Les mal-logés, oubliés du projet de Loi logement

Dans une lettre ouverte aux députés, des associations demandent que le projet de loi Duflot sur le Logement, s'occupe davantage des mal-logés et des sans abris.

Le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement, regroupant 34 associations, a souhaité "recadrer le projet de loi vers une orientation plus sociale", a expliqué un de ses porte-paroles, Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre.

 

"Ce projet de loi n'est pas en capacité d'inverser la crise du logement", a-t-il regretté. Le collectif a présenté une trentaine d'amendements "pour une meilleure prise en compte des plus fragiles", a-t-il expliqué.

 

En matière de prévention des expulsions locatives, le collectif souligne que la Garantie universelle des loyers (Gul), nouveau dispositif que veut mettre en place le gouvernement et qui est censé prévenir les expulsions, doit voir le jour d'ici le 1er janvier 2016.

 

"Qu'est-ce qu'on fait en attendant?", a demandé Christophe Robert. Il réclame également que la circulaire d'octobre 2012 interdisant l'expulsion sans solution de relogement des ménages reconnus prioritaires Dalo (Droit au logement opposable) soit intégrée dans la loi. Cet été, des ménages Dalo ont été expulsés malgré cette circulaire, a-t-il rappelé.

 

Pas de programmation Logement pour les sans abri

 

Le collectif demande aussi que la saisine des commissions chargées de trouver des solutions pour éviter les expulsions locatives en cas d'impayés de loyer soit rendue obligatoire pour tous les bailleurs, qu'ils soient personne morale ou physique.

 

Le texte actuel ne contraint pas les propriétaires privés à cette saisine, a expliqué M. Robert. Florent Gueguen, autre porte-parole du collectif et directeur général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars), a souligné la question "explosive" de l'hébergement d'urgence.

 

Il a rappelé qu'au coeur de l'été, 7 personnes sur 10 appelant le 115 (numéro d'urgence des sans abri) n'obtenaient pas de réponse d'hébergement. "Il n'y a rien dans le projet de loi en terme de programmation de logement pour les sans abri", ni sur "la fin de la gestion saisonnière de l'hébergement", a-t-il déploré.

 

Le collectif a aussi insisté sur l'hébergement inconditionnel de toutes les personnes sans abri, y compris si elles sont sans papier, de même qu'un droit à une domiciliation administrative (droit à une adresse) pour tous.



Source : batirama.com / AFP

↑ Allez en Haut ↑