Les chaudières au fioul devraient définitivement disparaître en 2027

Selon des chiffres présentés par l'Autorité nationale de contrôle du logement social (Ancols), les bailleurs sociaux sont en bonne voie pour remplacer les derniers chauffages au fioul de leurs logements.

Selon des chiffres présentés par l'Ancols (Autorité nationale de contrôle du logement social), les bailleurs sociaux sont en bonne voie pour remplacer les derniers chauffages au fioul de leurs logements, "à l'horizon 2027", et pour changer une partie des chaudières au gaz.

Pour rappel, le chauffage au fioul est le système de chauffage collectif le plus polluant, avec le charbon, car sa combustion provoque l’émission d’une importante quantité de gaz à effet de serre. Elle entraîne également l’émission de particules fines dangereuses pour la santé, tels les oxydes d’azote (le fioul domestique est un combustible fossile s'obtenant après raffinage du pétrole). Mais ce n'est pas son unique inconvénient. Le chauffage collectif au fioul est aussi un mode de chauffage peu économique, dont le prix est soumis à la fluctuation des prix sur les marchés de gros du pétrole. 

 

 

L'interdiction d’installer de nouvelles chaudières au fioul

Depuis le 1er juillet 2022, il est interdit d’installer une nouvelle chaudière fonctionnant exclusivement au fioul car depuis le décret paru le 6 janvier 2022, le seuil maximal d’émissions de gaz à effet de serre (GES) s’élève à 300 gCO2eq par kWh PCI pour les appareils de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire (ECS) installés dans un bâtiment résidentiel ou tertiaire. Toutefois, l’installation d’une chaudière biofioul est toujours autorisée par le gouvernement, à condition qu’elle n’engendre pas un dépassement dudit seuil.

Il existe cependant deux exceptions à l’interdiction d’installer une nouvelle chaudière au fioul :

– l'impossibilité technique ou réglementaire de remplacement (une dérogation peut alors être accordée) ;

– L'absence de réseau de chaleur ou de gaz naturel (une dérogation peut également être accordée).

 

Aujourd'hui, le gaz est l'énergie majoritairement utilisée pour le chauffage dans le parc social, présente dans 55 % des logements, tandis que le fioul n'est utilisé que dans moins de 1 % des logements en 2023.

 

 

 

Une accélération des changements des modes de chauffage prévue dès 2025

Chaque année entre 2018 et 2023, plus de 100 000 logements sociaux ont connu des travaux sur leur système de chauffage, mais les trois quarts concernaient un renouvellement, sans changement de la source d'énergie. "Ainsi, en cinq années, seulement 3,2 % des logements sociaux ont vu leur système de chauffage être modifié", relève l'étude de l'Ancols. Les changements des modes de chauffage devraient néanmoins s'accélérer à partir de 2025, avec "200 000 opérations de travaux par an, dont 44 % de changements de source d'énergie", rapporte Raphaël Badaoui.

Entre 2018 et 2023, 73 % des chauffages remplacés l'ont été par le raccordement à un réseau de chaleur urbain, énergie qui alimente 20 % des logements sociaux en 2023. Les pompes à chaleur et chauffages électriques ne comptent que pour 9 % des changements de source d'énergie effectués entre 2018 et 2023, mais les bailleurs sociaux prévoient de multiplier par 4 ce chiffre et de passer à un mode de chauffage électrique dans 33 % des travaux.

 

 

 

À horizon 2025 et 2027

Conformément à la SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone) de l'État, les bailleurs sociaux remplacent progressivement les chaudières au fioul d'ici 2030. "À l'horizon 2027, il n'y aura plus de chauffage au fioul dans le parc social, s'il en reste ce sera des cas très spécifiques de logements isolés", ainsi que l'a expliqué Raphaël Badaoui, chargé d'études statistiques à l'Ancols, lors d'une conférence de presse.

La SNBC prévoit également le remplacement de chaudières gaz par un chauffage décarboné dans 350 000 foyers par an, ce qui correspond à 85 000 logements sociaux en déclinant cet objectif national pour le parc social. Au vu du rythme de travaux prévus par les bailleurs sociaux, ces derniers suivent une trajectoire "proche" de la SNBC, selon l'Ancols, qui calcule qu'ils "rempliront 76 %" de l'objectif annuel de remplacement de chauffages au gaz "à l'horizon 2025". Ces résultats sont basés sur les déclarations de travaux effectués entre 2018 et 2023 et prévus annuellement à partir de 2025.



Source : batirama.com / Laure Pophillat / © Freepik

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