La transition écologique, parent pauvre du plan d'investissement ?

Batho et la Fondation Hulot critiquent le programme d'investissements d'avenir présenté par Ayrault et notamment son manque de moyens pour assurer la transition énergétique.

Delphine Batho, qui a été évincée du gouvernement pour avoir qualifie le budget 2014 de "mauvais", a calculé que 2,3 milliards d'euros" iraient à la "transition énergétique"."C'est moins que par le passé l'Ademe disposait de 2,8 milliards pour les appels à manifestation d'intérêt", ajoute t-elle.

 

"Si l'affichage (du plan par M. Ayrault) reprend ma demande que la moitié des investissements soient consacrés à la transition énergétique, la réalité des faits est donc différente", a-t-elle souligne t-elle. Pour elle, après les annonces du Premier ministre, son "alerte était fondée, à (son) plus grand regret".

 

De son côté, la Fondation Nicolas-Hulot a estimé qu'"il manque des choses, si on comprend bien les chiffres", selon son porte-parole Matthieu Orphelin qui comptabilise, en plus des 2,3 milliards d'euros, 1,7 milliard destinés à "innover pour une industrie durable".

 

"Nous demandions six milliards", rappelle M. Orphelin, et "nous avions identifié des priorités sur la rénovation des bâtiments tertiaires, notamment publics et sur de nouvelles aides pour les PME via la Banque publique d'investissements, des sujets sur lesquels le Premier ministre n'a pas annoncé de moyens supplémentaires".

 

Le plan de M. Ayrault prévoit que "50% des projets concerneront directement ou indirectement" la transition énergétique, c'est-à-dire que "ces investissements seront soumis à un critère d'éco-conditionnalité". "Il nous faut absolument plus de précisions sur ce point", a réagi le porte-parole de FNH, estimant que tout dépendra du niveau d'exigence retenu.

 

"Est-ce qu'on ira jusqu'à des critères très ambitieux par exemple sur les aspects énergétiques de la rénovation des campus? Si c'est très volontariste, c'est un point positif, mais il faut plus de détails là-dessus", a-t-il insisté.

 

Jeudi dernier, lors d'une conférence de presse deux jours après son éviction, Mme Batho avait cité trois de ses demandes qui avaient été jugées "déraisonnables" par Matignon et Bercy, à savoir "que le budget de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise et de l'énergie, ndlr) ne soit pas amputé de 80 millions d'euros (...) que la moitié des investissements d'avenir soient consacrés à la transition énergétique, et que la fiscalité verte serve à financer l'écologie et ne soit pas synonyme d'un nouvel impôt de l'austérité qui frapperait les plus modestes".

 

Elle avait en outre mis en cause, après son limogeage, le tandem exécutif en dénonçant "un tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l'extrême droite dans notre pays".



Source : batirama.com / AFP

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