L'isolation thermique exposée à Artibat 2025 portait avant tout sur des matières recyclées, biosourcées, biosourcées et recyclées à la fois et multipliait les systèmes constructifs avec isolation thermique répartie.
Au salon Artibat qui s’est tenu à Rennes du 22 au 24 octobre 2025, l’isolation thermique se trouvait dans les halls 10 et 11. Nous avons observé la confirmation des tendances découvertes lors du dernier salon Batimat à l’automne dernier. Tout d’abord, les solutions constructives avec isolation répartie se multiplient pour tous types de bâtiments. Ensuite les matières sont avant tout d’origine biosourcées et/ou recyclées. Certains offres combinent les trois tendances.
L’isolation thermique répartie
Isolabloc
Le but des solutions d’isolation thermique répartie, qui combinent résistance mécanique et isolation thermique, est avant tout de gagner du temps de mise en œuvre, tout en offrant une isolation thermique performante et une solution de gros œuvre pour des bâtiments de diverses hauteurs, selon les procédés.
Au salon Artibat, Isolabloc montrait sa solution à base de bloc de coffrage en béton de bois-ciment, associé à un isolant thermique servant de parement extérieur. Selon l’industriel, Isobloc répond très largement aux exigences de la RE 2020 en supprimant la quasi-totalité des ponts thermiques, et convient même pour des constructions passives à faible impact carbone, tout en conservant un prix compétitif. Il permet de construire des murs de 36 ou 39 cm d’épaisseur, dont 14 cm d’isolant en PSE ou PSE graphité NEOPS de Knauf Isobox, issu de la biomasse et non de pétrosourcé. Ce qui donne des résistances thermiques de 5,40 à 6,05 m2K/W.
Le béton de bois constitutif du bloc Isolabloc est composé à 80 % de granulats de bois. Bref, Isolabloc combine deux tendances : isolation répartie, origine biosourcée. De plus le PSE utilisé est recyclable à 100 %. © PP
Les solutions constructives de l’italien ISOTEX sous Avis Technique englobent les planchers S49 avec un coefficient U de 0,17 à 0,19 W/m2.K, les blocs air 44/11 avec U = 0,19 W/m2.K et 44/20 avec U = 0,15 W/m2.K. © PP
Wienerberger
L’isolation répartie était également illustrée à Artibat par les Porotherm ISObric de Wienerberger. Réalisées en terre cuite à base d’argile, ces briques sont commercialisées avec leurs alvéoles remplies de laine de roche issue du basalte. Ce qui donne un R = 2 m2.K/W pour 20 cm d’épaisseur ou un U = 0,46 W/m2.K. Elles sont fabriquées en France à Betschdorf et disponibles en 20 cm d’épaisseur, pour une hauteur de 299 mm et deux longueurs : 450 et 500 mm.
IsoHemp
Troisième offre d’isolation thermique biosourcée à Artibat, Syst’HEMP Pro d’IsoHemp est un système constructif monomur en béton de chanvre. L’entreprise propose les :
– blocs de chanvre IsoHemp Plus en 30 et 36 cm d’épaisseur ;
– Blocs techniques IsoHemp Technic P avec passage pour les poteaux en béton armé coulés sur site ;
– Planelles pour IsoHemp Origin pour traiter les ponts thermiques et IsoHemp Technic U pour les poutres en béton armé.
La conductivité thermique de ce matériau atteint 0,071 W/mK.
Du Polystyrène extrudé issu du recyclage
L’espagnol Thermogreen, créé par d’anciens de Soprema, récupère des emballages et blocs de conditionnement en PSE (PolyStyrène Expansé), les broie, les refond, extrait l’humidité et fabrique des plaques en PSX (PolyStyrène eXtrudé) pour l’isolation thermique des bâtiments dans son usine proche de Madrid. L’entreprise installe une seconde usine à Laon qui commencera à produire du PSX entièrement issus du recyclage début 2027.
Le PSX de Thermogreen présente une empreinte carbone inférieure à 75 % de la moyenne des produits en PSX. Les sept produits – Thermogreen SL, Thermogreen 500, Theremogreen FV, Thermogreen MC, Thermogreen CR, Thermogreen SATE et Thermobéton – présentent tous un (λ = 0,032). Ils couvrent tous les usages possibles : isolation de parois enterrées, des toitures terrasses, y compris des toitures terrasses accessibles et avec parkings, ITE, isolation de longrines, isolation sous chape et dallages, ITE avec bardage ventilé, isolation sous rampants des combles aménagés, ITE des toitures méthode sarking, … Selon les modèles, ils sont disponibles dans des épaisseurs de 30 mm (R = 0,90) à 200 mm (R = 6,25).
Thermogreen montrait à Artibat 2025, le premier polystyrène extrudé entièrement fabriqué à partir de PSE recyclé. © PP
Unilin innovait avec Usystem Roof HB PIR, un panneau hybride en PIR, entre caisson chevronné et panneau sandwich. Il est proposé en largeur de 600 mm, en 136 à 199 mm d’épaisseur et jusqu’à 8 m de longueur. Les panneaux sont livrés sur mesure et repérés pour une pose facilitée sur chantier. Certifié par l’Acermi, le λ = 0,022 grâce à sa mousse de polyuréthane. La grande innovation de ces panneaux est le fait qu’ils suppriment le pont thermique latéral. Des chevrons noyés en partie basse de la mousse PIR assurent la rigidité et remplacent les traditionnelles planches latérales. © Unilin
RT Plus, la laine minérale de verre signée Knauf Insulation, associe performance, durabilité et simplicité de pose. Dotée d’une membrane pare-vapeur intégrée et de la technologie ECOSE®, un liant à base végétale sans formaldéhyde ajouté, elle est composée jusqu’à 80 % de verre recyclé. © PP
L’isolation thermique en fibre de bambou de FIBOO se présente sous forme de panneaux flexibles ou semi-rigides fabriqués à partir de bambou cultivé en France et en Europe. FIBOO I est destiné à l’isolation intérieure sous rampants, à l’isolation intérieure des planchers et à l’ITE des murs. FIBOO B sert à l’isolation répartie des constructions à ossature bois, tandis de FIBOO M assure l’isolation acoustique des cloisons intérieures et des faux-plafonds. Le λ = 0,038. Les panneaux sont disponibles en épaisseurs de 40 à 240 mm, 60 cm de largeur et 122 cm de longueur. © PP
Source : batirama.com / Pascal Poggi / Pascal Poggi