Wind my Roof, inventeur d'une microéolienne, lève 2 millions d’euros

Wind My Roof conçoit la Windbox, un caisson contenant une éolienne horizontale et portant deux panneaux photovoltaïques, qui s'installe en bordure de façade sur la toiture des bâtiments.

En janvier dernier, nous vous parlions des micro-éoliennes de toitures de moins de 10 kW, dont celles du français Wind My Roof.

 

Depuis, l’entreprise a grandi. Wind My Roof est né en 2018. Après un premier projet à Rouen sur un bâtiment de logements sociaux, Wind My Roof installe dix de ses Windbox sur le toit des locaux de la SICAE de la Somme et du Cambraisis, une entreprise régionale de fourniture d'électricité et de gaz, à Hangest-en-Santerre.

 

Il s’agit de créer un micro-réseau de distribution électrique à l’échelle du site, une brique dans le projet SG Capitole, soutenu par le Feder et la région des Hauts-de-France. Avec une puissance totale de 23 kW, l’installation devrait produire entre 16 et 25 MWh par an, selon les vents.

 

Les dix Windbox, livrées prêtes à poser, ont été grutées et mises en place en 3h30 seulement.

 

Les huit premières Windbox sont installées depuis le 22 mai 2022 à Rouen, sur la façade Ouest de l’immeuble Le Capricorne, qui appartient au bailleur social Rouen Habitat et contient 84 logements sur 10 étages. La production devrait atteindre en moyenne 14 MWh par an pendant 20 ans et économiser 10,5 tCO2. Pour un kWh d’électricité produit, la WindBox émet 34 g de CO2 sur sa durée de vie, comparé à 49 g pour les panneaux solaires produits hors de l’Union Européenne. ©Wind My Roof

 

Le projet SG Capitole vise à maîtriser et contrôler l’intégration d’une production décentralisée d’électricité, favoriser l’autoconsommation collective et individuelle, apporter de la flexibilité des réseaux de distribution d'énergie, favoriser la mobilité électrique et développer une stratégie bas carbone. ©Wind My Roof

 

 

Sur le site SICAE d'Hangest-en-Santerre, sont installées des sources de production d’énergies renouvelables (trackers photovoltaïques et 10 Windbox en toiture), deux stockages d’énergie sous forme d’hydrogène et dans des batteries sodium-ion, des bornes de recharge bidirectionnelles pour véhicules électriques. ©Wind My Roof

 

 

Windbox : éolienne + photovoltaïque

 

Les Windbox contiennent une éolienne horizontale et supportent deux panneaux photovoltaïques en partie haute.

 

Les Windbox sont installées en bordure des toits plats de manière à récupérer le vent qui remonte le long des façades. Le vent met en rotation la turbine qui entraîne un alternateur et produit de l’électricité. Les Windbox contiennent aussi toute l’électronique nécessaire, dont un onduleur, et sortent du courant alternatif, directement utilisable dans le bâtiment. ©Wind My Roof

 

 

En gros, une Windbox occupe 4 m² en toiture, mais produit annuellement autant de courant que 10 m² de panneaux PV. De plus, s’il y a du vent, elle fonctionne la nuit et par temps couvert. Wind my Roof estime que la production annuelle nominale par Windbox est potentiellement de 2000 kWh éoliens, plus 800 kWh PV, soit jusqu’à 2800 kWh par appareil. ©Wind My Roof

 

 

Une Windbox mesure 2.1x2.1x1.6 m (Lxlxh), pèse 350 kg, hors support, et offre une puissance de 1500 W en éolien et de 820 Wc en photovoltaïque.

 

Les Windbox ont été développées avec l’aide de l’APAVE et du CSTB. Leur résistance mécanique et fonctionnelle est vérifiée pour des vents jusqu’à 180 km/h et des températures jusqu’à -15°C. Un PEP (Profil Environnemental Produit, l’équivalent d’une FDES pour les systèmes mécaniques du bâtiment) est en cours de réalisation.

 

Les Windbox sont fabriquées chez SIMRA Production, filiale de Segura Technologies, à Saint-Nazaire. Le partenariat avec Wind My Roof remonte au début de l’année 2022. 35 WindBox qui ont déjà été fabriquées, dont huit sont déjà en fonctionnement sur un toit à Rouen et dix autres viennent d’être installées à Hangest-en-Santerre.

 

Outre les Windbox, Wind My Roof réalise également des études de gisement solaire et éolien. Ses outils de calcul et de simulation permettent d’analyser chaque bâtiment dans son environnement complexe. Avec une prise en compte des obstacles proches et de 12 ans de données météorologiques, les études de gisement permettent d’avoir une prédiction de la production d’électricité renouvelable en toiture, horaire, journalière, mensuelle ou annuelle.

 

L’analyse se fait à l’échelle de la façade et permet d’optimiser le placement des WindBox au mètre près.

 

2 millions d’euros pour accélérer son développement

 

Wind My Roof avait déjà levé 400.000 € en 2020. Cette fois-ci l’entreprise a levé 2 M€. Cette somme doit lui permettre en recruter une équipe commerciale et de chargés de projets, de bien initier l’industrialisation des Windbox en accroissant le volume produit, de maintenir un niveau de R1D élevé.

 

Wind My Roof travaille d’ailleurs à un nouveau caisson Windbox, optimisé de manière à le rendre rentable dans les zones peu venteuses. Le prochain module sera plus volumineux et portera 6 panneaux PV de 400 Wc de puissance unitaire, contre deux aujourd’hui.

 

Initialement, Wind My Roof misait surtout sur des installations sur des bâtiments existants pour réaliser plus vite un volume important. Mais, l’augmentation rapide du prix de l’électricité depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la RE2020 et son calcul environnemental, l’intérêt croissant pour l’autoconsommation, font que de plus en plus de projets apparaissent en construction neuve, notamment en bâtiments logistiques et en bureaux neufs.

 

 

La récente levée de fonds servira aussi à finaliser trois projets, en Allemagne, au Luxembourg et en Belgique. ©Wind My Roof

 

 


Source : batirama.com/ Pascal Poggi

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