Travaux en hauteur : les protections antichutes

Le travail en hauteur peut être une activité à risque. Pour lutter contre les accidents, des protections collectives et individuelles existent avec des garde-corps, filets, harnais?

Les interventions en hauteur doivent se faire en priorité depuis des postes de travail conçus à cet effet et équipés de protections permanentes. On retrouve ainsi les garde-corps permanents qui demeurent sur les toitures/terrasses des bâtiments.

 

Ce marché de protection antichute a démarré en France en 2002 et s’est fortement développé entre 2004 et 2009. « En effet, c’est à la suite de la publication du décret n°2004-924 du 1er septembre 2004, stipulant l’obligation de mettre en sécurité les toitures/terrasses et leurs accessibilités pour, ­notamment, les interventions de maintenance… que cette protection s’est fortement étendue.

 

Et depuis 2010, c’est un marché que l’on qualifie de mature », explique Jérôme Foucault, Directeur général délégué de Frénéhard & Michaux.

 

Mais une installation permanente sécurisée n’est pas toujours disponible, des garde-corps provisoires ou dispositifs de recueil souples peuvent donc être installés.

 

Garde-corps provisoires

 

 

©Frenehard & Michaux

 

Les garde-corps provisoires affichent des ventes équivalentes à 50 kilomètres par an et constituent le dispositif le plus utilisé. Leur hauteur doit être comprise entre 1 et 1,10m par rapport à la surface de travail.

 

« A la suite de la publication de la norme NF 93355 d’octobre 2010, ce marché a connu un pic de croissance important en 2011 et 2012. Aujourd’hui, le rythme de changement de cette protection est très dépendant des chantiers, nous avons donc un marché assez calme et stable depuis deux ans », ajoute Jérôme Foucault.

 

Filets de sécurité

 

 

©SPS-Filets

 

Sur le marché des protections antichute, il existe aussi des dispositifs de recueils souples. « Ce marché, qui s’est très développé en 2009 et 2010, est, aujourd’hui, plutôt stagnant et dépend principalement de la santé de la construction métallique et/ou de la construction industrielle », commente Jérôme Foucault.

 

Ce sont, en fait, des dispositifs d’arrêt de chutes qui sont considérés comme des protections collectives dans le Code du travail. Ils regroupent les filets en grandes nappes et les filets sur consoles et ils doivent être mis en œuvre au plus près du niveau de travail qui ne doit en aucun cas excéder 3 m.

 

Enfin, ce n’est que lorsqu’il y a impossibilité technique de mettre en œuvre des protections collectives que le recours à des EPI est envisagé.

 

Le plus couramment utilisé est le harnais qui est constitué de sangles, boucles et autres éléments disposés de façon à ce qu’il puisse être ajusté de manière appropriée sur le corps afin de maintenir le porteur en position verticale durant la chute et de répartir au mieux les efforts engendrés par l’arrêt de la chute.

 

AVIS D'UTILISATEUR

 


Ronan Chenault
Anciennement cordiste et aujourd’hui conducteur de travaux chez Profil Travaux en Hauteur

 

« Les accidents mortels sont de plus en plus rares… »

 

Batirama : Quels sont les plus grands risques sur les chantiers ?


Ronan Chenault :

Aujourd’hui, les accidents mortels de chute en hauteur sont de plus en plus rares. D’après moi, le plus grand risque est la co-activité sur les chantiers car il faut que tous les intervenants arrivent à travailler ensemble.

 

Sinon, les risques peuvent intervenir quant on pense qu’il n’y en a pas, justement. Les plus gros accidents de travaux en hauteur sont arrivés à des personnes très expérimentées et qui pensaient qu’ils n’avaient pas besoin de s’attacher.

 

Batirama : Comment évaluez-vous les risques d’un chantier ?


R.C. :

Il faut observer l’environnement du chantier, les moyens d’accès, et comment les salariés vont y accéder. Ainsi, nous sommes en mesure d’envisager la sécurité nécessaire, les protections… Il faut aussi étudier l’approvisionnement du chantier.

 

Batirama : Les industriels font évoluer les “accessoires” et EPI. Qu’en pensez-vous ?


R.C. :

Les industriels travaillent beaucoup sur les matières des protections et EPI afin qu’ils soient plus résistants, plus légers et plus ergonomiques.

 

Certains industriels travaillent davantages sur les plages de réglages afin qu’elles soient plus larges et plus adaptables aux différentes morphologies. Notre société est “essayeur agréée” pour certains industriels. Nous essayons leurs produits durant quelques jours et nous leur donnons notre avis.

 

 

OBLIGATIONS DE L'EMPLOYEUR

 

 

©Capital-Safety

 

Pour assurer la sécurité et protéger les personnes effectuant des interventions en hauteur, l’employeur doit décliner la démarche de prévention dans l’ordre suivant :

 

En outre, il doit :


Les protections collectives et individuelles contre les chutes de hauteur font l’objet de normes

 


 

Source : batirama.com / Aude Moutarlier

↑ Allez en Haut ↑