Renégociation autour du PPP de l'hôpital sud-francilien

Le Centre hospitalier sud-francilien (CHSF), construit à grands frais en partenariat public-privé par Eiffage, a entrepris de renégocier avec le groupe de BTP une partie du contrat qui les lie.

"Les négociations ont commencé il y a 15 jours" et devraient durer "jusqu'en septembre si tout va bien - décembre au plus tard", a précisé lors d'une conférence de presse Jean-Michel Toulouse, directeur du CHSF, pour lequel "un PPP pour un hôpital de cette taille n'est absolument pas approprié".

 

Le loyer que paie l'hôpital pendant 30 ans avant d'en devenir propriétaire, et qui représente 46 millions d'euros pour l'année 2012 selon son directeur, est composé d'une partie "immobilier" et d'une partie maintenance et exploitation. M. Toulouse a précisé que les discussions ne portaient pas sur le "loyer immobilier", en faisant état d'un "taux d'intérêt tout à fait acceptable", mais sur la partie exploitation-maintenance.

 

Selon le président de la commission médicale d'établissement Claude Pougès, le PPP présente "une lourdeur difficilement compatible avec les exigences de souplesse de l'activité hospitalière". M. Toulouse a cité, à titre d'exemple, des portes qui attendent d'être réparées car, selon qu'il s'agit d'une usure normale ou d'une dégradation volontaire, c'est à Eiffage ou à la direction de l'hôpital de payer.

 

Toutefois, "je ne connais pas d'exemple d'établissement tout neuf qui ait ouvert ses portes sans problème", a tempéré M. Pougès. "La plupart des problèmes sont derrière nous, il nous reste à peaufiner notre organisation", a-t-il ajouté. "Nous avons un outil bâtimentaire fabuleux, une fois passé le cap des premiers avatars. Maintenant il faut construire le reste", a-t-il encore commenté.

 

Contactée par l'AFP, la société Eiffage n'a pas souhaité s'exprimer. Le déficit financier du CHSF s'élevait, en 2012, à 25 millions d'euros. L'objectif est de le ramener à 8 millions fin 2016. Un déficit qui, a insisté M. Toulouse, "pré-existe au PPP". Selon la direction, l'activité de l'hôpital, dans lequel travaillent 3.600 personnes, est en hausse de 12% par rapport à début 2012.

 

En janvier dernier, le sénateur (UMP) de l'Essonne Serge Dassault, ardent défenseur du PPP pour la construction de ce bâtiment, avait affirmé qu'"un hôpital ne doit pas payer un loyer", saluant toutefois "le plus bel hôpital d'Ile-de-France, peut-être de France".

 

Source : batirama.com / AFP

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