Les industriels français de la construction métallique, fédérés au sein du Syndicat de la Construction Métallique de France, souhaitent mettre leur savoir-faire au service de la souveraineté industrielle tricolore.
Lors de son allocution télévisée du 13 mai dernier, Emmanuel Macron avait réaffirmé son ambition d’établir "une politique qui protège notre acier", une volonté que les industriels français de la construction métallique, fédérés au sein du Syndicat de la Construction Métallique de France (SCMF), saluent. Ces derniers se tiennent d'ailleurs prêts à relever le défi en annonçant mobiliser leur savoir-faire au service de la réalisation de projets stratégiques et porteurs pour la souveraineté industrielle tricolore, à l’image du projet d’usine de recyclage de batteries à Dunkerque.
Seule organisation patronale nationale représentative de la construction métallique, le SCMF fédère quelque 850 entreprises françaises de construction métallique (pour l’essentiel des PME et ETI à structure familiale) employant plus de 20 000 collaborateurs. Les constructeurs métalliques français interviennent en construction neuve comme en rénovation de tous types d’ouvrages.
Le chiffre d’affaires généré par les adhérents du SCMF s’élève à plus de 4 milliards d’euros, dont 5 à 10 % à l’export, pour un volume total de 790 000 tonnes d’acier mise en œuvre.
Le projet d'usine de recyclage de batteries dunkerquois : un chantier historique
Des sous-traitants étrangers pourraient se voir confier l’intégralité de la réalisation de l’ouvrage
Ce chantier porté par Orano, en partenariat avec le groupe chinois XTC, comporte un volume exceptionnel de 35 000 tonnes de charpentes métalliques à livrer en deux ans. Alors que la première phase, relative à la construction du bâtiment, fait actuellement l’objet d’une procédure de consultation, les industriels du SCMF ont reçu des "signaux concordants selon lesquels il serait hautement probable que des sous-traitants étrangers puissent se voir confier l’intégralité de la réalisation de l’ouvrage", et ce au détriment des entreprises françaises, ainsi que précisé dans le communiqué.
Pour le délégué général du SCMF, Hervé Gastaud, une "telle perspective ne manquerait pas, si elle se confirmait, d’avoir des conséquences économiques et sociales pour le secteur, en termes de perte de savoir-faire et d’emplois. Un scénario qui pourrait d’ailleurs se reproduire à plus long terme, notamment concernant la construction des futures tranches EPR2, les infrastructures des JO 2030, etc."
"À l’heure où la France s’est donnée pour ambition de développer sa compétitivité industrielle d’ici à 2030, entre autres via le programme “France Relance”, dans un contexte historique d’hyper-compétition sur la scène internationale, ce chantier constitue une opportunité considérable pour les industriels du secteur." a précisé Hervé Gastaud, ici en photo. © SCMF
La Team France
Toutefois, conscients qu’ils ne pourront répondre industriellement à l’intégralité du projet, plusieurs sociétés de constructions métalliques françaises et membres du SCMF envisagent de s’unir au sein d’une , pour répondre en partie à cet appel d’offres. Une initiative qui sera désormais dupliquée par les adhérents du SCMF, de toute taille, afin de concourir à chaque futur projet d’envergure qui émergera sur l’ensemble de l’Hexagone. Et Hervé Gastaud d'ajouter que, à l'instar de la Tour Eiffel ou du viaduc de Millau, "les entreprises françaises de la construction métallique revendiquent un savoir-faire patrimonial pluricentenaire et une expertise unique dans la conception, la fabrication et la mise en œuvre de grands ouvrages comme de structures plus modestes."
Faut-il (encore) le rappeler ? L'iconique "Dame de fer" demeure le deuxième monument le plus connu et visité au monde, après la Grande Muraille de Chine, preuve, s'il en fallait, du rayonnement de la construction métallique française. © Freepik
La construction métallique, fleuron industriel au savoir-faire séculaire
Fleuron industriel au savoir-faire séculaire et filière innovante engagée dans le recyclage et la décarbonation, le secteur de la construction métallique française constitue un levier stratégique pour :
– la réindustrialisation ;
– la transition écologique ;
– mais également le développement économique des territoires.
Parallèlement, les entreprises du secteur jouent un rôle considérable dans le développement économique et social des territoires, générant plusieurs dizaines de milliers d’emplois indirects dans de nombreux secteurs d’activités (transports, immobilier, restauration, commerces de proximité, etc…).
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