La Compagnie nationale du Rhône prévoit un plan d'investissement photovoltaïque "massif"

La Compagnie nationale du Rhône (CNR), qui se présente comme le premier producteur français d'énergie renouvelable, a annoncé le 23 mai un programme de développement "massif" dans le photovoltaïque.

La CNR va ainsi investir un milliard d'euros "d'ici 2030 pour multiplier par sept" sa capacité installée, qui devrait passer de 150 à 1 000 MWc (mégawatt crête), a expliqué Laurence Borie-Bancel, présidente du directoire, lors d'une conférence de presse. Soit la consommation annuelle d'une population de 550 000 habitants.

 

Détenue par Engie (49,97% du capital), la Caisse des Dépôts (33,20%) et des collectivités locales (16,33%), ce concessionnaire chargé de l'aménagement et de la valorisation du Rhône depuis sa création en 1933 assure un quart de la production hydroélectrique du pays, avec 19 centrales. La CNR est aussi chargée de la navigation fluviale et de l'irrigation agricole dans le cadre de sa concession, récemment prolongée de 18 ans par le Parlement, jusqu'en 2041.

 

En phase avec ses projets, une entreprise dédiée au développement photovoltaïque, Solarhona, a été créée, avec au démarrage une vingtaine de salariés, entre Lyon et Montpellier. Concrètement, deux tiers des capacités proviendraient de l'installation de panneaux sur des toitures ou sous la forme d'ombrières, et un tiers sur des terrains "dégradés, de petite taille, n'ayant pas d'utilité", a expliqué le président de Solarhona, Julien Marchal, également directeur des nouvelles énergies de CNR. Quelques "petits projets en solaire flottant sur des petits plans d'eau" sont aussi envisagés.

 

Pour la CNR, tous ces projets répondent à la "rareté du foncier" et seront menés en collaboration avec les "territoires, qui pourront s'associer à leur gouvernance dans des sociétés de projet". Sont ainsi visés les 47 EPCI (établissement public de coopération intercommunale) de la vallée du Rhône, mais aussi des entreprises. Solarhona leur reversera une partie des revenus générés. Selon Mme Borie-Bancel, qui évoque un investissement "massif", "80 projets sont d'ores et déjà en développement". Ils devraient créer "600 emplois directs et indirects".

 

Le plus avancé concerne le partenariat avec le logisticien Skipper, au Pouzin (Ardèche), où environ 20 000 m² de toiture de la plate-forme logistique vont être "solarisés" début 2023. "Notre seuil minimum est de 1 000 m², nous ne visons pas les particuliers", précise M. Marchal, qui, outre les toitures d'entreprises, considère aussi celles des "bâtiments publics et de hangars agricoles" ou "des parkings". Pour les installations au sol, "les friches industrielles, les endroits de remblais ou les délaissés routiers" seraient appropriés. Sur ces surfaces, la CNR n'exclut pas d'installer des "panneaux verticaux bi-face", présentant l'avantage d'une double exposition, une technologie testée sur les berges du Rhône à Sablons (Isère).



Source : batirama.com & AFP / Photo © mrganso - Pixabay

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