Un Mémento de bonnes pratiques... pour éviter les termites

Un mémento fait le point sur les techniques de prévention des bâtiments neufs contre les termites à l?interface sol-bati. Attention à certaines pratiques !

La réglementation impose de nouvelles mesures de protection des bâtiments neufs contre les risques d’infestation par les termites. Après la parution de deux guides par le ministère du Logement, l’un en 2011 et l’autre en janvier 2013, voici un Mémento qui illustre de façon pratique et concrète les préconisations du guide ministériel.

 

En une trentaine de pages, cet ouvrage en format de poche (145 mm x 210 mm), réalisé par l’institut technologique FCBA (et les industriels* certifiés CTB-P+), présente les principales techniques de prévention : barrières physiques et physico-chimiques manufacturées et barrières physiques non manufacturées.

 

Le guide met en avant les bénéfices des produits certifiés CTB-P+ (certification délivrée par le FCBA) : ils permettent d’abord au constructeur de s’assurer en technique courante.

 

Par ailleurs, la certification volontaire garantit au marché des produits efficaces dans le respect de la santé humaine et de l’environnement. En effet, la démarche de l’industriel vise à prouver l’efficacité de son produit testé en laboratoire et en essai terrain pendant 10 ans.

 

Portée plus pratique que le guide ministériel

 

« Ce guide a une portée plus pratique que le guide ministériel, explique Nathalie Bergeret, responsable de la certification des entreprises au FCBA, car il explique comment utiliser les barrières physiques et physico-chimiques ».

 

« Il explique aussi pourquoi dans certains cas, il faut absolument protéger les constructions à l’aide de barrières rapportées. Les constructeurs pourraient, en effet, être tentés de faire fausse route sur la mise en œuvre de certains systèmes, reprend Nathalie Bergeret.

 

La responsable relève en effet deux problématiques sur ce nouveau métier : d’une part, le non respect de la réglementation, et d’autre part, la « jeunesse du métier » avec les nouveaux procédés préventifs sous forme manufacturée.

 

Le troisième dispositif proposé (outre les barrières physique et physico-chimique), c’est à dire le dispositif de construction contrôlable, est en effet soumis à libre interprétation du constructeur. Résultat, selon Nathalie Bergeret, beaucoup se réfugient derrière ce process en se disant qu’ils verront comment procéder à l’avenir… »

 

Attention aux barrières rapportées

 

« Or le guide précise que ce dispositif en est bien un, mais partiellement, car il doit être complété par des barrières rapportées », insiste Nathalie Bergeret. L’ouvrage précise ainsi les situations où la solution manufacturée doit être mis en œuvre en raison des risques de passage nombreux des insectes (jonction de matériaux différents entre bloc de chaînage, dalle et planelle ou au niveau du joint entre le dallage désolidarisé et le voile béton).

 

« Même l’existence d’un vide sanitaire ne résout pas tous les problèmes car il n’y pas toujours de visibilité du passage des insectes, reprend Benjamin Dugers, représentant des industriels certifiés BTP-P+.  Seul un bâtiment sur pilotis béton, sans ascenseur, peut être contrôlé dans sa globalité », reprend-il.

 

Ce guide diffusé à 15 000 exemplaires devrait donc sensibiliser l’ensemble des décideurs de la construction : maître d’ouvrage, d’œuvre, entreprises d’application des produits et entreprises du gros œuvre. 

 

* Bayer, Berkem, Dyrup-PPG, Ensystex, Koatchimie et Sika

 

Source : batirama.com / Fabienne Leroy

 

Des régions et des Cmistes hors la loi ?

 

« Certaines régions sont mieux informées que d’autres et appliquent la loi, surtout lors qu’il y a des bureaux de contrôle » reprend Bengamin Dugers, qui cite la zone allant de Nantes à Biarritz. Ce qui n’est pas le cas des régions PACA, Rhône-Alpes et Paris.

 

D’autre part, le spécialiste admet qu’il se fait « tout et n’importe quoi » dans le secteur diffus de la maison individuelle, surtout en l’absence de bureau de contrôle.

 

« Aujourd’hui, 15 à 20 % des maisons neuves sont traitées par des solutions attestées, dont 70 % sur la façade atlantique contre 1 % en zone PACA et Ile de France ! » explique Benjamin Dugers.

 

Autre chiffre à l’appui : le traitement concerne essentiellement le collectif et le tertiaire (90 %), ce qui signifie que le diffus (5 %) passe encore entre les mailles… des barrières anti-termites !

 

« La population CMiste est difficile à toucher et à convaincre et la difficulté est renforcée car on ne touche pas le maître d’ouvrage final, » ajoute Benjamin Dugers. Or, le coût moyen d’un traitement fini-posé (garanti 10 ans) oscille entre 500 et 800 € HT, pour une maison de 100 m2, selon les auteurs du guide. Un coût minime quand on le compare à celui d’un traitement curatif qui lui vaudra environ 10 fois plus cher qu’un traitement préventif…

 


 

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