Plaquistes: le marché de l'efficacité énergétique encore à la traîne

Même si la morosité s?installe dans les métiers du plâtre et de l?isolation, le président de l?UMPI-FFB, Union des métiers du plâtre et de l'isolation, Philippe Caillol, veut renforcer son accompagnement aux entreprises.

Le 62e congrès de l’UMPI-FFB s’est ouvert sur fond d’inquiétude les 11 et 12 octobre derniers à Strasbourg. Pourtant, les plâtriers-plaquistes tirent encore leur épingle du jeu. « L’activité de nos entreprises a été bonne jusqu’à cet été en volume », constate Philippe Caillol, président de l’organisation, dans le cadre du congrès de cette union qui s’est tenu à Strasbourg, les 11 et 12 octobre derniers.

 

Mais le second semestre « a un peu peiné. Il est légèrement en dessous de l’année passée ». De quoi s’inquiéter ? « Pour l’instant, nous n’assistons pas à une remise en cause de l’équilibre des entreprises. En revanche, la prise de commande est catastrophique, et le niveau des prix ridiculement bas ».

 

Les - 30 % voire même - 40 % qui faisaient figure d’exception se généralisent. « Les entreprises du Sud-Ouest et du Sud-Est notamment doivent faire face à une concurrence transfrontalière venant d’Espagne et d’Italie où l’activité a chuté de 80 % ».

 

Efficacité énergétique : le marché peine à démarrer

 

Pour le président, le salut tient dans les métiers de l’efficacité énergétique et de la rénovation. « C’est une véritable lame de fond autour de la thermique et de la RT 2012. Si nous mettons les moyens et les outils en face, nos entreprises peuvent générer du volume. Dans une logique de perméabilité à l’air, nous pouvons déjà répondre aux objectifs de performance. Ce sont réellement des marchés d’avenir ».

 

Reste que efficacité énergétique ne rime pas encore avec explosion de l’activité. Bien au contraire. Face à la construction BBC ou la RT 2012, « les entreprises ont suivi les modules Feebat, sont devenues des Pros de la performance énergétique, mais elles ne voient pas encore de retour sur investissement, traduit dans le chiffre d’affaires ».

 

Et Philippe Caillol de s’interroger sur la capacité à rénover 500 000 logements comme annoncé par le gouvernement, quand à force d’incitations fiscales au maintien encore incertain, seulement 160 000 ont été rénovés. « Si nous sommes dans des moments difficiles et complexes, nous avons la capacité d’avoir la tête dans les étoiles.

 

Des niveaux de prix dramatiquement bas

 

Dans le même temps, une crise énorme se profile avec des niveaux de prix dramatiquement bas. Il faut que nous donnions les outils aux entreprises pour simplifier leur quotidien, les aider à la construction de nouveaux modèles économiques, sociaux et environnementaux ainsi qu’à de nouvelles organisations ».

 

L’union œuvre ainsi sur d’autres travaux, comme le nouveau NF DTU 25.51 Ouvrages en staff applicable depuis cette année, mais qui devrait faire l’objet de complément. Notamment en ce qui concerne l’intégration du GRG (Glass reinforced gypsum), technique porteuse qui relève de la construction sèche, plus légère et plus résistante que le staff pour de plus grandes hauteurs d’ouvrage.

 

Les DTU qui régissent les métiers du plâtre vont également devoir intégrer la nouvelle réglementation sismique qui couvre désormais 80 % du territoire, mais dont les contours sont encore flous.

 

Plafonds suspendus : une formation à part entière

 

En outre, l’UMPI-FFB qui a intégré les professionnels du plafond suspendu à part entière en 2010, vient de mettre en place un référentiel pour un deuxième échelon d’un CQP dédié à cette activité. Il sera prêt courant 2013, maintenant que plus d’une soixantaine d’entreprises ont passé le premier échelon de cette formation.

 

« C’est une réelle valeur ajoutée, ce CQP va permettre de devenir un poseur reconnu et qualifié des plafonds suspendus », reprend Philippe Caillol. L’UMPI-FFB croit donc en l’avenir pour ses métiers de la plâtrerie et de l’isolation. « Nous sommes dans une phase excitante mais complexe. Il va donc falloir faire émerger des chemins, et trouver le juste ton face à certaines de nos entreprises qui souffrent », conclut le président.

 

 

Source : batirama.com / S.L.H

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