Une croissance de 19 % en 2022 pour la construction métallique

Avec une croissance de 19% de son chiffre d'affaires, "2022 restera une bonne année pour notre profession" estime Roger Briand, président du SCMF (syndicat de la construction métallique de France).

Malgré les difficultés d'approvisionnement dans les premiers mois de 2022, l'impossibilité de répercuter sur le prix de vente l'intégralité des hausses de coût des matières premières et le ralentissement des prises de décisions des maîtres d'ouvrage à la fin de l'année, "2022 restera une bonne année pour notre profession" a déclaré Roger Briand, président du SCMF. En effet, le chiffre d'affaires réalisé par le secteur est en progression de presque 20% du fait des "très fortes hausses des matières premières, en particulier l'acier (+140%) dans un marché national inflationniste."

 

Selon un communiqué du syndicat en ce début décembre, l'activité 2022 a principalement été assuré par l'investissement privé, bien que les travaux du Grand-Paris, des ouvrages olympiques et la requalification de centre ville ont également contribué au développement de la commande publique.

 

La production annuelle devrait atteindre les 768.000 tonnes, un résultat proche de celui de 2021. 

 

 

Le premier semestre 2023 devrait connaître une activité soutenue

 

 

Aux vues de l'évolution des carnets de commande de la construction métallique française, le premier semestre 2023 devrait connaître une activité toujours soutenue, bien que le second semestre soit encore incertain.

 

Les bâtiments industriels constituent 64% de parts de marché pour les constructeurs métalliques. En 2022, les bâtiments de commerce, de stockage et de bureaux connaissent également de fortes hausses. Les ponts et passerelles affichent également des carnets de commandes supérieurs à 6 mois.

 

 

 

 

80% de capacités de production

 

 

Depuis 2021, le taux de capacités de productions n'a pas diminué. Les industriels sont donc enclins à investir fortement dans la construction métallique, notamment pour la construction de bâtiments industriels. Roger Briand conclut : "Les constructeurs métalliques envisagent l’avenir avec sérénité grâce notamment à des carnets de commandent qui se remplissent et à de nombreuses demandes en études et chiffrages de dossiers, en cette fin d’année. Cependant, les alertes des économistes nous obligent à la prudence pour fin 2023."

 

 

Recyclage et réemploi : la filière s'engage

 

 

L’acier est un matériau qui peut être recyclé à l’infini tout en conservant la totalité de ses performances. De plus, ses propriétés magnétiques facilitent grandement le tri. Fort de toutes ces caractéristiques, l’acier est le matériau le plus recyclé dans le monde.

 

La construction métallique utilise principalemnet de l’acier recyclé, les déchets métalliques étant revalorisés en quasi-totalité et réintroduits dans le process. Aujourd’hui, afin de toujours améliorer les performances des bilans carbone des constructions, les constructeurs utilisent des aciers bas carbone qui peuvent réduire significativement les émissions de CO2.

 

S’il est généralement avancé que la production d’1 kg d’acier émet 2 kg de CO2, le marché propose des aciers dont les FDES confirment des résultats bien plus performants. Ainsi, Xcarb, acier d’Arcelor, revendique seulement 0,3 kg de CO2 par kg de construction métallique produite. Par ailleurs, les récentes FDES du CTICM affichent également de belles performances. À titre d’exemples, pour des profils du commerce, seulement 1,3 kg de CO2 sera généré par kg de construction métallique produit ; pour un profil reconstitué soudé, il ne sera que de 1,4 kg de CO2.

 

Dans la même logique, la généralisation de l’utilisation d’énergie renouvelable dans la fabrication d’ossature acier va contribuer à la réduction de cette emprunte carbone.

 

Par ailleurs, les constructions métalliques se prêtent idéalement à la démontabilité et au réemploi, qu’il s’agisse d’un bâtiment dans son ensemble, d’éléments modulaires ou bien encore de pièces détachées. En effet, les éléments métalliques peuvent aisément se démonter, se transporter et se remonter dans de nouvelles constructions.

 

Roger Briand précise : "essentiel dans la réalisation de structure antisismique, incombustible, imputrescible et insensible aux attaques de parasites, l’acier est, par définition, infiniment durable. Dans cette approche, la traçabilité du matériau et des éléments constitutifs est essentielle afin de définir ses réemplois futurs. Une banque de poutrelles, plaques, modules, peut ainsi être répertoriée selon les poids, tailles, capacités structurelles. C’est un marché de l’occasion qui verra prochainement le jour."

 

Parfaite illustration de cette philosophie verte, Briand va utiliser pour la construction de sa prochaine usine aux Herbiers en 2023, 100 tonnes de poutrelle d’acier provenant de l’ossature des ex-halles Alstom de Nantes dont le démontage s’est achevé en début d’automne.

 

"L’acier se positionne comme un fantastique matériau circulaire. Il dispose de deux leviers fort de décarbonation. Le premier, son outil de production primaire qui largement se décarbone. Le second réside dans la possibilité d’intégrer une part de réemploi dans une construction, proche d’une émission 0 carbone, renforçant d’autant la décarbonation de l’ensemble de la structure métallique. Les bâtiments métalliques ainsi construits peuvent désormais afficher un niveau de décarbonation atteignant les objectifs futurs de 2030, 2040 ready. L’objectif de 0,5 kg d’émission CO2 voire moindre par kg d’acier est un objectif atteignable", conclut le président du syndicat.

 



Source : batirama.com / Photos © SCMF/SOCAM

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