Light+Building 2014 : consécration du protocole KNX

Plus de 210 000 visiteurs, dont presque 1 sur 2 non-allemands, sont venus découvrir les dernières avancées en électricité : éclairage, domotique, GTB, appareillage électrique

Les nombreux visiteurs de Light+Building (211 500 venus de 161 pays dont 53 de visiteurs allemands et 47% de visiteurs étrangers) ont notamment constaté le triomphe de KNX, le protocole de communication inventé en Europe et devenu mondial.

Rappelons que l'éclairage occupait environ la moitié de la surface du salon, l'appareillage électrique, la GTB et la domotique occupaient l'autre moitié. En ce qui concerne les protocoles de communication, l'édition de Light+Building 2014 a consacré la domination du protocole KNX.

Ce protocole s'est imposé à la fois en domotique et en GTB, donc pour le marché domestique, pour les bâtiments collectifs et pour le tertiaire. Dans les Halls 10 et 11 qui rassemblaient les exposants d'automatismes et d'appareillages électriques, 3 stands sur 4 affichaient le slogan "KNX Member".

KNX domine



KNX (www.knx.fr/ en français, knx.org pour le site mondial en anglais), est né en 2002, de la réunion de 3 autres protocoles : Batibus (franco-suisse), Eibus (allemand) et EHS (plutôt adopté par les fabricants du monde du son et de la vidéo).

Depuis, le standard KNX, porté par l'association du même nom, est devenu une norme internationale (Iso/IEC 14543-3), trois normes européennes parce qu'en Europe, on complique tout (Cenelec EN50090, Cen EN 13321-1 et 13321-2), une norme chinoise (GB/Z 20965) et une norme américaine (Ansi/Ashrae 135).

L'association KNX rassemble aujourd'hui 341 fabricants du monde entier, dont 16 en France et déjà 23 en Chine. Les cinq stands KNX reflétaient cette diversité, accueillant des français comme ABB Newron Sytem qui montrait son logiciel de configuration des installations sous KNX et d'autres protocoles et des chinois, comme Guangzhou Video-star Electronics Industrial Co, venus avec de superbes écrans de visualisation compatibles KNX.

Du coup, des appareils compatibles KNX existent pour toutes sortes de fonctions : gestion de l'énergie électrique (contrôle des heures de pointe, détecteur de courant, surveillance réseau, délestage, comptage direct ou à impulsion, enregistrement chronologique des données, visualisation…), l'éclairage, le pilotage des protections solaires, le contrôle du chauffage, de la climatisation et de la ventilation, le contrôle d'accès et de sécurité, l'affichage et la visualisation de données.

 

ETS, l'outil incontournable pour KNX

 

L'association KNX verrouille parfaitement l'utilisation de son protocole. Elle a notamment le monopole des outils logiciels de configuration (le fait de lier tel commande ou tel automate à tel actionneur). Son outil ETS en est en ce moment à sa version 4 et la version 5 béta était présentée à Light+Building.

Tous les autres configurateurs sous KNX ont besoin de récupérer la base de données d'une installation réalisée à l'aide d'ETS. L'outil de ABB Newron System présenté sur le stand KNX du hall 8, par exemple, ajoute la possibilité de configurer une installation à travers plusieurs protocoles différents : LonWorks, BacNet, KNX, Modbus, Dali…, mais il doit tout de même partir de la base de données générées par ETS pour les segments de l'installation sous KNX.

Le protocole KNX a d'ailleurs élargi ses ambitions au fil des années. Sa première version, dite TP-1, était un bus de terrain filaire sur paire torsadée. Puis est arrivé PL110 ou KNX sur courant porteur, suivi de KNX RF (radio fréquence), dont la plus récente version était détaillée à Light+Building.

Ce protocole existe aussi en version IP (Internet Protocol) sur un réseau Ethernet (le réseau utilisé par toutes les entreprises et tous les logements pour raccorder des postes de travail entre-eux, à des serveurs, à internet, etc.) Pour comprendre et apprendre KNX, un outil d'apprentissage en ligne (eLearning, comme on dit) est disponible gratuitement en ligne : www.onlineshop.knx.org/login.

Legrand fait preuve d'ouverture



La présence de Legrand sur ce salon ne manque jamais de réjouir le visiteur. Pour l'entreprise, c'est un salon où vient sa clientèle mondiale et donc, elle n’hésite pas à montrer des produits destinés à toutes sortes de marchés différents, depuis des platines d'interrupteurs dorées archi-Bling-Bling, jusqu'à des solutions en KNX, en LonWorks et Zigbee.

Autant de solutions qu'on ne voit pas en France ou difficilement, et autant de solutions ouvertes et interopérables qui diffèrent de MyHome, son système domotique, pratique, mais propriétaire. D'ailleurs en Allemagne, MyHome est ouvert grâce à des passerelles KNX, ModBus, TCP/IP, BacNet, LonWorks.

Sur le salon, Legrand s’est présenté comme une portail abritant cinq marques leaders : Legrand, bticino (portiers audio et vidéo, domotique, appareillage électrique haut de gamme), Van Geel (spécialiste des chemins de câbles, raccordements de câbles, etc.), Cablofil (chemins de câbles et traversées de parois anti-incendie pour le bâtiment, l'industrie, les données et l'énergie), Zucchini (des solutions de distributions d'électricité de 25 à 5000 Ampères).

Outre ses preuves d'ouverture sur des protocoles non-propriétaires, Legrand a mis fortement en avant son offre de solutions électriques de grande puissance : onduleurs, allées froides pour Data Centers, cellules de distribution issues des fabrications de Zucchini, …

Rendez-vous sur le prochain salon Light+Building qui aura lieu dans deux ans à Francfort, du 13 au 18 mars 2016.

 

La plupart des fabricants d'automates et de régulateurs ont adopté le protocole KNX. ABB propose une solution de pilotage de l'éclairage par KNX en association avec Philips. Doc. PP

 

 

Les automates KNX sont interopérables. Cela signifie que le contrôleur de ventilo-convecteurs sous KNX de ABB va fonctionner avec le gestionnaire de réseau KNX sur IP d'une autre marque. Doc. PP

 

 

Somfy montrait à Light+Building la version KNX de son offre Light Balancing, développée avec Philips. Elle permet de piloter à la fois les protections solaires et l'éclairage pour maintenir une valeur d'éclairage de consigne et consommer le moins possible d'électricité. Doc. PP

 

 

Warema, le Somfy allemand, propose des solutions de pilotage des protections solaires sous KNX, avec asservissement à un détecteur de vitesse du vent, à une sonde d'ensoleillement et raccordement à une station météo par internet. Doc. PP

 

 

Voici un pilote de moteur électrique de stores Somfy. Il fonctionne sous KNX avec un raccordement en RS485. Doc. Somfy

 

 

Ceci est un terminal mural encastré de Jung pour piloter une pièce sous KNX : chauffage et rafraîchissement. Doc. Jung

 

Destiné au marché tertiaire, L-ROC Room automation de Lyotec est un automate de contrôle terminal. Il pilote le chauffage, le rafraîchissement, la ventilation, l'éclairage, les protections solaires et les accès. Associé au logiciel de programmation et de configuration L-Studio de Loytec, il fournit une solution très complète, simple à déployer dans de grands bâtiments. Il communique en KNX, en Lon et en BacNet. Doc. Loytec

 

 

En matière de bus et de protocole de communication, Beckhoff n'a pas de préférence. Il fournit une solution pour virtuellement tous les protocoles connus sur le marché. Doc. PP

 

 

La puissance et la versatilité des solutions Beckhof vient de la configuration de ses automates. En tête (à gauche) un vrai PC sous Windows pilote des éléments spécialisés (les lames à droite) : actionneur digital, contrôleur numérique KNX ou autre, etc. doc. PP

 

 

Pour le pilotage de l'éclairage, le bus Dali domine toutes les autres solutions. Les ballasts électroniques qui alimentent les sources lumineuses communiquent en Dali. Loytec proposait à Light+Builging sa nouvelle gamme de contrôleurs L-Dali avec communication en Dali en aval, communication en divers protocoles en amont, affichage, alimentation électrique pour un canal Dali, etc. doc. Loytec

 

 

Le nouveau Dali Multi Master de Wago assure le pilotage d'une installation d'éclairage en Dali, mais aussi détecte les pannes des sources lumineuses et renvoie des alarmes vers la supervision à travers pratiquement n'importe quel protocole. Doc. PP

 

 

Le comptage et l'affichage des consommations d'énergie devient un thème important en Allemagne également. Beckhoff propose une solution modulaire. Des lames à droite reçoivent des données en M-Bus (Metering Bus ou bus de comptage, le standard développé par les fabricants de compteurs européens), en impulsion, en kWh, etc. Elles les transmettent à l'automate de gauche qui assure leur archivage et leur envoi en BacNet et en OPC vers la supervision. Doc. Beckhoff

 

Le protocole DMX a été développé à l'origine par l'association des théâtres américains pour piloter les éclairages de scènes. Aujourd'hui, il sert avant tout à la scénarisation de l'éclairage de façades de bâtiments, de messages affichés par de grandes surfaces de Leds, etc. Du coup, la plupart des fabricants d'automates, dont Wago, proposent des solutions de pilotage d'un bus DMX avec raccordement amont à la supervision du bâtiment. Doc. PP

 

 

Un bus de pilotage d'éclairage scénique DMX possède une structure Maître/Esclave. Le contrôleur est le maître, toutes les unités DMX sont esclaves et obéissent au contrôleur. Wago propose une solution pour le pilotage de LEDs par DMX. Doc. PP

 

 

Plusieurs fabricants, dont ABB avec son protocole free@home, ont cédé à la tentation du protocole propriétaire. Cette solution est censée être plus simple et moins coûteuse pour la domotique et l'automatisation en petit tertiaire, que les solutions ouvertes sous KNX, LonWorks ou BacNet. C'est en général parfaitement vrai, mais cette solution enferme l'installateur dans l'univers d'une seule marque. Doc. PP

 

 

Avec sa marque de terminaux Busch-Jaeger, ABB a fait un gros effort pour promouvoir son nouveau protocole free@home. Il a présenté un grand nombre de terminaux, actionneurs et interfaces connectés sous free@home pour automatiser et piloter à distance l'ensemble des fonctions d'un logement. Doc. ABB

 

 

Quels que soient le bus et le protocole qui se trouvent derrière, tous les fabricant font un énorme effort d'esthétique pour leur gammes d'actionneurs et de pilotes en maisons intelligentes. Ils proposent de nombreux styles esthétiques différents. Doc. ABB

 

 

Le savoir-faire et les produits de la société française Newron System, achetée par ABB il y a quelques mois, vont servir de base au développement d'un ensemble d'outils d'intégration, pour rassembler sous une même supervision le plus grand nombre possible de fonctions techniques dans des bâtiments tertiaires. Doc. ABB

 

Centra Line de Honeywell a développé une solution software pour l'acquisition de données de consommation d'énergies de toutes sortes, leur affichage et leur analyse, local par local, bâtiment par bâtiment, fonction par fonction et énergie par énergie. Doc. Honeywell Centra Line

 

 

Les solutions de comptage et d'affichage de consommations d'énergie de Delta Dore pour les logements et le tertiaire ont fait un tabac à Light+Building. Elles sont simples, complètes et faciles à déployer. Doc. PP

 

 

Delta Dore a progressé depuis Interclima 2013 et a exposé à Light+Building les derniers développements de ses solutions de comptage et d'affichage d'énergie. Le petit tube noir en bas à gauche est en réalité une unité capable de mesurer la température et le débit d'un fluide (ECS, chauffage, eau glacée). Ce qui permet à moindre coût de compter la consommation, même d'installations existantes un peu anciennes. Doc. PP

 

 

Notre coup de coeur à Light+Building va à l'application iTydom 2000 de Delta Dore. Vous prenez une photo de la pièce à piloter. Vous la placez en fond d'écran et superposez les symboles de divers actionneurs : éclairage, porte, volets roulants, etc. et vous les placez sur les éléments physiques qu'ils doivent piloter. C'est tout, la configuration de l'installation de pilotage intelligent est faite. Ensuite, le pilotage sera tactile : monter et descendre le volet ou la protection solaire, augmenter ou baisser la température du radiateur, etc. Doc. PP

 

 

Source : batirama.com / Pascal Poggi

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