La RT 2012 incompatible avec la qualité de l’air intérieur

Le Comité stratégique d?Uniclima « Filtration et Epuration pour la Qualité de l?Air » s?inquiète des conséquences de la RT 2012 sur la qualité de l?air intérieur des bâtiments.

Alors que nous nous soucions peu de la qualité de l’air que nous respirons, c’est tout de même 25 kg d’air qui passent en moyenne chaque jour dans nos poumons. Pire : alors que nous vivons à 80-90% du temps dans un espace clos, de nombreuses études montrent que la pollution intérieure est 5 fois supérieure à la pollution extérieure, pourtant classée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) comme cancérigène.

 

Par ailleurs, 50 000 morts sont liées à une mauvaise qualité de l’air, qui engendre 100 milliards d’euros en Europe. A la pollution extérieure s’ajoute en effet une pollution générée dans le bâtiment: des particules fines, composés organiques volatils (COV) et polluants biologiques, issus des produits de nettoyage ou du chauffage.

 

Plus grave : une campagne de mesure du formaldéhyde en France a montré que 98% des écoles maternelles et 83% des crèches dépassent la valeur limite sanitaire, alors que les enfants développent leur surface filtrante essentiellement entre 2 et 5 ans.

 

Pourtant, du côté des bureaux et des usines, la ventilation et la filtration apportent une meilleure productivité au travail (+ 10% de productivité selon certaines études) et participent à la diminution des arrêts maladies au travail (- 35% d’arrêts maladie chez Polaroïd depuis qu’une nouvelle filtration améliore la qualité de l’air des locaux).

 

Face à tous ces constats, le Comité stratégique mis en place par Uniclima veut réveiller une vraie prise de conscience du problème.

 

Santé et RT 2012

 

«  Nous avons un problème aujourd’hui avec la RT 2012, explique Arnaud Paque, président du Comité stratégique. Elle se focalise en effet sur l’énergie, induisant des bâtiments de plus en plus hermétiques et, donc potentiellement malsains.

 

Or, plus le filtre est efficace, plus il consomme d’énergie du fait de sa résistance aux particules, ce qui fait que l’on assiste à la mise en place de filtres de type G4, moins résistants, afin de gagner en consommation».

 

Le code du travail ne donne en outre aucune précision sur les exigences requises en matière de filtration et, de façon générale, traite de façon insuffisante de la qualité de l’air intérieur des locaux.

 

Enfin, « pour les bâtiments autres que d’habitation, les exigences de filtration sur l’air insufflé mécaniquement sont de G3 sur l’air neuf et G4 sur l’air recyclé, ce qui est largement insuffisant », poursuit Arnaud Paque.

 

Jean-Paul Ouin, délégué général d’Uniclima, estime pour sa part « qu’avec la RT 2012, la filtration est une contrainte de plus qui doit être intégrée dès la conception, se situant sur le plan de la santé, bien en amont de la RT. »

 

Enfin, dernier problème : celui de la maintenance. Uniclima souhaite que soient respectées des valeurs de référence, sur le plan des débits et des pertes de charge du filtre, notamment.

 

Exiger un filtre F7 a minima

 

Pourtant, les solutions existent et les professionnels de la filtration demandent que soit exigé un filtre F7 a minima pour chaque installation car il stoppe plus de 90% des particules fines  de 1µg et 60% de 0,4 µg.

 

Il est d’ailleurs à noter sur le plan normatif que le projet NF EN ISO 16890  devrait remplacer la NF EN 779 fin 2015. En outre, un  nouvel outil de classement énergétique des filtres de ventilation générale Eurovent 4/11 est à la disposition des pros pour mieux comparer les produits de filtration.

 

Cette Etiquette s’échelonne de A à E et n’est pas obligatoire. On y fait cependant souvent appel dans les appels d’offres. Ils recommandent aussi des médias filtrants synthétiques ou en fibres de verre pour les particules solides et du charbon actif pour les particules moléculaires gazeuses, certains filtres mixant les deux approches.

 

Source : batirama.com / Michèle Fourret

 

En savoir plus

 

Quelles solutions dans l’industrie ?

En présence d’une émission de pollution dans l’industrie, la première technique recommandée est la ventilation locale. Celle-ci consiste à capter les polluants au plus près de la source d’émission, avant qu’ils pénètrent dans les voies respiratoires.

 

Ses avantages résident notamment dans un débit d’aspiration faible, une économie d’énergie, une réduction des courants d’air, une non dissémination des polluants dans l’atelier, conduisant à une protection des hommes, comme de leurs outils de travail.

 

Autres solutions : un épurateur avant rejet, qui évite la réintroduction des polluants, les adsorbeurs, absorbeurs et incinérateurs dans le cas de gaz ou de vapeurs, les dépoussiéreurs et dévésiculeurs dans le cas de particules. Enfin il existe divers types de dépoussiéreurs (mécaniques, électrostatiques, hydrauliques ou à couche poreuse).



 

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