Comment iQspot décarbone les bâtiments dans un contexte de financement contraint

Grâce à l’ajout de capteurs IoT et de transmetteurs, iQspot suit les consommations d’eau et d’énergie (électricité, gaz, réseau urbain), alerte à la moindre dérive ou anomalie et favorise le confort des occupants.

La solution iQspot s’adresse avant tout aux investisseurs immobiliers et aux propriétaires de bâtiments tertiaire, même si, en suivant la température ambiante, l’humidité intérieure, l’éclairement, le bruit et la qualité de l’air intérieur (QAI), elle fournit aussi des outils pour améliorer le confort des occupants.

 

 

Une proposition simple

L’idée d’iQspot, une entreprise fondée en 2015 par deux ingénieurs, Julien Bruneau et Quentin Enard et implantée à Paris et Bordeaux, est simple : les propriétaires de bâtiments tertiaires ne connaissent pas les consommations de leurs bâtiments. Pourtant, plusieurs réglementations les obligent ou les incitent à les maîtriser, puis à les réduire. Si on donne le moyen aux propriétaires de bâtiments tertiaires de connaître, en temps réel, disent les fondateurs d’iQspot, les consommations d’énergie et d’eau, cela entraînera des économies, sans CAPEX comme ils disent, c’est-à-dire sans Capital Expenditure, autrement dit sans autre investissement que la mise en place de capteurs connectés. Pour aller plus loin, les spécialistes d’iQspot, en fonction des caractéristiques et de l’occupation d’un bâtiment sont capables de proposer aux propriétaires des actions à fort impact sur les consommations d’énergie et d’eau.

 

En 2023, iQspot, fondée en 2015 par deux ingénieurs, Julien Bruneau (à droite) et Quentin Enard (à gauche), a analysé plus de 40 millions de données pour apporter à ses clients des conseils stratégiques. © iQspot

 

 

Et apparemment, ça fonctionne et les clients sont contents. Fin 2023 et début 2024, plusieurs clients ont renouvelé leur confiance à iQspot, dont BNP Paribas REIM France, Française Real Estate Managers (REM) et la foncière INÉA.

 

 

 

Des clients satisfaits

En 2021, BNP Paribas REIM France a confé la gestion d’une partie de ses bâtiments à iQspot : l’entreprise a ainsi pu réaliser 26 % d’économies d’énergies, soit 40 000 euros épargnés et 38,1 tCO2eq d’émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) évitées en une seule année. Du coup, BNP Paribas REIM France a confié à iQspot 21 bâtiments supplémentaires, l’équivalent de 240 781 m².

La Française Real Estate Managers (REM) utilise la solution iQspot depuis 2018 et lui confié 18 bâtiments supplémentaires début 2024, soit 206 563 m². Les consommations des premiers bâtiments REM suivis par iQspot ont baissé de 16 %.

De son côté, la foncière INÉA confiait l’équipement de son premier bureau à iQspot en 2017. Depuis, ce sont plus de 314 000 m² qui bénéficient d’un suivi en temps réel. INÉA a de plus demandé à iQspot de suivre la production d’électricité de ses centrales photovoltaïques installées en toiture.

 

 

En quoi consiste l’approche iQspot ?

iQspot pose des capteurs connectés sur les compteurs d’eau, de gaz, de chauffage et de froid urbain existant dans un bâtiment, ainsi que sur les sous-compteurs lorsqu’ils existent. La remontée des informations vers la plateforme iQspot s’effectue en LoRa jusqu’à une passerelle 3G ou 4G, puis par les réseaux de téléphonie mobile jusqu’aux serveurs iQspot. LoRa (Long Range ou longue portée) est une technologie radio, peu énergivore, qui permet de paramétrer l’envoi d’information à bas débit et sur de longues distances. iQspot paramètre les transmetteurs posés sur les compteurs de manière à ce qu’ils envoient des données deux fois par heure. Ses capteurs d’ambiance, qui mesurent la température ambiante, l’humidité intérieure, l’éclairement, le bruit et la QAI, transmettent toutes les 15 minutes. iQspot est agnostique en matière de protocole de transmission de données. En 2015, ils utilisaient Sigfox, puis ont basculé vers LoRa qui fonctionne mieux à l’intérieur des bâtiments. Ils suivent les développements de Nb-IoT, un protocole de communication récent, englobé dans la norme 5G, qui offre une communication bidirectionnelle avec un débit de données plus important que LoRa, une portabilité à travers l’Europe, mais aussi une consommation d’énergie supérieure à celle de LoRa. Pour l’instant, LoRa leur convient parfaitement, notamment parce que cette technologie permet de créer des réseaux locaux dans un bâtiment ou un parc de bâtiments.

 

Dans l’expérience de iQspot, seulement environ 10 % des bâtiments tertiaires possèdent une GTB en état de marche. © PP

 

 

 

Seulement 10 % du parc tertiaire est équipé d’une GTB fonctionnelle

Si le bâtiment est équipé d’une GTB (Gestion Technique du Bâtiment) en état de marche, iQspot s’y raccorde pour récupérer les données générées par la GTB. Lorsque qu’on dit ça, tout paraît simple : GTB, raccorder, etc. En réalité, de nombreux bâtiments possèdent des GTB anciennes qui ne parlent que des langages propriétaires : Landis & Gyr, Staefa Control, … iQspot est donc devenu expert en passerelles qui récupèrent les langues mortes, en quelque sorte, et les traduisent en éléments exploitables, transmis par LoRa, puis 3 ou 4G vers ses propres serveurs. Selon iQspot, le simple fait d’informer en temps réel le propriétaire et les occupants d’un bâtiment des consommations d’énergie et d’eau suffit à générer des modifications de comportement qui entraînent spontanément 15 à 16 % d’économie d’eau et d’énergie.

 

Les données recueillies par iQspot sont acheminées vers ses serveurs, analysées et remises à disposition de manière claire aux propriétaires et occupants des bâtiments instrumentés. Cette information en temps réel les incite à la vertu. © iQspot

 

 

 

De 16 à 40 % d’économie d’énergie

Pour aller au-delà, satisfaire aux exigences du décret tertiaire, les aider à améliorer leur classement dans les diverses certifications environnementales – label ISR immobilier, Taxonomie verte européenne, EPRA Awards, CDP (Carbon Disclosure Projetct), PRI (Principles for Responsible Investment), … – qui, à leur tour, ont un impact sur leurs déclarations RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), il faut faire des travaux. Et là, iQspot sait recommander les plus efficaces, selon le type de bâtiment et ses modalités d’occupation. Les clients de iQspot œuvrent dans l’univers de l’investissement immobilier, où le critère de vertitude prend une importance, peut-être hypocrite, mais en tout cas croissante.

Si des travaux sont menés, selon les recommandations de iQspot, le bâtiment peut atteindre jusqu’à 40 % d’économie d’énergie. Les réductions de consommations durent : les occupants et propriétaires sont informés en temps réel et peuvent tout de suite corriger les dérives éventuelles.

La prochaine cible d’iQspot est l’hôtellerie. L’entreprise a déjà une bonne première expérience avec l’Hôtel Bristol à Paris.

 

 


Source : batirama.com / Pascal Poggi

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