Dans ce cas, des baisses de coût raisonnables peuvent également être possibles si nous gagnons en productivité…

 

Comment mieux vendre vos prestations au client final ?

 

Le peintre doit mieux vendre sa prestation et son expertise, quitte à suivre des formations car elles existent et nous en mettons en place avec l'aide de nos partenaires. Les outils existent et il faut maîtriser les techniques de vente.

 

Il faut également revenir à la couleur, apprendre aux compagnons à « parler couleur » et vendre des prestations complètes incluant de la décoration (rideaux, etc…). Il faut également accepter d’être coordinateurs de chantier et former ses salariés. Mais avant tout, un peintre doit prendre conscience de ses atouts et de ses défauts afin d’améliorer son organisation.

 

Quels autres conseils donner au peintre ?

 

Aujourd’hui, il doit être très actif vis à vis du client, en amenant par exemple son devis (sans lui envoyer) pour mieux le vendre. De même, à  la fin du chantier, il peut établir une fiche de réception, et toujours demander si le client à des amis qui envisagent de faire des travaux.

 

En fait, nos métiers doivent adopter les méthodes de vente des grosses entreprises. Par exemple, pour rassurer le client sur l’inocuité du produit, il faudra lui envoyer la fiche de la peinture utilisée afin qu’il ne s’inquiète pas des éventuelles « odeurs ou émanations ». C’est simple à faire et cela renforce la confiance vis à vis du professionnel…

 

* les 25, 26 et 27 septembre à Clermont-Ferrand



Source : batirama.com / F. Leroy

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