Duflot charge Hollande, "président de personne"

L'ancienne ministre du Logement Cécile Duflot attaque violemment l'exécutif dans un livre sur ses deux ans passés au sein du gouvernement AyraultCrédits photo : Bertrand Langlois / AFP.

"Le temps d'une campagne, il a su incarner avec talent un espoir (...). Or, depuis son élection, il n'a pas su répondre à cette aspiration et n'a pas trouvé non plus une autre incarnation", juge l'ex-patronne d'EELV dans cet ouvrage en forme de réquisitoire écrit avec la journaliste Cécile Amar et dont le nouvelobs.com publie des extraits mercredi ("De l'intérieur. Voyage au pays de la désillusion", édition Fayard).

 

"Faute d'avoir voulu être un président de gauche, il n'a jamais trouvé ni sa base sociale ni ses soutiens. A force d'avoir voulu être le président de tous, il n'a su être le président de personne. Cela n'est pas une question de tempérament, c'est la conséquence d'une succession de choix souvent inattendus et, parfois, incohérents entre eux", écrit la députée écologiste de Paris.

 

"François Hollande contre la dette, c'est pire que Sisyphe et son rocher. Un discours d'affichage non suivi d'effets... On devait tenir les 3% de déficit, on ne l'a pas fait. François Hollande passe son temps à fixer des objectifs qu'il ne peut pas tenir. L'effet est dévastateur", dit-elle encore.

 

"J'ai fait le même chemin que des millions de Français. J'ai voté Hollande, cru en lui et été déçue... J'ai essayé de l'aider à tenir ses promesses, de l'inciter à changer la vie des gens, de le pousser à mener une vraie politique de gauche. Et j'ai échoué. Alors je suis partie", explique-t-elle.

 

Manuel Valls qui était alors ministre de l'Intérieur est accusé "d'avoir d'une certaine manière pris en otage le gouvernement". "A force de reprendre les arguments et les mots de la droite, de trouver moderne de briser les tabous, et donc de défendre la fin des trente-cinq heures, de dénoncer les impôts, de s'en prendre aux Roms, de prôner la déchéance de la nationalité pour certains condamnés, de taper sur les grévistes, quelle est la différence avec la droite ?", demande-t-elle comparant Manuel Valls à Nicolas Sarkozy.

 

"Dans la ligne qu'il incarne, je ne me reconnaîtrai jamais. Elle est contraire... à ce que je suis", écrit celle qui a refusé de rester dans le gouvernement formé par Manuel Valls.

 

De son expérience de ministre du Logement, elle dit avoir découvert "l'ampleur des lobbies" et "que le président de la République lui-même n'était pas insensible aux sirènes de ces lobbies".



Source : batirama.com

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